Etat des lieux - Asociatia Partener
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TRANSFERT DES PROFILS MÉTIERS-FORMATIONS POUR DÉVELOPPER LA RELATION D'AIDE AUX PUBLICS EN SITUATION D'ABANDON (ENFANTS, ADOLESCENTS, PERSONNES AGÉES) Etat des lieux Etat des lieux Document no. 1.PT.fr et diagnostic des besoins de professionnalisation des acteurs de la relation d'aide aux publics en situation d'abandon au Portugal Document rédigé par: La Casa Pia de Lisboa - PORTUGAL Etat des lieux et diagnostic des besoins de professionnalisation des acteurs de la relation d'aide aux publics en situation d'abandon au Portugal novembre 2008 SOMMAIRE INTRODUCTION 5 1. MÉTHODES DE TRAVAIL POUR L’ÉLABORATION DU DIAGNOSTIC 7 1.1. Présentation de l’équipe de travail, de son expérience et sa position par rapport à la problématique du projet Relais 2 9 1.2. Compétences des partenaires associés. Composition et représentativité du groupe d’appui. Mode de perception du projet par le groupe de partenaires (intérêts, attentes, craintes et réticences) 10 1.2.1. Compétences des partenaires associés 10 1.2.2. Composition et représentativité du groupe d’appui 12 1.2.3. Mode de perception du projet par le groupe de partenaires (intérêts, attentes, craintes et réticences) 13 1.3. Difficultés et paradoxes dans le processus de recueil de l´information auprès des publics cibles. Pertinence et limites des outils d´application 13 1.4. Contributions complémentaires en fonction du déroulement du travail et contributions réparties entre les différents participants 14 2. LE CONTEXTE INSTITUTIONNEL ET SOCIAL DU PAYS 17 2.1. Eléments en rapport avec les populations cibles 19 2.1.1. Données spécifiques concernant les enfants et les adolescents 22 2.1.1.1. Caractéristiques générales de la population étudiée 23 2.1.1.2. Caractéristiques familiales 25 2.1.1.3. Caractéristiques des enfants et des jeunes dans le cadre du système d’accueil 26 2.1.2. Données spécifiques concernant les personnes âgées 29 2.1.2.1. Isolement et solitude 29 2.1.2.2. Dépendance familiale 29 2.1.2.3. Accueil en institution 31 2.1.2.4. Santé et situation d´abandon 33 2.1.2.5. Rôles sociaux 35 3 2.2. Evolution des problématiques socioéconomiques 37 2.2.1. Le Portugal agricole jusqu’à la moitié du XXe siècle 37 2.2.1.1. L’industrialisation portugaise 38 2.2.1.2. La transformation de la société portugaise 38 2.2.1.3. Libertés et politiques sociales au Portugal 39 2.3. Caractérisation des politiques sociales 39 2.3.1. Politiques sociales de l’enfance 39 2.3.2. Caractérisation des politiques sociales s’adressant aux personnes âgées 53 2.4. Organisation institutionnelle et répartition des compétences 61 2.4.1. L’orientation politique 61 2.4.2. La réglementation 62 2.4.3. L’administration 63 2.5. Conclusions : principales lacunes et points forts du Portugal en ce qui concerne la problématique du Relais 2 64 2.5.1. Conclusions relatives aux instruments de recueil de données Les besoins identifiés dont ceux de formation des personnels 67 3. MODALITÉS DU TRAVAIL SOCIAL 83 3.1. Les différents types de professionnels 85 3.2. Les différents types de services d’aide 87 3.2.1. Destinés aux enfants et aux jeunes en situation d’abandon 87 3.2.2. Destinés aux personnes âgées en situation d’abandon 88 3.3. Les types d’emploi 93 3.4. Les modes d’intervention 95 4. LA PROFESSIONALISATION DES ACTEURS 99 4.1. La politique d’éducation et de formation 103 4.2. La valorisation des professions relevant du domaine social 104 BIBLIOGRAPHIE 109 ANNEXES 115 4 INTRODUCTION INTRODUCTION Le présent rapport a été élaboré à partir de la contribution des différents partenaires portugais concernés par ce projet, en tenant compte de leur domaine particulier, leur disponibilité et leur intérêt (annexe 1). Nous avons fait appel à une méthodologie de partage des compétences, basée sur un travail d’équipe. Les professionnels davantage liés au travail direct avec les publics cibles ont été encadrés par leurs collègues, au sein du partenariat, plus impliqués dans la conception de projets d’intervention ou de formation et/ou concernés par le travail académique. Nous nous sommes efforcés de suivre le schéma proposé pour la présentation du Etat de lieux et diagnostics des besoins de professionnalisation des acteurs de la relation d´aide aux publics en situation d´abandon au Portugal, en partant des données les plus récentes et les plus orientées vers un ensemble d’informations susceptibles de décrire au mieux la réalité portugaise, afin d’aboutir à une meilleure adéquation et interprétation des résultats saisis dans le cadre des entrevues et des questionnaires. La compilation et l’élaboration finale du document ont été assurées par l’équipe de coordination du projet Relais 2, Portugal, Casa Pia de Lisboa. 5 6 ère PARTIE 1. MÉTHODES DE TRAVAIL POUR L’ÉLABORATION DU DIAGNOSTIC 7 8 1.1. Présentation de l’équipe de travail, de son expérience et sa position par rapport à la problématique du projet Relais 2. Le partenariat portugais a été constitué, dans un premier temps, à partir du réseau d’institutions et d’organismes avec lequel travaillait la Casa Pia de Lisboa. Ces partenaires font partie des relations de collaboration et/ou de partenariat de cette institution qui se sont montrées disponibles pour ‘apprendre, donner et recevoir’. Partant de l’énoncé de la typologie des organismes/institutions présentée par les promoteurs de Relais 2, nous avons convié des universités, des partenaires sociaux, des représentants du secteur social, des entreprises sociales, d’autres organismes prescripteurs de formation ou chargés de veiller à l’application de la réglementation en matière de formation professionnelle. Il a été également suggéré d’intégrer des organismes/institutions qui se consacrent aux publics en situation d’abandon (enfants, jeunes et personnes âgées). Nous tenons à signaler, parmi nos partenaires, l’Universidade do Minho - Université du Minho -, en la personne du Prof. Maria do Céu Taveira, qui joue un rôle spécifique dans le projet au niveau de la supervision scientifique. Cette université a collaboré intensément avec notre institution, assurant un travail de supervision et d’application de la formation, auprès des enfants et des jeunes de la Casa Pia de Lisboa. Identification des partenaires (par représentant/domaine d’intervention): Jorge Ferreira, de l’Instituto Superior de Serviço Social de Lisboa — Institut Supérieur de Service Social de Lisbonne (Université) Maria João Azevedo de l’Instituto Piaget — Institut Piaget, pôle de Braga (personnes âgées) Maria Luísa Bugalho et Ivone Monteiro, Instituto de Segurança Social — Institut de Sécurité Sociale (personnes âgées, enfants et jeunes) Graça André, Casa Pia de Lisboa (enfants et jeunes) Ana Longle, Casa Pia de Lisboa / CED (personnes âgées) Lina Paula Matoso, Aldeia de Santa Isabel — Village Sainte Isabelle - Santa Casa da Misericórdia (enfants et jeunes) Samuel Branco et Inês Martins del’Associação para o bem-estar infantil (ABEI) — Association pour le bien-être de l’enfant - (enfants et jeunes) Susana Santos, Associação Casapiana de Solidariedade — Association de Solidarité de la Casa Pia - (personnes âgées) Teresa Frescata, Federação das Instituições de Terceira Idade — Fédération des Institutions du Troisième Age - (personnes âgées) Marina Vinhas et Isabel Marçano, Instituto de Emprego e Formação Profissional — Institut pour l’Emploi et la Formation professionnelle (organisme de formation professionnelle) À titre de représentant de l’APSS (Associação de Profissionais de Serviço Social — Association des Professionnels du Service Social), Aida Ferreira (organisme de représentation professionnelle). 9 Dans un deuxième temps, et suite aux recommandations en matière de présentation du plan de travail, faites à l’occasion du 1er Séminaire transnational de Grenoble, l’organisme de coordination a estimé bon d’introduire, dans le partenariat, des représentants d’organisations syndicales et d’assurer la représentativité de l’Instituto de Apoio à Criança — Institut d’Aide à l’Enfant. Et c’est ainsi qu’après avoir lancé les invitations, le partenariat a été élargi à : Francisco Médicis, représentant du Sindicato dos Quadros Técnicos do Estado — Syndicat des Cadres techniques de l’État Ana Oliveira, représentante de l’UGT (União Geral de Trabalhadores — Union générale des Travailleurs). Paula Paçó, Instituto de Apoio à Criança. La coordination du projet, au Portugal, a été assurée par la Casa Pia de Lisboa. Cette institution qui est présidée par Mme Joaquina Madeira (Présidente de la Commission d’installation), a délégué la position de chef de file au directeur des services d’éducation, d’enseignement et d’action sociale, M. Pedro Figueiredo. L’équipe est composée de deux membres supplémentaires, à savoir, d’une part, Graça André, assistante sociale appartenant aux cadres de l’institution, qui a joué un double rôle d’assesseur technique du projet et de représentante de la Casa Pia de Lisboa, en tant que partenaire du projet. Et d’autre part, Luísa Ferreira, sociologue, qui a apporté son appui à l’équipe au cours du développement du projet, en veillant plus particulièrement au respect du plan de travail établi dans le cadre de la candidature. L’équipe compte, en outre, l’un des collaborateurs du département de comptabilité, Pedro Nerra, dont le rôle est de veiller au respect des exigences figurant dans le manuel administratif et financier des projets co-financiés par l’Agência Nacional para os programas comunitários Sócrates e Leonardo da Vinci — Agence nationale pour les programmes communautaires Socrate et Leonardo da Vinci. 1.2. Compétences des partenaires associés. Composition et représentativité du groupe de soutien. Mode de perception du projet par le groupe de partenaires (intérêts, attentes, craintes et réticences) 1.2.1. Compétences des partenaires associés Pour faire référence aux compétences des partenaires associés au projet, nous nous proposons de situer les différents membres du partenariat dans leurs organismes respectifs et d’évoquer brièvement leur expérience. Jorge Ferreira, de l’Instituto Superior de Serviço Social de Lisboa (un établissement d’enseignement supérieur), assistante social. Il est actuellement coordinateur du cours de Service Social et, parallèlement, président de la Commission de protection des enfants et des jeunes de Odivelas (une localité de la périphérie de Lisbonne). Maria João Azevedo, de l’Instituto Piaget, psychologue, a collaboré dans le secteur du troisième âge, plus spécifiquement au niveau de la formation des aides pour les soins personnels (recherches, évaluation des besoins et formation). Elle développe également des travaux de recherche portant sur la conception de programmes de formation plus adaptés aux besoins réels de formation des acteurs sociaux. 10 Maria Luísa Bugalho et Ivone Monteiro. Toutes deux sont des techniciennes de l’Instituto de Segurança Social. Ivone Monteiro est une psychologue affectée au Département de Protection sociale de la citoyenneté, pour le secteur de l’Enfance ; elle assure un accompagnement des interlocuteurs et des représentants de la Sécurité sociale dans les commissions de protection des enfants et des jeunes, ainsi qu’un suivi du Programme pour la Qualité dans les réponses. Maria Luísa Bugalho, assistante sociale, fait également partie de ce département. Elle travaille dans le cadre du Programme d’appui intégré aux personnes âgées (PAII), destiné à "promouvoir l’autonomie des personnes âgées, de façon prioritaire dans leur propre domicile et leur milieu habituel de vie; établir des mesures qui visent à améliorer la mobilité et l’accessibilité aux services; mettre en oeuvre des réponses d’appui aux familles qui s’occupent de personnes dépendantes, en particulier de personnes âgées; promouvoir et soutenir la formation de prestataires de soins informels et formels; développer des mesures de prévention de l’isolement et de l’exclusion". Graça André, Casa Pia de Lisboa. Assesseur dans le secteur du Service Social, elle a suivi un parcours professionnel comme technicienne et dirigeante, développant des projets sur les problématiques des enfants et des jeunes. Ses intérêts personnels l’ont amenée à travailler autour de la thématique des droits humains et de l’éthique, en liaison avec la recherche et l’enseignement. Ana Longle, Casa Pia de Lisboa. Elle est assistante sociale au CEAS, un établissement dont l’activité principale est centrée sur l’aide sociale, y compris un volet scolaire qui est la conséquence de cette même activité. Elle assure le suivi de familles qui y sont insérées, notamment les personnes âgées en situation de carence économique. Lina Paula Matoso, de la Santa Casa da Misericórdia (Aldeia de Santa Isabel), assistante social (enfants et adolescents). Elle est la directrice technique de cette institution. Samuel Branco et Inês Martins de l’Associação para o Bem-Estar Infantil (ABEI) (enfants et jeunes). Samuel Branco est psychologue et développe un travail auprès des enfants provenant de familles en difficulté de Vila Franca de Xira, une commune limitrophe de la ville de Lisbonne. Inês Martins est, à la fois, éducatrice d’enfant et coordinatrice d’une crèche, destinée aux enfants âgés de 0 à 3 ans. Elle est responsable de la médiation entre les enfants en situation d’abandon, leurs familles et les techniciens. Susana Santos, Associação Casapiana de Solidariedade (personnes âgées). Elle est assistante sociale dans cet établissement qui fonctionne comme maison de retraite et centre de jour pour les personnes âgées. Teresa Frescata, Federação das Instituições de Terceira Idade (personnes âgées). Elle est assistante sociale et développe un travail comme directrice technique dans cette institution; elle est responsable notamment de la formation du personnel qui travaille avec les personnes âgées. Marina Vinhas et Isabel Marçano, Instituto de Emprego e Formação Profissional (IEFP organisme d’administration de la formation professionnelle). Marina Vinhas, assistante social, est coordinatrice de la Cellule de développement social et professionnel intégré du Département de formation professionnelle de l’IEFP. Elle est également membre de la commission de gestion d’une institution privée de solidarité sociale qui a pour mission d’accueillir des enfants et des jeunes faisant l’objet de mesures de protection et qui dispose de Foyer/Résidence pour les garçons et de Foyer/Résidence pour les filles (Centro Jovem Tabor), dont le siège est à Setúbal. Isabel Marçano est formée en sociologie et est une technicienne affectée au département de certification de l’IEFP. Aida Ferreira, vice-présidente de l’APSS, Associação de Profissionais de Serviço Social — un organisme de représentation d’une classe de professionnels. Elle est également assistante social 11 et professeur dans l’enseignement supérieur et responsable de la licence en Service Social de l’Universidade Lusófona. Maria do Céu Taveira, Universidade do Minho, est docteur en Psychologie et professeur au Département de Psychologie de l’Institut d’Éducation et de Psychologie de l’Université du Minho. Paula Paço de l’Instituto de Apoio à Criança (IAC). Formée en politique sociale, elle est responsable de l’équipe de la Cellule d’aide et de développement du Projecto de Rua. Ce projet, qui vise à dynamiser des réseaux de solidarité, a indirectement des répercussions positives sur le groupe cible, à savoir les enfants et les jeunes en danger. Francisco Médicis, du Sindicato dos Quadros Técnicos do Estado, est formateur, depuis plusieurs années, sur les thèmes de la gestion et de l’audit. Il est également consultant en matière d’activité de formation. Ana Oliveira, de l’União Geral de Trabalhadores (UGT). Licenciée en Sciences de l’Éducation, elle fait partie de la direction du Syndicat des Enseignants, où elle collabore plus concrètement au Département d’Éducation et de Formation. 1.2.2. Composition et représentativité du groupe d’appui Le partenariat portugais s’est organisé en deux groupes de travail distincts : le groupe de travail spécifique et le groupe de soutien. Le groupe de travail spécifique a été subdivisé en deux sous-groupes : l’un s’attachant aux questions en rapport avec les enfants et les jeunes et l’autre aux questions liées aux personnes âgées. Les groupes spécifiques ont été constitués en tenant compte des institutions représentées et du rôle de chacun des représentants présents : Le groupe spécifique des enfants et des jeunes rassemble les institutions suivantes : - Associação para o Bem-Estar Infantil, représentée par les techniciens Samuel Branco et Inês Martins; - Aldeia de Santa Isabel, par Lina Paula Matoso; - Instituto de Segurança Social, par Ivone Monteiro; - Casa Pia de Lisboa, par Graça André; - Instituto de Apoio à Criança, par Paula Paçó. Le groupe spécifique des personnes âgées est composé de : - Associação Casapiana de Solidariedade, représentée par Susana Santos; - Instituto de Segurança Social, par Maria Luísa Bugalho; - Aldeia de Santa Isabel, par Lina Paula Matoso. - Federação das Instituições de Terceira Idade, par Teresa Frescata. 12 Le groupe de soutien du projet est composé par tous les autres partenaires qui apportent leur appui aux groupes spécifiques pour l’analyse et la réflexion sur la problématique Relais 2 et pour la production des résultats finaux, en se servant de leur know how et de la spécificité de leur intervention. Appartiennent au groupe de soutien: l’Universidade do Minho (Maria do Céu Taveira), l’Instituto Superior de Serviço Social de Lisboa (Jorge Ferreira), l’Instituto Piaget (Maria João Azevedo), l’Instituto de Emprego e Formação Profissional (Marina Vinhas) et, le Sindicato dos Quadros Técnicos do Estado (Francisco Médicis) ainsi que l’União Geral de Trabalhadores (Ana Oliveira). 1.2.3. Mode de perception du projet par le groupe de partenaires (intérêts, attentes, craintes et réticences) Les diverses entités partenaires s’attendent à pouvoir, grâce au projet, élargir leurs perspectives et développer et approfondir le contact avec d’autres partenaires dont les champs d’intervention se recoupent en partie. Ils y voient également l’occasion de développer de nouvelles formes d’apprentissage auprès de leurs publics cibles. Ils ont accueilli avec enthousiasme la conception et la mise à disposition, moyennant la mise en œuvre d’actions de formation, d’un cours de formation spécifique qui apportera, à un plus grand nombre d’agents d’intervention, une formation plus qualifiée leur permettant de développer un travail mieux préparé en fonction des besoins de leurs publics cibles. Il existe encore d’autres attentes, positives, au niveau de la participation des partenaires au projet, à savoir bénéficier d’une formation plus appropriée, apte à soutenir une action sur le terrain, préparée par les agents de l’action directe. Constitue également une plus-value, l’appui que représente, pour les directeurs techniques des institutions à caractère d’aide sociale, une spécialisation qui les prépare ainsi à intervenir. Parallèlement aux avantages associés à la participation au projet, il existe certaines craintes en rapport surtout avec l’application des résultats finaux du projet et avec l’impact qui en découlera. Ainsi l’une des préoccupations fréquentes des partenaires est l’investissement qui a été fait dans l’affectation de techniciens au développement du projet et le retour qu’ils peuvent attendre de leur participation. Autre point qui suscite une certaine préoccupation, c’est de déterminer jusqu’à quel point, la formation pour les techniciens (sociaux) doit être moins généraliste et plus orientée vers le travail auprès du public en situation d’abandon. 1.3. Difficultés et paradoxes dans le processus de recueil de l’information auprès des publics cibles. Pertinence et limites des outils d’application Les outils de recueil d’information, validés au cours du 1er séminaire transnational de ce projet, ont soulevé d’innombrables questions en rapport avec la mesure des besoins de formation des travailleurs sociaux qui interviennent auprès des publics en situation d’abandon. 13 En fait, il existe un consensus généralisé parmi les différents partenaires portugais sur la structuration des quatre outils de recueil de données. Il a été en effet considéré qu’ils ne permettent pas de connaître, de façon approfondie, les difficultés qu’il importe de colmater dans le contexte d’une intervention active auprès des publics en situation d’abandon. Aussi, tenant compte de cette contingence, les outils ont été traduits vers le portugais avec certaines adaptations à la réalité nationale et appliqués en respectant toujours la structure initiale. Suite à la visite de suivi de l’entité promotrice et de l’entité de tutelle (GRETA LEMAN), il est apparu clairement que les modifications apportées ne compromettaient pas l’esprit ni les objectifs du projet. À noter que, de l’avis de deux partenaires, l’une représentant l’Instituto de Emprego e Formação Profissional (IEFP), et l’autre appartenant à une direction technique, il aurait été plus judicieux et avantageux du point de vue de l’identification des besoins de formation des travailleurs sociaux, de dresser la liste des compétences (au niveau du savoir-faire) et de faire porter le programme de formation sur les lacunes détectées. De l’avis d’un agent d’intervention (directrice technique), le questionnaire, tel qu’il est construit, n’est pas suffisant pour permettre d’évaluer les difficultés et les lacunes réelles de formation, dans la mesure où il n’existe pas de questions directes permettant cette évaluation dans le traitement de l’information. La représentante de l’Institut pour l’Emploi et la Formation professionnelle défend, par ailleurs, la nécessité de compléter le questionnaire en y faisant figurer les principales compétences, ce qui faciliterait la phase ultérieure de construction des contenus de formation. Toujours en rapport avec les difficultés auxquelles s’est heurté le recueil de données, il nous faut mentionner que ce processus a été difficile avec les personnes âgées, en partie, en raison de l’absence de sens critique, de l’absence de lucidité et, dans certains cas, par le fait que les personnes interrogées étaient centrées sur les aspects plus basiques (comme l’alimentation et la médication). Il nous faut reconnaître aussi que certains techniciens chargés d’interviewer les personnes âgées étaient mal préparés et que, n’ayant pas fait une meilleure exploitation des entrevues, ils n’ont pas réussi à obtenir toutes les informations nécessaires. Toutefois, d’autres techniciens se sont manifestés en sens inverse et ont mentionné qu’ils n’avaient pas éprouvé de difficultés à réaliser les entrevues et à obtenir l’information nécessaire. Ce qui témoigne d’une plus grande expérience professionnelle dans le domaine des personnes âgées. Quant aux aspects positifs de l’application de ces outils, il nous faut mentionner la possibilité de caractériser la population cible de ce projet, ce qui permet d’appréhender les principales difficultés des usagers. Sont ainsi apparues des préoccupations diverses en matière d’aide à la vie quotidienne, d’aide psychologique et d’insertion dans la vie active. Enfin, ces outils permettent également de mesurer le niveau de qualité/satisfaction en rapport avec les travailleurs sociaux. 1.4. Contributions complémentaires en fonction du déroulement du travail et contributions réparties entre les différents participants. Pour la rédaction de ce point, nous nous sommes basés sur les procès-verbaux des réunions er tenues avec les partenaires portugais et sur la présentation du plan de travail à l’occasion du 1 séminaire transnational de Grenoble. 14 Ainsi, nous nous sommes efforcés d’identifier les principales contributions des différents partenaires du projet en matière de définition de certains concepts clefs. A titre d’exemple, le débat qu’a suscité chez les partenaires, la portée du terme travailleur social. Il a été ainsi défini qu’il était important d’appréhender ce terme dans un sens large, à savoir les agents liés à l’action sociale directe auprès des publics en situation d’abandon. Il a été convenu que, dans le contexte de ce projet, il fallait inclure les travailleurs sociaux suivants: les aides familiales, les prestataires d’action sociale directe, les agents comme les assistants sociaux, les psychologues, les animateurs, les agents d’intervention directe, les éducateurs travaillant dans les foyers et les éducateurs d’enfance, mais également les dirigeants (directeurs techniques et responsables des organismes d’aide). Il a été conclu aussi que la dénomination de certains de ces travailleurs différait dans les diverses institutions partenaires et qu’il y avait des spécificités parmi les agents d’intervention liées aux publics cibles, en l’occurrence, les enfants et les jeunes ou les personnes âgées. Le besoin de définir d’autres concepts comme le profil, le bilan des compétences, … a été manifesté clairement, en particulier par les partenaires de l’Instituto de Emprego e Formação Profissional (IEFP). Le concept d’abandon a fait également l’objet d’un certain débat, et il a été convenu entre les partenaires : - qu’ils considèrent comme ‘abandonné’ tout enfant ou jeune en danger, qui pour ce motif a été accueilli dans un foyer. - qu’ils tiendraient compte des enfants et des jeunes qui sont insérés dans des écoles et des ATL (activités de temps libres consistant à faire ses devoirs, participer à des activités ludiques, …) pendant la journée, et qui n’ont pas d’autres appuis alternatifs, et qui sont de plus dans des situations de danger. Sachant que, dans ce genre de situations, il est important de travailler aussi sur la question de la prévention. En dehors du concept d’abandon adopté dans le cadre du projet Relais, il a été ajouté le concept de dimension de la violence et de la négligence. Le concept de relation d’aide adopté par le partenariat portugais coïncide avec celui du projet Relais. Le concept est défini comme étant la relation dans laquelle ‘l´un des deux protagonistes, au moins, cherche à favoriser chez l´autre la croissance, le développement, la maturité, un meilleur fonctionnement et une plus grande capacité à affronter la vie en toute autonomie, dans le cadre d´une politique européenne de défense des droits des personnes, de soutien et de protection face à des situations multiples d´abandon.’ 15 16 ème PARTIE 2. LE CONTEXTE INSTITUTIONNEL ET SOCIAL DU PAYS 17 18 2.1. Eléments en rapport avec les populations cibles Introduction La population portugaise est en croissance et, au cours de la dernière décennie du XXe siècle, elle a dépassé 10 millions d’habitants. Les résultats du Recensement 2001 font apparaître une population globale de 10.356.117 habitants en 2001, dont 5.000.141 étaient de sexe masculin et 5.355.976 de sexe féminin. Fin 2005, ces chiffres avaient encore augmenté, la population globale totalisait alors 10.569.592 habitants, dont 5.115.742 de sexe masculin et 5.453.850 de sexe féminin. Malgré le fait que les chiffres témoignent d’une évolution ascendante, il a été démontré que la croissance de population au Portugal est due essentiellement au solde positif du flux migratoire. Vu la réduction de ce solde migratoire jusqu’à la décennie 90 et compte tenu de la dynamique du comportement de la natalité à partir de cette date (marquée par une augmentation des nouveaux nés à partir de 1999 et ce, jusqu’à 2000, et suivie d’une diminution), l’on dénote également un ralentissement de la croissance de la population portugaise, à partir de 2003. Les différentes fluctuations tant au niveau migratoire qu’au niveau des dynamiques naturelles qui, d’une certaine façon, façonnent le volume global de la population, contribuent également à modeler les profils de la population en termes de classes d’âge. La fig. 1, ci-dessous, illustre cette répartition de la population par classes d’âge, au moyen de la pyramide des âges, en comparant les données de 1960 et de 2000. De 1960 à 2000, les principaux changements qui se sont produits sont une diminution de la population dans les classes d’âge de 0 à 20 ans et une augmentation de la population à partir de là, surtout dans la classe de 65 à 80 ans. Ainsi, en répartissant la population par groupes d’âges, entre 1960 et 2000, l’on constate une diminution de la proportion des jeunes (0-14 ans), qui passe d’environ 37% à 30%. D’après l’hypothèse moyenne de projection pour la population mondiale des Nations Unies, la proportion de jeunes continuera à baisser, pour atteindre 21% de la population totale en 2050. À l’inverse, la proportion de la population mondiale âgée de 65 ans ou plus, enregistre une tendance à la croissance, passant de 5,3% à 6,9% de la population totale, entre1960 et 2000, et devrait atteindre 15,6% en 2050, d’après les mêmes hypothèses de projection. Les données se rapportant à 2005 font apparaître un total de 1.644.231 personnes de la classe d’âge de 0 à 14 ans, pour une population active (entre15 et 64 ans) totalisant 7.115.261. Enfin, la population de plus de 65 ans comptait 2.603.861 personnes. Ci-dessous, la Pyramide des âges, Portugal 1960-2000 (fig. I.1) En pourcentage de la population totale Source : Institut National de Statistiques, Estimations et Recensements généraux de la Population 19 En 2010, l’on s’attend à une population totale de 10.561.800 habitants, au sein de laquelle 1.654.300 appartiendront à la classe d’âge 0-14 ans, 1.321.300 seront âgés de 15 à 24 ans et 5.803.600 de 25 à 64 ans et, enfin, 1.782.600 auront plus de 65 ans. À partir de 2015, l’on s’attend à une modification de la tendance du scénario démographique, à savoir, une baisse de la population globale, avec une diminution progressive du nombre de personnes dans toutes les classes d’âge, à l’exception de celle des plus de 65 ans, où il devrait continuer à se produire une augmentation continue du nombre de personnes de cette classe d’âge. Au cours de cette période, la proportion de jeunes a diminué, passant de 20,0%, en 1991, à 16,0%, en 2001, mais la proportion de personnes âgées a augmenté de 13,6% à 16,4% dans la dernière décennie. La population d’âge actif enregistre deux tendances distinctes : le groupe des jeunes adultes (15-24 ans) présente un taux de variation négatif (8,1%), tout comme la population plus jeune. Par contraste, la population des 25-64 ans présente une augmentation de 11,8%. Ce qui permet de conclure au vieillissement de la population d’âge actif, elle-même. L’intérêt croissant démontré actuellement envers la thématique du troisième âge, s’inscrit dans un changement significatif dans le paysage démographique qui s’est produit au cours des dernières décennies. En dehors de la préoccupation associée au manque de croissance de la population jeune et potentiellement productive, la société est confrontée également au vieillissement de la population, dû, entre autres facteurs, à la diminution des taux de natalité et à l’augmentation de l’espérance moyenne de vie. La démographie actuelle se caractérise par un plus grand nombre de personnes âgées, qui vivent de plus en plus longtemps. Nous assistons ainsi à (i) un vieillissement individuel — plus grande longévité des individus (augmentation de l’espérance de vie); ainsi qu’à (ii) un vieillissement démographique — augmentation de la proportion des personnes âgées dans la population en général. L’établissement d’une limite à partir de laquelle l’on peut considérer une personne comme âgée n’a pas été consensuel. Toutefois, le critère de l’âge a été très souvent utilisé, en considérant comme personnes âgées tous les hommes et les femmes âgés de 65 ans ou plus. Au Portugal, cette limite est associée également à l’âge de la retraite. 20 Quelques données démographiques : • Entre 1960 et 2000, la proportion de jeunes (0-14) a diminué, passant de 37% à 30% • Hypothèse moyenne de projection pour la population mondiale des Nations Unies — la proportion de jeunes continuera à diminuer pour atteindre 21% en 2050 • Entre 1960 et 2000, la proportion des personnes âgées (65 ou +) a augmenté, passant de 5,3% à 6,9% • Hypothèse moyenne de projection pour la population mondiale des Nations Unies — la proportion de personnes âgées atteindra 15,6% en 2050 • Le rythme de croissance de la population âgée est quatre fois plus élevé que celui de la population jeune • Entre 1960 et 2001, le vieillissement démographique s’est traduit par une diminution d’environ 36% de la population jeune et une augmentation de 140% de la population âgée • 1960 — la population âgée représentait 8% du total de la population • 2001 — la population âgée représentait 16,4% du total de la population, avec une augmentation de près d’un million de personnes âgées La population résidente au Portugal “continue à manifester une tendance à l’augmentation et au vieillissement” (INE, données de 2004): • pour 100 jeunes qui résidaient au Portugal, il y avait 109 personnes âgées; • l’Alentejo compte 170 personnes âgées pour 100 jeunes; • au Portugal, l’indice de vieillissement a augmenté par rapport à 2003, à l’époque le taux était de 107 personnes âgées pour 100 jeunes • l’indice de dépendance totale (nombre de jeunes (0-14) et de personnes âgées (65 ou +) pour 100 individus actifs (15-64)) est de 48,5. Causes de ce comportement démographique : • baisse de la natalité; • solde naturel faible; • augmentation de la longétivité — l’espérance de vie à la naissance dans notre pays est de 80,3 ans pour les femmes et de 73,5 ans pour les hommes (DGS, [2004]). • D’après les données connues, la population résidente du Portugal, en 2001, était de 10.356.117 individus des deux sexes. • La population âgée résidente était estimée à 1.709.099 personnes, ce qui représente 16,5% de la population, avec une répartition géographique caractérisée par un plus grand vieillissement dans l’intérieur par rapport au littoral. • D’après la répartition par classes d’âge, 16% du total correspond à des individus de moins de 14 ans • Le groupe d’âge des 15-24 ans atteignait 15% 21 • Celui des 25-64 ans représentait 53% • Celui des plus de 65 ans représentait 16% de la population. • Jusqu’en 2050, la population de toutes les régions vieillira, l’indice de vieillissement pouvant même se situer à 398 personnes âgées pour 100 jeunes, quel que soit le scénario envisagé (INE, [2004]). Quant à la population présentant un handicap, elle totalisait, en 2001, 634.408 personnes, dont 333.911 étaient des hommes et 300.497 des femmes, soit 6,1% de la population résidente (6,7% de la population masculine et 5,6% de la féminine). La déficience visuelle était le type de handicap qui avait le plus grand taux d’incidence ; la paralysie cérébrale, par contre, avait le taux d’incidence le plus bas, surtout chez les hommes. Les taux d’incidence chez les personnes de sexe masculin sont plus élevés que ceux de la population féminine dans toutes les régions du pays. La région Centre se détachait avec la plus grande différence (7,4% de sexe masculin pour 6,0% de sexe féminin), quant à la plus petite différence elle se situait dans la Région autonome des Açores (4,4% parmi la population masculine et 4,1% parmi la population féminine). L’analyse de la structure par classes d’âge montre que le taux d’incidence s’aggrave avec l’âge. 2.1.1. Données spécifiques concernant les enfants et les adolescents Vu les données dont nous disposons au Portugal et la nécessité de fournir des données les plus actuelles possibles, nous nous sommes attachés à la caractérisation des enfants et des jeunes accueillis dans les foyers pour l’enfance et la jeunesse, dans les centres d’accueil temporaire et les familles d’accueil. Au sein du partenariat portugais, c’est ce concept qui a été travaillé pour les enfants et les jeunes en situation d’abandon. Nous n’avons pas inclus dans cette étude, la population vivant avec les familles, victime de mauvais traitements, qui a été identifiée à l’école ou dans les établissements de santé comme étant en situation d’abandon et/ou les enfants et les jeunes qui vivent dans la rue. Les données que nous nous proposons de présenter se rapportent à ceux qui, partant de situations de grande vulnérabilité, ont fait l’objet d’une mesure de placement, conduisant à leur institutionnalisation ou à leur intégration dans des familles d’accueil. L’un des objectifs prioritaires des mesures de placement est d’assurer la protection de l’enfant ou du jeune pendant le temps nécessaire à définir un projet de vie pour lui, en préconisant sa réintégration dans son milieu naturel de vie, qu’il s’agisse d’opter pour la réunification familiale (au sein de sa famille d’origine ou une autre) ou de définir son acheminement vers l’adoption. Ce n’est que si la viabilité subsidiaire de ces possibilités est épuisée qu’il se justifie de garder les enfants ou les jeunes en institution. Les données révèlent que la plupart des enfants et des jeunes restent longtemps dans les réponses de placement, que les supports familiaux sont fragiles, qu’il y a un faible pourcentage de projets de vie de retour à la famille ou d’acheminement vers l’adoption, ce qui semble indiquer, dans l’ensemble, qu’ils vivent des situations prolongées d’indéfinition concernant leur avenir. Ainsi, les données présentées mettent en évidence le besoin d’un travail plus approfondi de l’ensemble du système de protection afin de garantir l’intérêt supérieur de l’enfant. L’on constate que les réponses de placement institutionnel ou familial, qui devraient être un moyen d’assurer 22 une protection temporaire se transforment en solutions, sinon définitives, du moins avec un caractère de remplacement, trop prolongé, du milieu naturel de vie des enfants et des jeunes : intégration dans un contexte familial ou construction d’une vie autonome. 2.1.1.1. Caractéristiques générales de la population étudiée Nbre d’enfants et de jeunes concernés PII 2004: 10.714 (70,9% du total des enfants / jeunes accueillis) PII 2005: 13.833 (80,4% du total des enfants / jeunes accueillis) a) Classes d’âge 2004 2005 0 — 11 ans • 42,3% • 42,2% 12 — 17 ans • 45,8% • 45,8% Plus de 18 ans • 11,9% • 12,1% D’une façon générale, l’on constate une tendance au maintien des caractéristiques des enfants et des jeunes accueillis, du point de vue de leurs classes d’âge. Ce qui fait prévoir que, d’une année à l’autre, les choses changent peu au sein de la population accueillie, ce qui est confirmé, d’une certaine façon, par le nombre réduit de sorties du système d’accueil. Nous avons uniquement constaté une légère croissance du nombre d’enfants de 2 ans ou moins, ce qui confirme, en quelque sorte, que l’accueil constitue une forme de recours pour les enfants en plus bas âges. b) Scolarité Le scénario identifié en 2004 est resté identique, en ce qui concerne les niveaux de scolarité des enfants et des jeunes accueillis. En effet, si en 2004, 63,7% des enfants entre 10 et 11 ans n’avaient même pas terminé le 1er Cycle, en 2005, ce pourcentage pour le même groupe d’âge était de 66,2%; si en 2004, 48% des enfants entre 12 et 14 ans n’avaient même pas terminé le 2ème Cycle, en 2005, pour le même groupe d’âge ce pourcentage est passé à 53,3%; en 2005, 84,1% des jeunes de 15 à 17 ans, se trouvaient toujours dans des niveaux scolaires plus bas que ceux normaux pour leur âge. 23 À partir de l’analyse globale des données recueillies, l’on peut conclure également qu’environ 5% des enfants et des jeunes en âge scolaire ne fréquentent pas l’école. Comme il s’agit d’une population dont les parcours de vie sont nettement marqués par l’échec et le désinvestissement scolaire, cette tendance semble continuer pendant l’accueil. Et même s’il est évident que la tendance à l’échec continue, le recours à la solution de l’enseignement récurrent reste peu important. Ce scénario aura certainement une influence sur leurs futurs parcours de vie en termes d’intégration sociale et professionnelle. Par conséquent, leur capacité de devenir autonome sera plus fragile, perpétuant ainsi leur dépendance vis-à-vis du système, que ce soit celui de l’accueil (prolongeant ainsi les durées de permanence), ou celui de la protection sociale. c) Santé 2005 2004 82,4% des enfants et des jeunes n’ont pas de problèmes de santé Environ 17,6% sont atteints d’une maladie chronique grave et/ou présentent un handicap psychique et/ou moteur 82,4% des enfants et des jeunes accueillis n’ont pas de problèmes de santé 1113 enfants et jeunes ont des problèmes de santé physique diagnostiqués, 1075 d’entre eux sont suivis par un médecin de la spécialité. 849 ont des problèmes de santé mentale (relevant du domaine psychiatrique ou psychologique) diagnostiqués, tous bénéficient de l’aide clinique spécialisée correspondante. Il y a 500 enfants pour lesquels les services ont connaissance de l’existence de problèmes de santé, mais dont le diagnostic clinique correspondant n’a pas encore été fait. À partir de la constatation de l’étendue des problèmes de santé des enfants et des jeunes accueillis, il est possible de conclure que ces problèmes ne devraient pas constituer un obstacle à leur désinstitutionnalisation, sachant toutefois que, pour environ 18% d’entre eux, cette circonstance représentera néanmoins un facteur de danger accru. Il est probable que les chiffres présentés pour la prévalence des problèmes de santé mentale sont sous-estimés (environ 6%), dans la mesure où plusieurs études internationales mentionnent des pourcentages très supérieurs. Ce qui revient à dire que les difficultés persistent en matière de diagnostic et/ou de suivi de ces cas. d) Situation des enfants étrangers Parmi les 891 enfants et jeunes étrangers accueillis, 73% sont en règle du point de vue de leur séjour dans le pays. À noter toutefois que, pour 146 enfants, cette situation doit encore être régularisée, ce qui pose clairement des entraves à leur pleine intégration sociale, notamment au niveau scolaire, à celui de la santé et de l’accès à tous les services qui assurent l’exercice de la citoyenneté. 24 2.1.1.2. Caractéristiques familiales a) Problématiques familiales associées au contexte de l’accueil L’une des problématiques les plus fréquentes existant au sein des familles des enfants accueillis (47%), est à mettre en rapport avec des carences socioéconomiques extrêmes, associées au chômage et/ou à la mendicité. Il est évident que la pauvreté continue à être une caractéristique transversale à ces cellules familiales et, très fréquemment, un facteur déterminant de la nécessité de l’accueil, que ce soit en raison de la déstructuration familiale qui lui est associée (présente également dans 55,8% des cas), ou parce qu’elle implique une diminution de la capacité d’exercer les fonctions parentales. b) Motifs à l’origine de l’accueil Négligence Mauvais traitements, psychologiques ou physiques Abandon Exposition à des modèles de comportement déviant % d’enfants caractérisés 70,7% 32% 26,9% 26,8% Nous avons constaté que la négligence constitue le principal motif de l’accueil pour la plupart des enfants. Même si elle constitue une forme de mauvais traitements, elle est très souvent associée à des conditions socioéconomiques déficientes au sein de la famille pour qu’elle soit à même d’assurer les besoins de base de développement de l’enfant. Il importe donc de réfléchir, dans chaque cas, et ce, avant de procéder à l’accueil de l’enfant, si ces conditions déficientes sont totalement inhibitrices des compétences parentales, ou s’il n’y aurait pas moyen éventuellement de les surmonter en définissant un plan d’intervention intensive au sein de la cellule familiale, avec les appuis économiques nécessaires, évidemment moins onéreux pour l’État que ceux impliqués par l’institutionnalisation. Nous avons également constaté que 50,5% des enfants et des jeunes accueillis ont des frères et sœurs également accueillis, ce qui confirme bien l’existence des problématiques qui motivent l’accueil total ou partiel des enfants et des jeunes au sein de ces cellules familiales. c) Façon dont la famille s’implique dans le parcours d’accueil Pas de support familial Support familial irrégulier Support familial régulier 2004 28,9% des enfants/jeunes 34,6% 36,6% 2005 24,5% 30,5% 45% Les enfants et les jeunes qui vivent dans des familles d’accueil, avec ou sans lien de parenté, ne bénéficient pas, pour la plupart, de support familial. Cette donnée démontre qu’il y a eu une rupture assumée avec le présupposé sous-jacent à l’application de la mesure d’accueil familial, à savoir, la prévisibilité d’un retour à la cellule familiale d’origine. 25 Ce qui peut signifier éventuellement une difficulté à impliquer les familles d’origine dans tout le processus, car elles cessent elles-mêmes de rester en contact avec leurs enfants, quand ceux-ci sont dans une autre famille. Il s’avère donc fondamental de développer un plus grand travail d’implication de la famille d’origine, dès le début de l’application de la mesure, de façon à agir préventivement quant à cette possibilité de détachement relationnel. Cette constatation peut encore signifier que, dans bien des cas, la famille d’accueil devient la seule référence possible pour les enfants accueillis, quand malgré le travail d’implication et de soutien développé auprès des familles d’origine, celles-ci démontrent clairement qu’elles se désintéressent de leurs enfants. Il s’avèrera alors fondamental de garantir la continuité de l’exercice des fonctions que ces familles d’accueil ont développé effectivement, en cherchant ainsi à prendre en compte l’intérêt supérieur de l’enfant : c’est en effet avec ces familles d’accueil qu’ils ont établis les liens affectifs fondamentaux pour leur bon développement, dans la mesure où leurs familles d’origine se sont démises de leur rôle. 2.1.1.3. Caractéristiques des enfants et des jeunes dans le cadre du système d’accueil a) Situation juridique En règle En voie de régularisation 2004 2005 7097 9634 1312 2367 La plupart des enfants et des jeunes accueillis font l’objet de l’application d’une mesure de promotion et de protection, ce qui signifie que leur situation juridique d’accueil est en règle. Par comparaison avec 2004, nous avons constaté un grand progrès dans ce processus, fondamental pour la sauvegarde des droits les plus fondamentaux des enfants et des jeunes. Plus de 2300 enfants et jeunes ont leur situation juridique en voie de régularisation, c’est à dire qu’ils ne font pas encore l’objet de l’application d’une mesure de promotion et de protection (ils sont uniquement l’objet d’une procédure administrative), mais que leur situation d’accueil a été dûment communiquée au Ministère public, et qu’ils sont en attente de l’application correspondante et appropriée de la mesure. b) Mesures de promotion et de protection appliquées 2004 2005 Accueil en institution 4938 7136 Accueil familial 1510 1970 Réintégration dans la famille nucléaire ou élargie 268 747 Mineur confié à une personne sélectionnée en vue d’une adoption ou à une institution en vue d’une future adoption 204 423 Mineur confié à une personne apte 70 149 22 73 Soutien en vue d’une vie autonome 26 En dépit du fait que les mesures de promotion et de protection qui visent à maintenir les enfants et les jeunes dans une structure d’accueil prédominent toujours, nous avons constaté que, de 2004 à 2005 : - il s’est produit une légère baisse des mesures d’accueil familial; - il s’est produit une augmentation généralisée, bien que ténue, des mesures dans le milieu naturel de vie, surtout de celles qui visent à l’intégration de l’enfant ou du jeune chez d’autres membres de la famille ou à leur adoption. À noter, toutefois, que les mesures de soutien en vue d’une vie autonome restent peu significatives. Compte tenu du fait que la grande majorité de la population, faisant l’objet d’un accueil, sont des adolescents d’au moins 12 ans et que bon nombre d’entre eux sont des jeunes d’au moins 15 ans, la question se pose de savoir sous quelle forme est pondérée leur autonomisation et leur sortie du système d’accueil qui en découle. À noter, encore, que le recours peu significatif à cette mesure peut être éventuellement associé à l’insuffisance de ressources financières et communautaires permettant de soutenir sérieusement ces jeunes au début de leur vie autonome. c) Durée de l’accueil Environ 30% des enfants et des jeunes sont accueillis depuis plus de 6 ans, sachant que, pour ces enfants, la durée moyenne de l’accueil est d’environ 10 ans. Il s’agit surtout d’enfants et de jeunes qui résident dans des foyers pour l’enfance et la jeunesse et dans des familles d’accueil ayant un lien de parenté. À noter, encore, que 5,5% des enfants sont accueillis depuis leur naissance, surtout ceux appartenant à la tranche d’âge de 3 ans ou moins. Les longues durées de permanence des enfants en accueil, constituent un indicateur important : - de la façon erronée d’envisager l’accueil comme une réponse à caractère permanent pour l’enfant, sans que d’autres alternatives dans un milieu naturel de vie n’aient été bien souvent tentées ; - de la façon, erronée également, d’envisager l’accueil comme un projet de vie pour l’enfant jusqu’à son autonomisation, et non pas comme une réponse transitoire face à une situation de danger; - du manque d’attention porté à la définition et à la mise en pratique en temps voulu des projets de vie des enfants : imprécision de la définition des responsables de cette définition et mise en pratique, et ajournement successif des diligences nécessaires en vue de l’acheminement immédiat de l’enfant vers un projet plus adéquat. 27 d) Projets de vie 2004 2005 Permanence dans la structure d’accueil 7277 7923 (Ré)intégration dans la famille nucléaire ou élargie 1611 2811 Adoption 886 1332 Autonomie de vie 668 915 Bien qu’il y ait une diminution du nombre de projets de vie visant à la permanence dans la structure d’accueil avec l’augmentation correspondante des projets dans le milieu naturel de vie, il y a toujours une nette prédominance du prolongement des situations d’accueil, tel que mentionné au point précédent. Pour la plupart des enfants et des jeunes, la continuité de leur permanence en accueil, est à mettre en rapport avec l’impossiblité de leur réintégration dans leur cellule familiale d’origine. Il importe, dans ces cas, d’évaluer plus clairement les causes de cette impossibilité, afin de savoir si celle-ci a un caractère transitoire ou non. Actuellement, il ne nous est pas possible de confirmer de façon absolue si cette donnée signifie que, pour les quelques 9500 enfants et jeunes concernés, leur projet de vie est la permanence dans les structures d’accueil. D’une part, il se peut qu’il ait été fait une lecture (par celui qui a caractérisé les situations) d’une impossibilité transitoire de réintégration, au lieu d’une impossibilité définitive. C'est-à-dire qu’il se peut qu’il n’ait pas été procédé à un nivellement des concepts, une situation à laquelle il devrait être porté remède en cours d’année. D’autre part, la constatation de cette impossibilité de réintégration devrait avoir pour corollaire l’évaluation d’un plan d’intervention établi avec la famille, ce qui n’a pas dû être le cas dans la plupart des situations. Il importe encore de mentionner qu’à titre de justification pour le maintien dans les structures d’accueil, il a été invoqué la nécessité d’étudier plus profondément la situation en vue de la définition d’un éventuel nouveau projet de vie (13%), ou la nécessité de conclure et évaluer le plan d’intervention auprès de la famille d’origine (9,1%). Ces justifications peuvent être éventuellement associées : - à une phase initiale d’accueil de l’enfant pour lequel les conditions globales de la famille en vue de son retour en son sein n’ont pas encore été effectivement évaluées; - à un déficit total ou partiel du suivi de toute la famille d’origine qui ne permet pas de décider, en toute sécurité, sur la (ré)intégration de l’enfant. Environ 17% des enfants et des jeunes ont concrétisé le projet de vie défini, à savoir, la (ré)intégration dans la famille nucléaire (658 enfants et jeunes), l’adoption (441 enfants et jeunes), la (ré)intégration dans la famille élargie (407 enfants et jeunes) et le soutien à une vie autonome (340 enfants et jeunes). Source: Plano de Intervenção Imediata — Relatório de Caracterização das Crianças e Jovens e Situação de Acolhimento, 2005, Instituto de Segurança Social (Plan d’intervention immédiate — Rapport de Caractérisation des enfants et des jeunes et Situation d’accueil, 2005, Institut de Sécurité sociale) 28 2.1.2. Données spécifiques concernant les personnes âgées 2.1.2.1. Isolement et solitude En 1991, 240.000 personnes vivaient seules, soit environ 2,5% de la population portugaise. D’après les données de l’Institut National de Statistiques-INE (Recensement 2001), les familles unipersonnelles sont celles qui ont enregistré la plus grande variation entre 1991 et 2001 (44,9%), sachant qu’en 2001, elles représentaient environ 17% du nombre total de familles. Cette augmentation de la proportion des familles unipersonnelles s’est produite dans toutes les régions et ce sont surtout les personnes âgées qui vivent seules. En 2001, environ 51% du total des familles unipersonnelles étaient composées d’une personne âgée, avec un pourcentage élevé (39%) de familles composées d’une femme âgée (Recensement 2001) … …. (Recensement 2001) C’est en Alentejo que la proportion de personnes âgées vivant seules est la plus significative …. …. (Recensement 2001) Dans les principales villes portugaises, cette situation commence aussi à être constatée. D’après le recensement 2001, parmi les 133.304 personnes âgées qui résidaient à Lisbonne, 33.770 vivaient seules (soit environ 25%) … …. (Recensement 2001) Bien que la population âgée soit majoritairement mariée (59,4%), quand on analyse séparément les deux sexes du point de vue de leur environnement familial, l’on constate que les hommes vivent fondamentalement avec leur conjoint (79,3%) ou dans une famille, sans leur propre conjoint (10,3%), et qu’ils ne vivent seuls que dans 10,4% des cas à peine. Tandis que, chez les femmes, et ce, en raison de la mortalité masculine plus élevée, le pourcentage de femmes mariées est plus bas (45,1%) et, simultanément, la proportion de femmes qui vivent seules augmente (26,1%). (http://www.projettio.net/noticias/demografia.doc (27/07/2004)) (Recensement 2001)... … Des études élaborées spécifiquement sur la population âgée, révèlent que les ménages constitués de personnes âgées qui vivent seules, enregistrent les taux les plus élevés de pauvreté. Dans ces ménages, l’on constate que tant en ce qui concerne les conditions de logement, les équipements et le confort que les taux de pauvreté, chez les femmes et chez les hommes, la situation est plus défavorable pour ces derniers … D’après les données issues du Relatório de Actividades 2005 do Programa de Apóio Integrado a Idosos (PAII) (Rapport d’activités 2005 du Programme d’appui intégré aux personnes âgées) et en ce qui concerne plus spécifiquement le Serviço Telealarme (STA) (Service de Téléalerte), portant sur un univers de 738 usagers —, et bien que les problèmes de santé soient le motif principal de l’adhésion à ce service (32%) — la plupart des alertes qui parviennent à la centrale du STA sont dues surtout à des questions en rapport avec la solitude. 2.1.2.2. Dépendance familiale … C’est le degré de dépendance qui détermine les types de soins nécessaires. La méthode utilisée pour évaluer le degré de dépendance, est celle de l’évaluation fonctionnelle, à savoir, la 29 capacité d’exécution des Activités de la Vie Quotidienne (AVQ) même avec une certaine limitation physique, mentale ou sociale. Les activités de la vie quotidienne sont réparties de la façon suivante : (a) Activités de base de la Vie Quotidienne (AVQ) — tâches personnelles, faire sa toilette, s’alimenter, s’habiller, locomotion, entre autres activités; (b) Activités Instrumentales de la Vie Quotidienne (AIVQ) — activités reflétant la capacité de mener une vie indépendante au sein de la communauté, comme par exemple, réaliser les tâches ménagères, faire les courses, administrer sa propre médication, gérer l’argent, entre autres activités; (c) Activités Avancées de la Vie Quotidienne (AAVQ) — actes plus complexes, liés en grande partie à l’auto-motivation, comme le travail, les activités de loisirs, les contacts sociaux, l’exercice physique, etc. … D’après Pitaud (1999), la réalisation des activités énumérées ci-dessus, caractérise une personne indépendante… … La dépendance n’est toutefois pas un état permanent. Il s’agit d’un processus dynamique dont l’évolution peut se modifier et même être prévenue ou ralentie, s’il existe l’environnement et l’assistance appropriés… … Chappell (1993) mentionne que le soin informel de la famille et des amis joue un rôle de “pierre angulaire”. La famille et les amis sont la première source de soins …. Au cours de la séance de présentation du Rede de Cuidados Continuados Integrados (Réseau de Soins continus intégrés), le 21.04.2006, le Secrétaire d’État adjoint et à la Santé, a mentionné qu’actuellement, le taux de population âgée de 65 ans ou plus, au Portugal, était d’environ 16,5%, ce qui correspond à 1.600.000 personnes. Plus alarmant encore, les prévisions démographiques indiquent que le Portugal sera, en 2050, l’un des pays de l’UE comportant le plus grand pourcentage de personnes âgées (32%), ce qui signifie près de 2,7 millions de personnes âgées de 65 ans ou plus … Toujours au cours de cette même intervention, il a été mentionné que, malgré les modifications dans la structure familiale, à savoir, que le modèle de famille nucléaire et urbaine est actuellement plus pondérant que le modèle traditionnel de famille, étendue et rurale, la famille reste la base de la société et le grand support dans l’appui au vieillissement et aux différents types de dépendance au Portugal, ces derniers traversant toutes les classes d’âge. D’après les données fournies par le Recensement 2001: a) Dans plus de 30% des cellules familiales portugaises, vit au moins une personne âgée de plus 65 ans; b) Le nombre de personnes âgées de 65 ans ou plus, atteint 1.693.493, et l’on prévoit qu’en 2020, il dépassera 2.000.000 de personnes; c) D’après les données recueillies dans le site “ADVITA » … L’on constate une réduction du nombre de personnes par ménage, les familles deviennent donc de plus en plus petites…. ….Comme les familles diminuent en taille et en stabilité, que des femmes toujours plus nombreuses exercent une activité professionnelle au dehors, que les logements sont de plus en plus petits et éloignés, tant du lieu de travail que des lieux de résidence des parents plus âgés et qu’un nombre croissant de personnes plus âgées vivent seules, il devient indispensable 30 d’envisager la possibilité d’organiser et de mettre en place des soins à un groupe d’âge qui va être nécessairement confronté à des situations accrues de dépendance, qui aura besoin d’être davantage soutenu tant au niveau personnel qu’en matière de santé…. …Quand l’état de dépendance s’aggrave et que la surcharge de soins augmente, la permanence au domicile peut devenir extrêmement difficile, lourde et onéreuse, amenant à la nécessité d’un placement en institution, pour de courtes périodes (pour une convalescence, des vacances, le repos de la famille) ou pour des périodes plus longues... …La responsabilisation familiale est confirmée, dans la pratique, par les résultats d’une étude conduite par la Commission européenne (1997), dans laquelle il a été constaté que 75,4% des personnes âgées vivent chez eux et sont soignées par des membres de leur famille. Parmi ces personnes, la grande majorité sont soignées par leur épouse/mari; 17% par leurs enfants; 5% par un frère/une sœur; 4,4% par d’autres parents; et 2,8% par d’autres personnes… …En transposant ces problématiques sur le territoire national, nous pouvons également constater, à partir de la publication de l’INE (1999), que 97,5% de la population âgée portugaise vivait au sein de familles classiques et 2,5% seulement dans des familles institutionnelles… …Les familles composées uniquement de personnes âgées constituent 15% du total des familles classiques ; quant aux familles unipersonnelles de personnes âgées, elles sont majoritairement composées de femmes. Il est apparu, en outre, que les hommes âgés vivent majoritairement en couple, que la dissolution familiale se produit essentiellement par le décès du conjoint et que les divorces ont tendance à augmenter au sein de la population âgée… ...En effet, l’institution familiale est encore le garant de la solidarité nécessaire aux ascendants quand ils sont vieux: seule une infime proportion de personnes âgées vit dans des institutions à logements personnels, et la plupart de ces individus ont un âge très avancé. A l’inverse, beaucoup d’autres, “particulièrement les veuves”, cohabitent habituellement ou temporairement avec leurs enfants. 2.1.2.3. Accueil en institution …Au Portugal, c’est dans les institutions traditionnelles - dont le point de départ a été l’action des Misericórdias (Miséricordes) pour s’étendre aux organisations les plus variées -, que se forme et se développe la gestion publique de la vieillesse. Toutefois, et d’après Fernandes (1997) et Gomes (2000), ce n’est qu’à partir des années 70 que les institutions créées ont commencé à adopter les principes de prévention de la dépendance et d’intégration des personnes âgées dans la communauté. “ (…) …Ces auteurs établissent la distinction entre deux types de charges associées à la vieillesse: le premier concerne l’assistance médicale et le second a un caractère plus social. Ce dernier peut, à son tour, être subdivisé selon l’aide fournie: il existe d’une part les organisations dont l’objectif est l’hébergement des personnes âgées, “en remplacement” des anciens asiles ou hospices qui ont actuellement un autre type de vocation. Selon la façon dont elles sont organisées, elles peuvent être classées en maisons de retraite ou résidences pour personnes âgées. Toutefois, ces nouvelles formes de réponse sont confrontées à la nécessité de surmonter la connotation péjorative associée aux anciens asiles et hospices, qui, dans bien des cas, persiste encore ou, du moins, continue à planer sur les maisons de retraite. “ (…) 31 …Les conclusions d’une étude menée par Paúl (1997) sur les “maisons de retraite” ont montré que “l’insatisfaction envers la maison où ils habitent ou la zone de résidence où ils sont insérés ne s’est jamais manifestée au cours des nombreuses entrevues que nous avons réalisées auprès de la population âgée. Par contre, les problèmes de santé, qui limitent le fonctionnement des personnes âgées, et le manque de ressources économiques pour faire face aux réparations nécessaires à l’entretien de leur habitation, sont apparus très souvent comme le facteur proche qui a précédé l’institutionnalisation” (…) …Indépendamment des motifs qui poussent la personne âgée à l’institutionnalisation, l’analyse de son entrée fait comprendre rapidement que le minimum qui est exigé d’elle est d’abandonner son espace connu et vécu, l’obligeant à réapprendre à s’intégrer dans un milieu qui est limitatif et qui, bien souvent, assume le contrôle sur de nombreux aspects de sa vie (Paúl, 1997) (…) …En effet, une étude réalisée dans plusieurs institutions destinées à la résidence de personnes âgées montre que la plupart des institutions pour personnes âgées, retire toute vie privée à ses usagers, avec sujétion à un contrôle et dépendance vis-à-vis du règlement intérieur” (…) …Cette étude révèle, en outre, que “l’institutionnalisation et le déracinement correspondant conduit plus rapidement à la détérioration ainsi qu’à une plus grande incapacité physique et mentale” (…) …Une autre conclusion c’est que “les perturbations psychiatriques sont plus fréquentes chez les personnes âgées institutionnalisées” (Borges, 2000) (…) …Ces difficultés ressenties par les personnes âgées, sont très souvent aggravées par le fait que les institutions n’assurent pas de directions techniques dans leurs établissements et services. Dans un grand nombre de cas, le personnel chargé d’apporter directement des soins est engagé sans la moindre formation initiale, son intégration étant déléguée et assurée par du personnel de même catégorie (…) …Un autre aspect à pondérer c’est que la phase de la vie au cours de laquelle la personne âgée entre dans une institution est considérée comme la dernière étape de sa trajectoire de vie, sans la moindre expectative ou possibilité de retour. Le placement définitif des personnes âgées dans des maisons de retraite implique bien souvent une rupture avec leur cadre de vie quotidienne et s’impose comme une situation irréversible (…) …S’attachant au droit à options, dans le choix des maisons de retraite, Paúl (1991) mentionne que, pour la plupart de nos personnes âgées (portugaises), le facteur amenant à choisir un nouvel endroit pour résider est extrêmement limité, soit en raison de l’insuffisance généralisée d’équipements, soit en raison de leurs faibles ressources économiques, cette forme d’institutionnalisation s’avérant ainsi un “mélange de choix volontaire et compulsif” (…) …Afin d’inverser ces phénomènes, il y a actuellement aux Etats-Unis des tentatives de renvoyer les personnes âgées à leur propre domicile, exprimant une attitude opposée à l’institutionnalisation qui a été considérée peu à peu comme néfaste sur bien des aspects pour la personne âgée (…) …Au Portugal, une des réponses qui a été mise en relief dernièrement est l’aide à domicile. Comme le disait Quaresma (1998), au cours d’un panel sur les “Personnes âgées au XXe siècle”, “l’aide à domicile est une forme d’intervention sociale qu’il est urgent de mieux connaître, afin d’en faire un instrument privilégié de réponse à de nombreuses situations et aux problèmes personnels et familiaux, surtout face aux défis du vieillissement”. L’exercice de l’aide à domicile doit stimuler la participation responsable des personnes et des groupes soutenus, de leurs familles, voisins et amis, ainsi que celle de groupes, d’associations, de communautés et d’organisations susceptibles d’apporter leur contribution dans ce processus de soutien. Elle devient, ainsi, un instrument qui 32 suscite le développement des capacités propres à chaque intervenant, inséré dans un processus de coopération et de solidarité, en même temps qu’elle assure l’aide à ceux qui en ont besoin. D’après l’information mise à disposition par l’Instituto de Segurança Social les données en matière d’accueil en institution étaient les suivantes: Désignation Nbre d´équipements/de services Maisons de retraite 1535 Centre de Jour 1813 Centre de Nuit 6 (7) en décembre 2005, Nbre de personnes concernées 58730 41,474 78 Centre convivial 511 27,576 Service d’aide à domicile 2060 61,566 48 2,167 Résidence pour personnes âgées 2.1.2.4. Santé et situation de dépendance Renvoyant à ce que nous avons dit au point 2 en matière de dépendance, celle-ci n’est pas un état permanent …, il s’agit d’un processus dynamique dont l’évolution peut se modifier et même être prévenue ou ralentie, s’il existe l’environnement et l’assistance appropriés… … Les prévisions démographiques indiquent que le Portugal sera, en 2050, l’un des pays de l’UE où il existera un plus grand pourcentage de personnes âgées (32%), ce qui signifie que près de 2,7 millions de personnes auront 65 ans ou plus (…) … Les besoins en matière de santé et les modèles de prestation de soins connaîtront des modifications significatives. Le nouvel éventail de besoins résulte essentiellement de trois facteurs : - le vieillissement progressif de la population portugaise, par suite de l’espérance moyenne de vie à la naissance. l’augmentation de - les modifications se produisant dans le profil des pathologies, avec un poids croissant des maladies chroniques et dégénératives. - les changements sociologiques survenus, en particulier dans les structures familiales et dans les réseaux informels d’appui communautaire (…) … En ce qui concerne le vieillissement de la population au Portugal, l’espérance moyenne de vie à la naissance, en 2004, était de l’ordre de 74 ans pour les hommes et dépassait déjà 80 ans pour les femmes. Il y a 30 ans, l’espérance moyenne de vie des portugais était d’environ 60 ans pour les hommes et 72 pour les femmes (…) 33 … Un tiers de nos districts enregistre déjà un taux de vieillissement proche de 25%, particulièrement dans ceux de l’intérieur du pays. Certaines zones rurales de l’intérieur ont des taux de vieillissement qui dépassent même 40% (…) … L’on dénote actuellement un changement dans le profil des pathologies chroniques et dégénératives. Associées à l’augmentation de l’espérance moyenne de vie, ces pathologies conduisent à des situations de maladie prolongée, exigeant des soins de longue durée (…) A titre d’exemple de ce que nous venons d’énoncer, nous pourrons indiquer les démences, les tumeurs malignes, les maladies cardio et cérébrovaculaires et, encore, les maladies neurologiques, comme Alzheimer et Parkinson, qui ont souvent pour conséquence, une perte d’autonomie. … D’après des références internationales, sur 1000 personnes âgées, 100 sont atteintes de pluripathologies et de dépendance et, parmi celles-ci, 10% sont des malades en phase terminale (…) … Des estimations, réalisées en mars 2004 au Portugal, ont amené à conclure qu’il existerait : • 163.000 personnes âgées atteintes de pluripathologies et de dépendance; • de 160.000 à 250.000 personnes âgées atteintes de démence; • plus de 16.000 maladies en phase terminale. (…) … Ces chiffres continueront à augmenter progressivement dans les années à venir (…) … En ce qui concerne les modifications sociologiques qui comptent le plus pour cette analyse, il importe de signaler celles qui découlent des changements survenus dans la structure familiale. Le modèle de la famille nucléaire et urbaine est plus prépondérant actuellement que le modèle traditionnel de famille, étendue et rurale (…) … Ajoutons que les femmes portugaises sont entrées de plein pied dans le monde du travail. D’après les données de l’OCDE de 2005, les femmes portugaises enregistrent un taux d’activité à temps plein de 61%, ce qui constitue l’un des niveaux les plus élevés de l’UE. (…) … En ce qui concerne le groupe d’âge des 20-40 ans, où le taux d’emploi a atteint 72%, c’est effectivement le taux le plus élevé de l’Europe (…) … D’après des données du Recensement 2001, la moitié des personnes qui ont déclaré qu’elles vivaient seules étaient âgées de 65 ans ou plus (environ 321.000 personnes) et environ 22% des personnes âgées de 75 ans ou plus se trouvaient dans cette situation, ce qui correspond à près de 155.000 citoyens (…) … Ces données, ajoutées au déclin des mécanismes traditionnels d’aide informelle, y compris ceux du voisinage, en particulier dans les grandes métropoles, font apparaître clairement le besoin de nouvelles formes d’appui institutionnel dans les domaines de la santé et de la solidarité sociale (…) … Les réponses de soins continus ou de longue durée pour les personnes âgées et les citoyens dépendants, reposeront : • En premier lieu, sur l’intersectorialité : santé et sécurité sociale; • En deuxième lieu, sur la multidisciplinarité, impliquant un fort engagement de professionnels aux savoirs variés (médecins, infirmiers, physiothérapeutes, psychologues, techniciens d’aide sociale, auxiliaires d’action médicale, aides soignants, etc..); 34 • En troisième lieu, sur des alliances avec d’autres partenaires, en particulier avec les partenaires traditionnels: les IPSS (instituts privés de de solidarité sociale), les Misericórdias (Miséricordes), les ordres religieux, et bien entendu, les familles proprement dites, (…) Ce réseau pourra inclure d’autres organismes comme les entreprises et les pouvoirs locaux. … Le réseau donne substance à une véritable logique de continuité de soins et de promotion de l’autonomie (…) …. En 2002, déjà, l’Organisation Mondiale de la Santé estimait que “…dans les vingt prochaines années, les besoins en soins de santé de la population âgée augmenteront de 300%, parallèlement à une augmentation accentuée de la prévalence des maladies non transmissibles à évolution prolongée; de nouveaux besoins de santé et d’aide sociale verront ainsi le jour, surtout de longue durée, et ces changements exigent des politiques de santé et de solidarité, l’adoption d’une approche qui privilégie la satisfaction des carences croissantes en la matière.” (…) … Dans le monde entier, ce sujet est une source de préoccupation et un thème d’étude. Dans ce contexte, il faudrait que les personnes âgées et dépendantes elles-mêmes ainsi que leurs familles pensent et préparent d’avance comment s’organiser et se réorganiser, tant du point de vue de l’aide éventuelle de personnel interne ou externe, que de celui de l’espace et du lieu de résidence, de façon à pouvoir rester dans le domicile élu le plus longtemps possible (…) 2.1.2.5. Rôles sociaux … Récemment, l’OMS (2002) a proposé un modèle de vieillissement actif en tant que processus d’optimisation des opportunités visant une meilleure santé, participation et sécurité, afin d’augmenter la qualité de vie pendant la vieillesse. Les concepts clefs associés au vieillissement actif sont: l’autonomie (contrôle); l’indépendance (AVQ et AIVQ); la compétence; la qualité de vie et l’expectative d’une vie saine (...) À chaque étape de la vie, il est de plus en plus prouvé que l’existence d’un dosage équilibré entre loisirs, travail et étude, est favorable à la réalisation personnelle. L’organisation de la société doit être telle qu’elle permet à chacun de vivre de façon à assurer, quel que soit son âge, un progrès continu. L’INE, dans son information à la communication sociale, du 8 avril 2002, sur le thème “O Envelhecimento en Portugal/Situação demográfica e sócio-económica recente das pessoas idosas“ (Le vieillissement au Portugal/ Situation démographique et socioéconomique récente des personnes âgées), mentionne qu’en 2001, et d’après les données de l’enquête sur l’emploi, les retraités constituent la partie la plus importante de la population âgée inactive (97,1% des hommes et 76,9% des femmes). Environ 19% des personnes âgées exercent une activité économique (dont 56,8% d’hommes et 43,2% de femmes). La plupart exerce leur activité dans le secteur de l’agriculture, l’élevage, la chasse et la sylviculture : 70,2% des hommes et 75,5% des femmes. En ce qui concerne les loisirs, l’INE mentionne dans cette même information à la communication sociale, que: Pour ce qui est des activités de loisirs, et d’après l’enquête sur l’occupation du temps (1999), la quasi totalité des personnes âgées interviewées regarde la télévision (environ 98% des hommes et 94% des femmes), et le fait quotidiennement (environ 89% pour les deux sexes). 35 Les femmes enregistrent des proportions plus élevées dans presque toutes les tranches horaires où elles regardent la télévision. Les journaux sont lus surtout par des hommes (environ 50% pour 23% de femmes). La majorité des hommes le fait tous les jours ou presque tous les jours, alors que la majorité des femmes ne lit le journal qu’une fois par semaine…. En ce qui concerne les activités socioculturelles, et toujours d’après l’information susmentionnée, l’on enregistre un faible taux de participation de la population âgée : … 27% des hommes et 19% des femmes affirment avoir fréquenté quelques fois des fêtes populaires et 12% et 8%, respectivement, affirment avoir visité des musées ou des expositions, également quelques fois. A noter encore qu’environ 17% des hommes ont affirmé avoir joué aux cartes, aux échecs ou aux dames, avec une certaine fréquence. D’autres formes de convivialité, comme voir des amis ou des membres de la famille, enregistrent des valeurs plus élevées (environ 30% des personnes âgées voient fréquemment leurs amis ou des membres de leur famille) … Cette participation réduite est probablement due au niveau de pauvreté de la population âgée au Portugal : en effet, elle porte surtout sur des activités qui n’entraînent pas d’effort financier par rapport aux revenus. …. Des calculs effectués à partir de l’enquête sur les budgets familiaux ont établi, en 1994/95, une ligne de pauvreté basée sur les revenus. Il en résulte environ 21,1% de ménages pauvres, cette proportion passant à 33,0% quand ce critère est appliqué aux ménages composés de personnes âgées. Les indices de pauvreté basés sur les conditions de vie, pour la même période, ont identifié 22,7% de ménages pauvres, ce pourcentage passant à 36,6% pour les ménages composés de personnes âgées (8) …. La participation des personnes âgées aux activités socioculturelles favorise les contacts entre différents milieux sociaux et même entre différentes générations. Au Portugal, certains programmes ont facilité cette participation, notamment pour les personnes ayant de plus bas revenus économiques, tels que le Tourisme Senior et Santé et le Thermalisme Senior, ce dernier dans le cadre du Programme d’appui intégré aux personnes âgées (PAII). Toujours d’après l’Information de l’INE à la communication sociale, du 08 avril 2002, la participation sociale des personnes âgées en tant que membres d’organisations culturelles ou sociales, telles que les clubs de sports, les clubs récréatifs, les associations de quartier ou les partis politiques, enregistre des valeurs peu significatives, bien que plus élevées chez les hommes: 18,7% pour 5,2% de femmes, d’après le Panel des Ménages de l’Union européenne (1997). A l’inverse, et d’après la même source, la fréquence selon laquelle sont établies des relations sociales et de voisinage enregistre des proportions bien plus significatives (la plupart des hommes et des femmes âgés parlent tous les jours soit avec des voisins soit avec des amis ou des membres de la famille) … À noter également, l’importance des universités du troisième âge pour la population âgée, en matière d’éducation “non formelle”, conduisant à une “prise de conscience” que l’éducation ne se limite pas à l’école ni à l’une de ses dimensions, à savoir l’enseignement, mais qu’elle est bien plus vaste tant en ce qui concerne les contextes éducatifs que les différentes dimensions éducatives et que la population qu’elle pourrait et devrait toucher. En ce qui concerne le rôle du volontariat, celui-ci commence à se manifester au Portugal aussi, où un groupe significatif de personnes ayant atteint l’âge de la retraite se met au service de la communauté, en permanence ou occasionnellement, en mettant sa bonne volonté, son temps et surtout son expérience au service des autres, en transmettant sa valeur sociale. A ce propos, l’information de l’INE mentionne que les activités quotidiennes (non rémunérées) de 11,5% des femmes et de 3,8% des hommes âgés incluent comme activité s’occuper des enfants (les leurs ou d’autres personnes) ou prendre soin d’autres personnes “qui ont besoin de soins spéciaux pour 36 des motifs de vieillesse, de maladie, d’incapacité, etc.”, d’après le Panel des Ménages de l’Union européenne (1997) (…) Les activités ménagères sont réparties inégalement entre les hommes et les femmes de 65 ans et plus. D’après l’enquête sur l’occupation du temps (1999), les tâches comme la préparation des repas, le nettoyage régulier de la maison ou le traitement du linge, sont exercées presque exclusivement par les femmes ; alors que les travaux de jardinage sont répartis de façon plus équilibrée entre les deux sexes. Par contre, les services administratifs sont assumés surtout par les hommes. 2.2. Evolution des problématiques socioéconomiques 2.2.1. Le Portugal agricole jusqu’à la moitié du XXe siècle : Dans les années 30, au moment où ont été instituées les assurances sociales obligatoires, intégrées dans le système de prévoyance sociale, le Portugal était encore un pays essentiellement agricole, l’une des économies les plus arriérées de l’Europe. L’agriculture représentait environ 50% de la population active du pays, et il n’y avait pas de capacité d’absorption sur le marché du travail. Les solutions présentées pour faire face à ce problème émergent devaient passer par un «physiocratisme retardé», ou une « néo physiocratie», conjuguée avec l’industrialisation nationale. Ces solutions pour le problème agraire ont été défendues pendant environ trois décennies, allant jusqu’à suggérer le rassemblement des parcelles au nord du Tage et le parcellement au sud, l’irrigation des terrains agricoles, la colonisation intérieure et le peuplement forestier sur les terrains inaptes à la culture. Ces réformes ont été rejetées par les grands agriculteurs et les politiques réformistes ont été abandonnées, au moment de la discussion des propositions de loi correspondantes. Au cours des années 60, l’abandon de l’agriculture est devenu inévitable, ce qui a accentué l’exode intérieur et l’émigration. Ce fut une époque marquée par de grandes asymétries, un volume réduit d’investissement, un bas niveau scolaire et professionnel de la population active et le vieillissement de la population rurale. Salazar, au pouvoir depuis 1932, considérait, également, que le développement industriel devait être subordonné à la croissance agricole, d’où le manque de capital pour investir dans l’industrialisation du Portugal. De cette façon, l’on peut comprendre la croissance du secteur agricole, d’autant qu’il n’existait pas en parallèle de secteurs secondaire et tertiaire solides, des motifs qui suffisent à faire saisir pourquoi la Prévoyance sociale ne comptait, en 1950, que 77.000 travailleurs de l’industrie, du commerce et des services et pourquoi, en 1951, il y avait 246.000 membres effectifs des maisons du peuple, un organisme corporatif datant de l’époque salazariste. 37 2.2.1.1. L’industrialisation portugaise L’on n’a pas assisté, au Portugal, à un développement notable et continu de l’industrialisation, une circonstance due principalement à l’absence de réforme agraire. C’est ce qui a constitué le plus grand obstacle à la création, en économie fermée, d’un marché intérieur ayant la dimension minimum appropriée. Le secteur agricole était essentiellement composé de grands propriétaires et il n’existait donc pas de classe moyenne rurale, apte à former le principal pilier et l’appui à l’industrie de biens intermédiaires ou d’équipements, ou ayant un pouvoir d’achat susceptible d’assurer des débouchés aux industries de biens de consommation générale, ou une production agricole acceptable en termes cultuels, de productivité et de prix, susceptible de pouvoir soutenir le développement industriel. La deuxième grande guerre a élargi les possibilités d’exportation, bien qu’elle ait aussi mis à découvert la faible industrialisation du pays. Certains considéraient que l’industrie devait être consolidée en attribuant la priorité aux secteurs hydroélectrique, sidérurgique et de construction navale et en renforçant l’intégration entre la métropole et les colonies. Ce n’est que, dans les années 50, que l’industrie a commencé à prédominer dans notre économie, celle-ci perdant alors son caractère rural, et que le secteur industriel s’est modernisé. La société a accompagné le mouvement et s’est modifiée, comme on pouvait s’y attendre. Les mesures politiques et, principalement, la croissance économique ont eu pour conséquence de faire grandir l’univers couvert par la Prévoyance sociale. L’on est ainsi passé d’un nombre pratiquement insignifiant dans les années 40 et 50, à environ 36% de la population active en 1960 et à plus de 78% en 1970. 2.2.1.2. La transformation de la société portugaise L’industrialisation et la tertiarisation de l’économie ont entraîné des différences dans la distribution du travail, en raison des différents facteurs et changements qualitatifs causés par l’exigence de qualification de la main d’œuvre et de changements quantitatifs associés à la hausse du niveau de vie général de la population. Le monde du travail a été marqué par une croissance accentuée du travail subordonné et par l’augmentation de la participation féminine sur le marché du travail. Le pays a commencé à connaître d’autres réalités et phénomènes inconnus jusqu’alors, comme : l’urbanisation; le vieillissement; l’émigration; des familles de moins en moins nombreuses. Les années 1958 à 1974, ont été marquées par un intense exode rural, qui a provoqué une concentration élevée de la population dans les centres urbains (77% de la population en 1970). A cette époque, il y avait de graves problèmes sanitaires, de logement et de transport dans les deux plus grandes villes (Lisbonne et Porto) et, par la suite, les effets sociaux et culturels se sont exacerbés. Duarte Pacheco, ingénieur et ministre des Travaux publics entre 1932 et 1936, répond au phénomène migratoire par la création de nouvelles zones d’habitation, de nouveaux accès, de nouveaux quartiers sociaux et c’est à moment là aussi qu’apparaissent les habitations à “loyer modéré” (HLM). Toutefois, le phénomène migratoire n’est pas le seul à avoir provoqué des changements profonds dans la composition, la structure et la dynamique de croissance entre 1958 et 1974. La baisse 38 soudaine des taux de fécondité et de mortalité ont influencé, également, les caractéristiques formelles de la population. La tendance à émigrer est, traditionnellement, un phénomène de notre peuple et elle a connu une importance quantitative élevée dans les quinze années qui ont précédé la révolution du 25 avril 1974 — un soulèvement militaire qui a mis définitivement fin au régime salazariste. En 1970, après quelques décennies de croissance de la population, l’on a enregistré la première baisse accentuée (environ 3% par rapport à 1960). La composition des familles change à partir de 1970 : la famille de trois personnes représente les pourcentages les plus élevés et les familles de quatre commencent à être dépassées par celles de deux ; ces dernières devenant, en 1973, le groupe prédominant dans la société. “La diminution de la dimension familiale et sa croissante dispersion dans les milieux urbains ont toujours constitué un facteur influant sur l’évolution des politiques sociales”. 2.2.1.3. Libertés et politiques sociales au Portugal L’analyse de l’expansion de la sécurité sociale, dans la modalité de l’assurance sociale obligatoire - en vigueur depuis 1935 -, permet de constater que cette dernière n’a été efficace qu’à partir du moment où un développement économique et social notable a été atteint. Les politiques sociales dépendent ainsi du développement et du type d’économie, de l’urbanisation, de la démographie et de la famille et, non pas tant de la politique. En termes de dimension, les politiques sociales (sécurité sociale; santé; éducation) n’ont acquis d’importance qu’à partir de la période comprise entre 1970 et 1975, quand des moyens financiers correspondant à environ 17% du PNB leur ont été affectés. En concordance, semble-t-il, avec la survenue des phénomènes économiques, sociaux et démographiques qui imposent ces politiques. 2.3. Caractérisation des politiques sociales 2.3.1. Politiques sociales de l’enfance Bien que le concept de l’enfant figurant à l’article 1er de la Convention des droits de l’enfant soit appliqué au Portugal (cette convention a été ratifiée en 1990), dans la pratique quotidienne, l’on considère comme un enfant, tout individu âgé au maximum de 9 ans, comme jeunes les individus âgés de 10 à 16 ans et comme jeunes adultes ceux âgés de 16 à 18 ans. Au Portugal, la question de la protection des enfants et des jeunes a commencé à être débattue en 1911, à savoir l’année au cours de laquelle la Loi sur la protection de l’enfance a été approuvée, par le biais du décret-loi du 27 mai. En se basant sur cette loi, il a été possible de mettre en œuvre une réforme globale des dispositions pénales concernant les mineurs, dans le cadre de l’Organisation de tutelle des mineurs, approuvée par le décret-loi n0 44.288, du 20 avril 1962 et modifiée par le décret-loi n0 47.727, du 23 mai 1967 et, enfin, dans le cadre de l’actuelle Organisation de tutelle des mineurs, approuvée par le décret-loi n0 314/78 du 27 octobre. 39 Toutefois, ce n’est que, dans les années 80, que l’on a commencé à accorder une attention particulière aux enfants victimes de mauvais traitements et en situation d’abandon. C’est à cette époque, qu’a eu lieu le débat entre ce qui a été appelé le “modèle de justice” (qui privilégie la défense de la société et le respect des droits, des libertés et des garanties des mineurs) et le “modèle de protection” (qui privilégie l’intervention de l’État à la défense du mineur sans que lui soit reconnu formellement le droit au contradictoire). En 1990, la Convention des droits de l’enfant a été ratifiée par le Portugal, par le biais de la résolution de l’Assemblée de la République n0 20/90, du 12 septembre. C’est à partir de là que notre pays a établi comme priorités, la promotion de la famille et des droits des enfants ainsi que la protection des enfants et des jeunes en danger. L’année 1991 a ainsi vu la création des Commissions de protection des mineurs. Une réforme a été entamée qui a abouti à la modification de la Loi de tutelle éducative (loi 166/99 du 14 septembre), et à la rédaction de la Loi sur la protection des enfants et des jeunes en danger er (loi 147/99 du 1 septembre), cette dernière ayant pour effet de remplacer les Commissions de protection des mineurs, par des Commissions de protection des enfants et des jeunes en danger. La Loi de tutelle éducative règlemente l’intervention de l’État dans les cas où un mineur, âgé de 12 à 16 ans, pratique un fait qualifié par la loi de crime. Les mesures tutélaires appliquées peuvent consister en : • Une admonestation; • La privation du droit de conduire des cyclomoteurs ou d’obtenir un permis; • La réparation des dommages causés à la victime ; • La réalisation de tâches en faveur de la communauté; • L’imposition de règles de conduite; • L’imposition d’obligations; • La fréquentation de programmes formatifs; • Un accompagnement éducatif; • L’internement dans un centre éducatif (établissement de rééducation). Les centres éducatifs ont pour principes d’intervention : la socialisation, la scolarité, l’orientation professionnelle ainsi que la formation professionnelle et la formation au travail, un projet d’intervention éducative et un projet éducatif personnel. La Loi sur la protection des enfants et des jeunes en danger règlemente l’intervention sociale de l’État et de la communauté dans les cas d’enfants et de jeunes en danger. L’on entend par enfant ou jeune, toute personne de moins de 18 ans ou encore toute personne de moins de 21 ans qui demande à ce que continue l’intervention qui a débuté avant qu’elle ait atteint l’âge de 18 ans. Cette loi a pour objectif de promouvoir les droits et la protection des enfants et des jeunes en danger, en assurant leur bien-être et leur développement intégral. D’après la loi, sont considérés comme enfants ou jeunes en danger : 40 - Ceux qui sont abandonnés ou vivent en étant livrés à eux-mêmes; - Ceux qui sont victimes de mauvais traitements, physiques ou psychiques, ou d’abus sexuels; - Ceux qui ne reçoivent pas les soins ou l’affection appropriés à leur âge et à leur situation personnelle; - Ceux qui sont obligés de réaliser des activités ou des travaux excessifs ou inappropriés à leur âge, leur dignité et leur situation personnelle ou préjudiciables à leur formation ou leur développement; - Ceux qui sont soumis, directement ou indirectement, à des comportements qui affectent gravement leur sécurité ou leur équilibre émotionnel; - Ceux qui assument des comportements ou se livrent à des activités ou des consommations qui affectent gravement leur santé, leur sécurité, leur formation, leur éducation ou leur développement sans que leurs parents, leur représentant légal ou toute personne en ayant la garde de fait, ne s’y opposent de façon à mettre fin à cette situation. La promotion des droits et la protection de l’enfant et du jeune en danger relèvent des entités ayant compétence en matière d’enfance et de jeunesse, des Commissions de protection des enfants et des jeunes en danger et, en dernière instance, des tribunaux, dans les cas suivants : (i) quand l’intervention des commissions de protection ne peut pas avoir lieu par suite du défaut de consentement des parents, du représentant légal ou de la personne qui a la garde de fait du mineur, (ii) si l’enfant ou le jeune, âgé d’au moins 12 ans, s’oppose à l’intervention, (iii) si 6 mois se sont écoulés après avoir eu connaissance de la situation sans qu’il n’existe de décision de la commission de protection, ou (iv) quand le Ministère public estime que la décision de la commission de protection est inappropriée ou illégale. Les mesures de promotion des droits et de protection de l’enfant et du jeune, relèvent de la compétence exclusive des commissions de protection et des tribunaux, et sont exécutées dans le milieu naturel de vie: - Appui auprès des parents; - Appui auprès d’un autre membre de la famille; - Mineur confié à une personne apte; - Appui à l’autonomie de la vie; - Mineur confié à une personne choisie en vue de son adoption ou en régime de placement; - Accueil familial; - Accueil en institution. Fondements et principes des politiques de l’enfance au Portugal * Convention des droits de l’enfant Au Portugal, la Convention des droits de l’enfant a été ratifiée le 20 novembre 1990 et trouve son expression dans les politiques de protection à l’enfance. Ses principaux objectifs sont : - Défendre l’intérêt supérieur de l’enfant ainsi que ses droits; - Orientation de l’enfant et évolution de ses capacités; 41 - Survie et développement; - Protection de l’identité; - Liberté d’expression; - Protection de la vie privée; - Protection contre les mauvais traitements et la négligence; - L’adoption; - L’éducation; - Le travail des enfants; - La consommation et le trafic de drogues; - L’exploitation sexuelle. Finalités: - L’État doit assurer les soins appropriés à l’enfant quand ses parents ou d’autres personnes qui en sont responsables, ne sont pas capables de le faire. - L’État doit respecter les droits et les responsabilités des parents et de la famille élargie en matière d’orientation de l’enfant, dans la mesure où elle permet un développement de ses capacités. - Tous les enfants ont le droit inhérent à la vie, et l’État a l’obligation d’assurer la survie et le développement de l’enfant. - L’État a l’obligation de protéger et, si nécessaire, rétablir les aspects fondamentaux de l’identité de l’enfant (y compris son nom, sa nationalité et ses relations familiales). - L’enfant a le droit de vivre avec ses parents à moins que cela ne soit considéré comme incompatible avec son intérêt supérieur. - L’enfant a le droit d’exprimer librement son opinion sur les questions qui le concernent. - L’enfant a le droit d’exprimer ses points de vue, d’obtenir des informations, de les faire connaître, sans considérations de frontières. - L’enfant a le droit d’être protégé contre les intromissions dans sa vie privée, sa famille, son domicile et son courrier, et contre les atteintes illégales à son honneur et sa réputation. - L’enfant a le droit d’être protégé contre tout travail qui met en danger sa santé, son éducation ou son développement. - L’enfant a le droit d’être protégé contre la consommation de stupéfiants et de substances psychotropes, et contre son utilisation dans leur production et leur trafic. - L’État doit protéger l’enfant contre la violence et l’exploitation sexuelle, notamment contre la prostitution et la participation à toute production à caractère pornographique. 42 * Politiques sociales contre l’exclusion sociale dans l’enfance Les "Politiques sociales contre l’exclusion sociale dans le cadre de l’enfance au Portugal", se présentent sous la forme de programmes et de mesures de politique sociale qui, directement ou indirectement, visent à promouvoir l’insertion et le bien-être de l’enfant. A savoir : * Projecto de Apoio à Criança e à Familia — Projet d’aide à l’enfant et à la famille Objectifs et destinataires : - Détecter les cas d’enfants maltraités; - Faire le diagnostic des dysfonctionnements familiaux qui sont à l’origine des mauvais traitements; - Développer des actions de prévention des situations de danger de l’enfant. - Enfants victimes de violence physique ou psychique, qui ont fait l’objet de soins médicaux dans un centre de santé ou un hôpital, avec ou sans hospitalisation. * Programa Ser Criança — Programme Être Enfant Objectifs et destinataires : - Prévention et intervention précoce; - Intégration sociofamiliale et éducative des enfants en danger d’exclusion sociale et familiale; - Développement des compétences et des capacités éducatives parentales; - Qualification et formation des agents d’intervention sociale dans le domaine des enfants et des jeunes en danger; - Approfondissement de la connaissance et du développement de méthodologies de recherche—action, portant sur la réalité des enfants et des jeunes en danger; - Enfants et jeunes qui sont privés de leurs droits ou pratiquent des comportements déviants; - Familles victimes d’exclusion sociale et en situation de pauvreté; - Les agents éducatifs ayant des responsabilités en matière d’aide aux enfants et aux familles en danger. er * Commissions de protection des enfants et des jeunes en danger (loi n0 147/99 du 1 septembre) - Ce sont des institutions officielles non judiciaires, qui jouissent d’une autonomie fonctionnelle. Elles ont une portée locale et siègent dans les municipalités. Objectifs et destinataires : - Contribuer à apporter une réponse aux besoins de chaque communauté locale, concernant les enfants et les jeunes, dans le respect total de la famille; 43 - Chercher à développer une intervention interdisciplinaire et interinstitutionnelle, articulée et souple sur une base locale; - Promouvoir les droits de l’enfant et du jeune; - Prévenir ou mettre fin aux situations susceptibles d’affecter leur sécurité, santé, éducation, développement intégral. - Repérer les situations de danger pour les enfants et les jeunes de 0 à 18 ans, y compris la pratique de crime jusqu’à l’âge de 12 ans et les déviances de comportement qui ne sont pas qualifiées, par la loi, de crimes jusqu’à l’âge de 18 ans. * Plan pour l’éradication du travail infantile Il s’agit d’une structure de projet à portée nationale, placée dans la dépendance du Ministère du Travail et de la Solidarité, qui vise à contribuer à l’éradication du travail infantile au Portugal. Objectifs et destinataires : - Eradiquer, au Portugal, toutes les formes d’exploitation de travail infantile; - Prévenir l’abandon scolaire précoce; - Insérer les enfants et les adolescents en situation illégale de travail et qui refusent de retourner dans le système éducatif, dans des projets d’éducation/formation; - Créer un réseau d’organisations publiques et privées qui puisse servir de support à l’intégration éducative de ces enfants; - Instituer des bourses de formation pour les situations de grave carence économique de la famille. - Protéger les enfants de 0 à 16 ans, victimes d’exploitation et/ou en situation de travail infantile. Mesures d’intervention : - Equipes d’intervention au niveau de la commune - Suivi de cas de travail infantile et d’abandon scolaire - Programmes de vacances scolaires - Programme intégré d’éducation et formation - Stratégies orientées vers la réintégration du jeune de moins de 16 ans en situation de travail infantile dans le parcours scolaire normal - Projets éducatifs individuels. - Approfondissement de l’étude des causes et des solutions du problème. - Actions de sensibilisation. 44 * Crèche : enfants de moins de 3 ans Objectifs et destinataires : - Procurer un accueil individualisé à l’enfant dans un climat de sécurité qui contribue à son développement global, - Collaborer avec la famille dans le partage des soins et des responsabilités dans tout le processus d’évolution de chaque enfant, - Collaborer au dépistage précoce de toute inadaptation ou déficience * Jardin d’enfants : enfants de 3 à 6 ans Objectifs et destinataires : - Promouvoir le développement personnel et social de l’enfant, - Eduquer à la citoyenneté, - Contribuer à l’égalité des opportunités en matière d’accès à l’école et de réussite de l’apprentissage. * Centres d’accueil temporaire : enfants et jeunes de 0 à 18 ans en danger — situations d’abandon, de négligence, de mauvais traitements Objectifs et destinataires : - Assurer l’accueil urgent d’enfants et de jeunes, dans des conditions de vie aussi proches que possible de la structure familiale, pendant le temps nécessaire au diagnostic de leur situation et à l’élaboration d’un projet de vie. - Promouvoir leur réintégration dans la famille et la communauté. * Activités de temps libres extrascolaires (faire ses devoirs, participer à des activités ludiques, ..) : enfants à partir de 6 ans et jeunes jusqu’à 25 ans. Objectifs et destinataires : - Permettre à chaque enfant/jeune, moyennant sa participation dans un groupe, d’avoir une opportunité d’insertion dans la société. - Créer un environnement propice au développement personnel de chaque enfant, dans un climat de compréhension, de respect et d’acceptation de chacun. - Favoriser l’inter-relation famille/école/communauté, en tirant parti de toutes les ressources offertes par le milieu. 45 * Colonies de vacances : jeunes Objectifs et destinataires : - Contacts avec des communautés et des espaces différents - Vécus en groupe, en tant que forme d’intégration sociale - Promotion de l’esprit d’entraide * Programme d’expansion et de développement de l’éducation pré-scolaire : enfants de 3 à 6 ans Objectifs et destinataires : - Développement équilibré de l’enfant, en vue de sa pleine insertion dans la société en tant qu’être autonome, libre et solidaire. Stratégies: - Création d’un réseau national formé de structures publiques et privées qui se complètent ; - Contribution à l’égalité des opportunités d’accès à l’école et à la réussite de l’apprentissage ; - Mise en place, dans les établissements d’éducation pré-scolaire, des conditions propices aux activités éducatives et à l’appui à la famille. * Escola Segura : ressortissants nationaux âgés de 15 à 25 ans - Projet promulgué par arrêté interministériel du Ministère de l’Administration intérieure et du Ministère de l’Éducation, avec la participation de la P.S.P. - Police de la Sécurité Publique -, dans les écoles situées dans des zones présentant un plus grand risque de vandalisme et de délinquance. * Programa de Jovens Voluntários para a Solidariedade — Programme de Jeunes Volontaires en faveur de la Solidarité Objectifs et destinataires : - Stimuler le développement du volontariat chez les jeunes, - Contribuer à la formation sociale et culturelle des jeunes, - Développer la participation des jeunes dans des projets d’utilité sociale et communautaire. - Scolarité minimum obligatoire. *Programa Escolhas — Programme Choix Le programme Escolhas a été créé par la résolution du Conseil des Ministres n0 4/2001, du 9 janvier, et renouvelé par la suite par la résolution du Conseil des Ministres n0 60/2004, du 30 avril. 46 Ce programme, à portée nationale, vise à promouvoir l’inclusion sociale des enfants et des jeunes provenants de contextes socioéconomiques plus vulnérables, en vue de l’égalité des opportunités et du renforcement de la cohésion sociale. Constituent des destinataires potentiels du programme Escolhas, les enfants et les jeunes, de 6 à 24 ans, provenant de contextes socioéconomiques plus vulnérables, et en priorité : a) Les enfants et les jeunes résidant dans des territoires ayant un plus grand indice d’exclusion ainsi que des réponses institutionnelles insuffisantes; b) Les jeunes ayant abandonné précocement l’école, sans avoir la scolarité minimum; c) Les descendants d’immigrants et de minorités ethniques; d) Les jeunes qui font ou ont fait l’objet de mesures de tutelle éducative et de mesures de promotion et de protection. Sont encore considérés comme des destinataires potentiels, les membres de la famille des enfants et des jeunes mentionnés au paragraphe précédent, dans une logique de coresponsabilisation dans le processus de développement personnel et social. Ce programme est structuré selon quatre domaines stratégiques d’intervention, correspondent respectivement cinq mesures: Mesure I auxquels — Domaines stratégiques d’intervention Mesure II — Inclusion scolaire et éducation non formelle Mesure III — Formation professionnelle et employabilité Mesure IV — Participation civique et communautaire Mesure V — Inclusion numérique * Centres éducatifs (ou établissements de rééducation) (loi 166/99 du 14 septembre) Établissements qui dépendent, du point de vue organique et hiérarchique, des services de réinsertion sociale. Leur intervention est soumise à un règlement général et à des orientations pédagogiques préétablies. - Centre éducatif en régime ouvert: Le mineur réside et est éduqué dans l’établissement, mais suit les activités scolaires, éducatives ou de formation, de travail, de sports et de loisirs, en dehors de l’établissement. Les mineurs peuvent être autorisés à sortir sans être accompagnés et à passer des vacances ou des week-end avec leurs parents. Collaboration avec le milieu social environnant. 47 - Centre éducatif semi-ouvert : Le mineur réside et est éduqué dans l’établissement, et y suit les activités éducatives et de temps libres extrascolaires, mais il peut être autorisé à suivre des activités scolaires, éducatives, de formation, de travail ou sportives en dehors de l’établissement. Les sorties sont normalement accompagnées par le personnel d’intervention éducative, mais les mineurs peuvent être autorisés à sortir sans être accompagnés... - Centre éducatif fermé : Le mineur réside et est éduqué dans l’établissement, et suit les activités formatives et de temps libres extrascolaires exclusivement au sein de l’établissement. Le tribunal peut autoriser, sur proposition des services de réinsertion sociale, des sorties non accompagnées pour des laps de temps limités. * Médiation familiale La médiation familiale au Portugal est un service public qui a encore un caractère expérimental et qui est limité territorialement à la circonscription judiciaire de Lisbonne, et dont le fonctionnement dépend du Ministère de la Justice. Elle fonctionne sous la forme d’un cabinet qui assure la prestation d’un service public de médiation familiale dans les cas de divorce et de séparation. Nous présentons ci-après une information systématisée de l’ordonnance ministérielle. Domaines d’intervention, le conflit parental portant sur : - Le règlement de l’exercice de l’autorité parentale; - La modification du règlement de l’exercice de l’autorité parentale; - L’inobservance du régime d’exercice de l’autorité parentale. Objectifs : - Proposer au couple en phase de séparation, un contexte approprié à la négociation, en permettant son auto-détermination. - Garantir la continuité des relations parents-enfants et stimuler le partage de la fonction parentale - Prévenir les inobservances des accords de règlement de l’exercice de l’autorité parentale; - Modifier les formes de communication dysfonctionnelles et renforcer la capacité de négociation du couple en phase de séparation. 48 Priorité à l’accueil des situations préjudiciaires : - Accueil des cas ayant une action en justice pendante, moyennant la suspension volontaire de l’instance. * Intervention précoce : enfants âgés au maximum de 6 ans, spécialement ceux de 0 à 3 ans, présentant un handicap ou un risque de retard grave de développement Réponse développée par le biais d’un service qui vise à promouvoir l’appui intégré, centré sur l’enfant et la famille, moyennant des actions de nature préventive et habilitante, nommément dans les domaines de l’éducation, la santé et l’action sociale. Réponse d’intervention intégrée - Sécurité sociale / Education / Santé. Objectifs et destinataires : - Mettre en place des conditions facilitant le développement global de l’enfant présentant un handicap ou un risque de retard grave de développement; - Chercher à améliorer les interactions familiales; - Renforcer les compétences familiales en tant que support à sa capacitation et son autonomie progressives au regard de la problématique du handicap. L’on entend par "risque de retard grave de développement", celui qui, par suite de facteurs d’ordre pré-, péri- ou post-natal ou, encore, pour des motifs qui limitent la capacité de l’enfant de tirer parti des expériences importantes d’apprentissage, constitue une probabilité de survenue d’un ou plusieurs dysfonctionnements. * Politique éducative Le système éducatif est divisé en trois niveaux différents, à savoir : enseignement de base, enseignement secondaire et enseignement supérieur. - Enseignement de base. er Il est universel, gratuit et obligatoire (de 6 à 15 ans) et composé de trois cycles. Dans le 1 cycle, d’une durée de 4 ans, l’enseignement est globalisant et dispensé par un seul enseignant. Dans le ème cycle (3 ans), les cours sont dispensés par plusieurs enseignants, 2ème cycle (2 ans) et le 3 avec un plan curriculaire organisé par domaines pluridisciplinaires. - Enseignement secondaire Egalement universel et gratuit, il correspond au parcours scolaire, de 3 ans, qui suit l’enseignement de base, et est fréquenté par des jeunes âgés de 16 à 18 ans. 49 Les cours sont dispensés par plusieurs enseignants. L’objectif est de procurer des connaissances techniques et scientifiques dans différents domaines, fournissant une qualification professionnelle adéquate et permettant la poursuite des études. Afin de répondre aux enfants qui ont des besoins éducatifs spéciaux, dans un milieu scolaire normal, il existe deux différents types d’éducation. D’une part, l’Enseignement intégré, centré sur l’élève ayant des besoins éducatifs spéciaux. Dans cette perspective, l’intervention spécifique est réalisée au niveau individuel ou dans de petits groupes, ce qui exige des espaces prévus à cet effet. Pour pouvoir réaliser cette intervention, il faut que les élèves soient regroupés par catégories. D’autre part, l’Enseignement inclusif, qui a une perspective plus englobante, dans la mesure où il n’existe pas de présélection des élèves signalés comme ayant des besoins éducatifs spéciaux. C’est donc un enseignement qui cherche à répondre à chaque élève de la façon la plus adéquate. D’où, au lieu d’isoler presque exclusivement les problèmes dérivant de limitation ou de déficience de certains enfants sont porteurs, il resitue ces problèmes dans un vaste ensemble de facteurs d’ordre social et institutionnel qui contribuent à la réussite ou à l’échec scolaire. * Plan national de vaccination Au Portugal, il est fait référence à la vaccination dès le XVIIIe siècle. Le PNV n’a cependant débuté qu’en 1965 avec une campagne de vaccination contre la poliomyélite. Son l’objectif est d’assurer le contrôle de maladies infectieuses, pour lesquelles il existe des vaccins efficaces et sûrs, et dont l’incidence, les séquelles et la létalité sont élevées. Le programme est universel et gratuit pour l’utilisateur, et recommande un schéma de vaccination qui constitue une “recette universelle” 1. er Le nouveau Plan national de vaccination scolaire (PNV) est entré en vigueur à partir du 1 janvier 2006. Les principales modifications ont été les suivantes : - Introduction du vaccin contre le méningocoque C (MenC) ; - Remplacement du vaccin oral contre la poliomyélite par un vaccin injectable ; - Remplacement du vaccin contre la coqueluche (l’agent de la maladie s’appelle le B.Pertussis) de type Pw (pertussis “whole cell” ou cellule complète) par un vaccin pertussis acellulaire (Pa). Ce dernier vaccin est formé uniquement de composés antigènes de la bactérie, et est donc moins réactogène et plus sûr. - Introduction d’un vaccin pentavalent, à savoir que l’on administre en une seule inoculation, les vaccins contre la diphtérie (D), le tétanos (T), la coqueluche (Pa), l’Haemophilus Influenza de type b (Hib) et la poliomyélite (VIP) — DTPaHibVIP 1 In Avaliação do Programa Nacional de Vaccinção — 20 Inquérito serológico nacional Portugal continental 2001/2002, DGV (Évaluation du Programme national de vaccination — 2ème Enquête sérologique nationale — Portugal continental) 50 * Programme national de santé scolaire Le Plan National de Santé scolaire (2004-2010) définit des orientations stratégiques en vue de l’obtention d’une meilleure santé pour tous ; il repose sur une approche programmatique centrée sur des programmes nationaux et basée sur des “settings”, en portant une attention particulière à l’école. Finalités: - Promouvoir et protéger la santé et prévenir la maladie au sein de la communauté éducative; - Soutenir l’intégration scolaire des enfants ayant des besoins en termes de santé et d’éducation spéciaux; - Promouvoir un environnement scolaire sûr et sain; - Renforcer les facteurs de protection liés à des modes de vie sains; - Contribuer au développement des principes de l’école en tant que promotrice de santé. * Nutrition infantile à l’école D’après l’ordonnance n0 30/1998, du 16 juillet, la garantie de l’égalité des opportunités dans l’accès à l’éducation constitue un mécanisme fondamental en matière de gestion de la justice sociale et du développement. Dans ce contexte, les différences de revenu des familles se traduisent par des différences d’opportunités que les pouvoirs publics sont tenus de minimiser. L’aide socioéducative aux élèves constitue, dès lors, un volet fondamental de la politique sociale du gouvernement et doit donc, pour ce motif, être approndie et perfectionnée en permanence. L’ordonnance mentionnée devrait ainsi permettre de poursuivre le processus de réforme du système d’aide socioéducative en vigueur. * Protection de la maternité, de la paternité et de l’adoption (Décret-loi n0 154/88, du 29 avril) L’encadrement légal actuel en matière d’octroi d’allocations de maternité, de paternité, pour adoption et pour assistance aux descendants malades, s’est développé peu à peu, en visant à améliorer la protection globale de la maternité et de la paternité, en soi et en tant que facteur de valorisation de la famille, dans le cadre des régimes de sécurité sociale. * Aides aux enfants handicapés (Arrêté interministériel n0 861/99 du 10 octobre — 2 ème Série) La loi n0 102/97, du 13 septembre, qui a modifié la loi n0 4/84, du 5 avril, avec la rédaction qui lui a été donnée par la loi n0 17/95, du 9 juin, a institué un congé spécial pour l’accompagnement d’un enfant adopté ou d’un enfant du conjoint présentant un handicap ou atteint d’une maladie chronique. Aux fins de la reconnaissance du droit à l’allocation pour assistance à des handicapés profonds et des malades chroniques, l’on considère comme : 51 a) Handicap profond — la perte ou l’altération prolongée d’une fonction psychologique, physiologique ou anatomique, compromettant gravement l’autonomie et difficile à soigner, corriger ou compenser; b) Maladie chronique — la maladie de longue durée, comportant des aspects multidimensionnels comme une évolution progressive des symptômes et potentiellement incapacitante, dont la gravité tient aux limitations dans les possibilités de traitement médical et d’acceptation par le malade dont la situation clinique doit être prise en considération dans un contexte de vie familiale, scolaire et de travail, particulièrement affecté. La preuve du handicap profond ou de la maladie chronique, se fait au moyen d’une déclaration délivrée par le médecin traitant du mineur. * Politiques sociales européennes À rappeler, dans ce contexte, le Traité d’Amsterdam, uniquement en ce qui concerne l’article 13 en matière de non discrimination et les articles 117 et 120 en matière de lutte contre l’exclusion. Et, plus récemment (2000), le Traité de Nice qui a proposé certaines orientations en la matière. a) Programme Daphné: - Intervention dans le cadre de la violence au sein de la famille ayant un fort impact sur l’enfant, - Développement d’actions de prévention de la violence, en incluant les victimes b) Programme de lutte contre la pauvreté infantile: - Projecto de Crianças de Rua (Projet des Enfants des Rues), promu par une institution privée de solidarité sociale l’Instituto de Apoio à Criança, et développé au départ dans la Baixa — le centre ancien de Lisbonne, et qui s’étend à l’heure actuelle à tout le pays et en particulier aux zones urbaines. Destinataires : - enfants et jeunes abandonnés ou manifestant des comportements déviants et de délinquance. * Institutions privées de solidarité sociale (IPSS) Apparues sous cette dénomination en 1983, à partir de la reconnaissance légale de leur fonctionnement, elles sont devenues aujourd’hui, au Portugal, les institutions responsables du plus grand nombre d’appuis dans le domaine social, notamment en ce qui concerne : - l’enfance — le 3 ème Âge — la jeunesse et le sport. Il existe actuellement, au Portugal, environ 4700 institutions dont 2500 environ travaillent avec les enfants et les jeunes. Il nous faut mentionner que, dès le début du XXe siècle, il est commun au Portugal de voir les Miséricordes et les ordres religieux s’intéresser aux problèmes de l’enfance, en particulier à ceux des enfants abandonnés, orphelins et privés de leur milieu familial normal. À titre d’exemple d’une importante IPSS, au Portugal, citons le IAC - Instituto de Apoio á Criança. 52 2.3.2. Caractérisation des politiques sociales s’adressant aux personnes âgées Dans la dernière moitié du XXe siècle, la population mondiale a témoigné d’un processus continu de transition démographique, marqué par une baisse simultanée des taux de mortalité et de natalité, alimentant ainsi le phénomène de vieillissement de la population mondiale. Malgré le fait, qu’au départ, ce processus se soit produit dans les pays plus développés, il a fini par se généraliser, toutefois avec des rythmes différents, et il est prévisible que cette tendance au vieillissement de la population se maintienne dans l’avenir. L’Europe, et plus particulièrement l’ensemble des 15 pays (EU15), ou plus récemment, celui des 25 pays (EU), qui composent l’Union européenne, est confrontée à d’importantes modifications démographiques, résultant dans un premier temps de la conjugaison de la baisse continue des niveaux de fécondité et, plus récemment, de l’augmentation de la longévité, en particulier dans les âges plus avancés. Ce sont ces facteurs associés qui soutiennent l’augmentation continue de la proportion de personnes âgées, par rapport au total de la population. Le Portugal connaît également ces modifications démographiques. L’espérance de vie à la naissance a présenté une tendance généralisée de croissance dans l’EU25, ce qui fait qu’elle a fortement contribué à la baisse des taux de mortalité — ce phénomène s’est d’abord manifesté par la baisse de la mortalité infantile, mais à l’heure actuelle, les gains concernent surtout les âges plus avancés. De 1960 à 2002, l’espérance moyenne de vie à la naissance dans l’EU25, est passée de 67 à 75 ans pour les hommes, et de 73 à 81 ans pour les femmes. Graphique de l’espérance moyenne de vie à la naissance 1960-2003, EU 25, EU15 et Portugal Source : INE et EUROSTAT 53 Au Portugal, la même tendance s’est produite, avec une croissance des valeurs de l’espérance de vie plus accentuée que dans la moyenne de l’EU25. Ainsi, en 1960, les hommes résidents au Portugal pouvaient espérer vivre en moyenne environ 61 ans, un chiffre qui est passé à 74 ans en 2002/2003 (et à 75 ans en 2003/2004), alors que pour les femmes les chiffres sont passés de 66 ans en 1960 à 81 ans en 2002/2003 (ce chiffre restant identique en 2003/2004). Et si, en 1960, la population qui atteignait 65 ans pouvait espérer vivre en moyenne environ 14 ans de plus, en 2003/2004, elle pouvait espérer vivre en moyenne environ 18 années supplémentaires. Au Portugal, tout comme dans le reste de l’Europe, la conjugaison des bas niveaux de fécondité, sur une longue période, ainsi que les gains en matière d’espérance de vie, en particulier dans les âges plus avancés, est à la base d’une augmentation continue de la population âgée (65 ans ou plus), particulièrement de la population plus âgée (80 ans ou plus), qui y réside. L’on ne prévoit pas, actuellement, de modification de cette tendance dans un avenir proche, tant en raison du maintien des taux de fécondité qui se situent en dessous du seuil de remplacement des générations, même dans les scénarios les plus optimistes, qu’en raison de l’augmentation à laquelle on peut encore s’attendre de l’espérance de vie de la population portugaise. Partant des informations fournies par le recensement de 1960, des estimations pour la population résidente au Portugal divulguées récemment par l’INE et des projections pour la population résidente au Portugal 2000-2050, nous énumérons ci-après certains chiffres qui reflètent bien le phénomène du vieillissement au Portugal : - En 1960, il a été recensé 708.569 personnes âgées; au 31 décembre 2004, il a été estimé qu’il résidait au Portugal 1.790.539 individus appartenant à la même tranche d’âge, et l’on prévoit qu’en 2050, celle-ci atteindra près de 3.000.000 d’individus. Ainsi, en moins de 50 ans, de 1960 à 2004, la population âgée a plus que doublé en valeurs absolues, et il est prévisible qu’elle double à nouveau jusqu’en 2050; - De 1960 à 2004, il s’est produit une augmentation de 8% à 17% de la proportion de la population âgée par rapport au total de la population, et l’on prévoit qu’en 2050, cette tranche d’âge représentera environ 32% du total des effectifs de population; - La population âgée est composée majoritairement de femmes, bien que cette tendance soit en train de diminuer (60%, 58% et 55%, respectivement en 1960 et 2004 et pour 2050); - Au sein de la population âgée, la tranche d’âge plus âgée a augmenté significativement. En 1960, il avait été recensé 107.617 personnes de 80 ans ou plus, un chiffre estimé en 2004, à 401.008, ce qui fait que durant cette période, le nombre de personnes de 80 ans ou plus a pratiquement quadruplé, reflétant une longévité croissante, et l’on prévoit que jusqu’à 2050, elle pourrait atteindre le nombre de 950.000, témoignant d’une croissance plus importante que n’importe quel autre groupe d’âge; - Le pourcentage de la population plus âgée (80 ans ou plus), par rapport au total de la population, est passé de 1,2% à 3,8% de 1960 à 2004, et l’on prévoit qu’en 2050, 10,2% de la population en Portugal aura 80 ans ou plus; - Le rapport entre la population âgée et la population jeune (de 0 à 14 ans), traduisant l’indice de vieillissement, est passé de 27 personnes âgées pour 100 jeunes en 1960, à 109 en 2004, et pourrait atteindre 243 personnes âgées pour 100 jeunes en 2050; - L’indice de dépendance des personnes âgées, à savoir, le rapport entre la population âgée et la population potentiellement active (15 à 64 ans), a pratiquement doublé de 1960 à 2004, passant de 13 à 25 personnes âgées pour 100 individus d’âge actif, et l’on prévoit que ce chiffre devrait doubler à nouveau jusqu’en 2050. 54 Les effets conjugués de la baisse des taux de fécondité et de l’augmentation de l’espérance de vie, deviennent évidents à l’analyse des pyramides d’âges (répartition en pourcentage de la population par sexes et par âges jusqu’à 100 ans et plus) superposées aux trois moments, objets de notre analyse: 1960, 2004 et 2050. Dans une première phase du phénomène de vieillissement, l’on dénote une forte réduction de la base de la pyramide, se traduisant par une chute des effectifs de population plus jeunes, parallèlement à l’augmentation de la proportion de la population âgée. Dans l’avenir, la transformation la plus évidente se manifestera surtout par une augmentation significative de la proportion des effectifs au sommet de la pyramide.” (Source: INE Dia Internacional do Idoso — Journée Internationale de la personne âgéé, 2005) Ainsi, les modifications de la structure démographique au Portugal apparaissent clairement à la comparaison des pyramides des âges en 1960 et en 2000. Ce phénomène s’est produit dans tous les pays développés et se produit actuellement avec une plus grande intensité dans les pays en développement. De 1960 à 2000, la proportion de jeunes (0-14 ans) a diminué, passant d’environ 37% à 30%. D’après l’hypothèse moyenne de projection pour la population mondiale des Nations Unies, la proportion des jeunes continuera à baisser, pour atteindre 21% du total de la population, en 2050. A l’inverse, la proportion de la population mondiale âgée de 65 ans ou plus, enregistre une tendance à la croissance, passant de 5,3% à 6,9% du total de la population, entre 1960 et 2000, et devrait atteindre 15,6% en 2050, d’après les mêmes hypothèses de projection. A noter, en outre, que le rythme de croissance de la population âgée est quatre fois plus élevé que celui de la population jeune. 55 Le vieillissement démographique n’a pas évolué de façon uniforme dans toutes les régions du monde. Considérant la population par régions selon leur degré de développement, il se confirme que c’est dans les régions plus développées que le phénomène de la transition démographique s’est manifesté en premier lieu, où la population jeune s’est mise à évoluer à des taux négatifs dès 1970, alors que l’ensemble des pays moins développés présente des taux de croissance positifs, bien qu’assez bas, ces taux devant approcher le niveau zéro à partir de 2030. (Source: INE/DECP, Estimativas de População Residente e Recenseamentos Gerais da População — Estimations de la population résidente et recensement général de la population). * Mesures gouvernementales : Le XVIIe gouvernement constitutionnel, conscient de l’impératif de garantir la sécurité des citoyens et la durabilité des systèmes de protection sociale ainsi que l’amélioration de leur efficience et leur efficacité dans l’exercice de leurs fonctions, a assumé, dans son gouvernement, l’engagement d’adopter un ensemble de mesures visant à réformer la protection sociale. Les premiers pas de cette stratégie de réforme ont été déjà faits en 2005, principalement suite à la décision de faire converger les systèmes appliqués au secteur public et au secteur privé, une réforme qui compte parmi les plus importantes qui ont déjà été développées dans notre pays. A signaler également dans ce contexte, la mise en œuvre d’un ensemble de mesures de nature conjoncturelle et structurelle (lutte contre la fraude et la dette envers la Sécurité sociale, modification du régime de cotisation des travailleurs indépendants, révocation et suspension des mesures d’assouplissement de l’âge de la retraite) ; ces mesures ont produit des résultats très positifs dès 2005 et ont contribué à ralentir la tendance au déséquilibre qui avait débuté en 2004. Toutefois, il n’en demeure pas moins que la situation actuelle, largement connue de tous et suffisamment diagnostiquée, témoigne d’un ensemble de déséquilibres structurelles qu’il s’impose d’affronter stratégiquement ainsi que de préoccupations à court, moyen et long terme. * Situation actuelle du système de sécurité sociale Le débat, au sein de la société portugaise, entamé aujourd’hui sur la situation actuelle et future de la Sécurité sociale, aura tout avantage à s’appuyer sur un diagnostic complet et une connaissance profonde de la situation de ce secteur, pour mieux permettre à ce dernier d’affronter avec succès les défis qui l’attendent. L’inévitable processus de vieillissement de la population se reflétera sur toute la société, raison pour laquelle la modernisation du système de sécurité sociale devra être capable de produire une protection adéquate tout au long du cycle de vie de ses bénéficiaires, en agissant sur les contraintes qui ont conduit à la réduction de la dimension des cellules familiales et en promouvant l’équilibre nécessaire entre l’activité professionnelle et la vie familiale, dans une tentative d’inverser la tendance défavorable de l’évolution attendue pour la population. Il s’avère donc nécessaire de chercher des solutions adéquates, qui comprennent des mesures d’incitation au travail et assurent la sécurité nécessaire pour permettre l’adaptation aux changements sociaux et économiques, tout en garantissant, dans le même temps, un partage équitable du coût du vieillissement de la population. 56 Répartition de la population par tranche d’âge : 2010 2020 2030 Population totale 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 % Population < 15 ans 15,70 % 15,69 % 15,08 % 13,40 % 13,08 % 13,04 % Population 15-64 ans 67,33 % 66,64 % 64,55 % 62,23 % 58,29 % 54,86 % Population > 65 ans 16,97 % 17,66 % 20,37 % 24,38 % 28,62 % 32,11 % 2005 2040 2050 (Source : Eurostat, Commission Européenne — Ageing Working Group) Les projections connues en matière d’évolution de la population au Portugal, dans les prochaines décennies, indiquent que le poids de la population âgée de plus de 65 ans va doubler, une réalité qui sera accompagnée d’une évolution significative de l’espérance de vie à partir de 65 ans, comme le montre le tableau suivant. Évolution de l’espérance moyenne de vie : 2005 2010 Espérance de vie à la naissance Hommes 74,4 75,5 77,4 79,0 80,2 81,2 Femmes 81,2 82,2 83,9 85,2 86,0 86,7 Hommes 15,7 16,4 17,6 18,6 19,3 19,9 Femmes 19,1 19,8 21 21,9 22,6 23,1 17,5 18,3 19,4 20,3 21,0 21,5 Espérance de vie à 65 ans TOTAL 2020 2030 2040 2050 (Source: Eurostat, Commission Européenne — Ageing Working Group) La tendance qui en ressort est, donc, celle d’une évolution doublement défavorable — du point de vue des équilibres financiers du système de sécurité sociale, d’une part, et du point de vue du rapport entre personnes âgées et population active, d’autre part -, dont les effets sont suffisamment diagnostiqués. Les causes, qu’il faut chercher à modifier structurellement, en sont également bien connues : à savoir, l’impact des options de vie des citoyens sur le plan social, un phénomène aggravé par les difficultés à concilier la vie familiale avec la vie professionnelle qui découlent également de la modification des structures familiales. À cette réalité, il conviendra d’ajouter le fait qu’il a été constaté que, dans trop de secteurs importants encore, la protection sociale n’est pas adaptée aux nouvelles réalités qui se manifestent dans la société portugaise. Il en est ainsi, par exemple, en matière de protection contre des éventualités comme l’invalidité, la déficience ou la monoparentalité, pour lesquelles il importe de réfléchir sur la façon dont la protection est assurée actuellement et sur la façon de l’ajuster selon un mode socialement juste et financièrement durable. 57 Par ailleurs, il n’est que trop connu que le système de pensions portugais est très généralisé du point de vue de son étendue mais pas, par contre, du point de vue de son intensité. S’il est certain que les pensions, en particulier celles de vieillesse, garantissent une protection à la plupart des citoyens, il n’en est pas moins vrai que leur montant est encore trop proche du seuil de pauvreté pour une partie significative des pensionnés. Cette réalité confirme l’importance du « Complément solidaire pour personnes âgées » qui a été introduit récemment : il s’agit d’une prestation qui vient renforcer fortement la dimension de la lutte contre la pauvreté dans le cadre du système de protection sociale. Caractérisation sommaire des pensions de la Sécurité sociale: Régime général de la Sécurité sociale : Nbre de pensions Total en 2005 Vieillesse Régime général Régime non contributif Nouvelles Total en en 2005 2005 1.371.529 84.273 349,97 Pensions moyennes (Euros) Nouvelles en 2005 462,39 40.090 1.142 199,70 188,26 Régime agricole 247.434 298 208,60 189,63 Invalidité Régime général 218.802 21.844 318,73 350,71 Régime non contributif 47.430 2.039 187,60 188,19 Régime agricole 11.618 68 207,55 185,87 Régime général 556.185 39.858 172,67 189,76 1.372 17 142,55 106,64 82.913 4.660 130,98 128,47 Survie Régime non contributif Régime agricole Cette réalité est encore plus préoccupante si l’on s’attache aux caractéristiques structurelles du système de sécurité sociale, qui est encore bien loin d’avoir atteint sa maturité, un fait qui entraînera, à lui seul, un accroissement des charges du système, au cours des prochaines décennies. Au cours de la dernière décennie, diverses études de diagnostic et scénarios prospectifs sur l’évolution à long terme de la sécurité sociale, ont été élaborés par différents spécialistes et diverses sources. Depuis le Livre Vert de 1997 jusqu’au récent Rapport sur la durabilité de la Sécurité sociale, qui a accompagné le budget de l’État pour 2006, en passant par le Livre Blanc de la Sécurité sociale de 1998, l’étude “A Sustentabilidade Financeira do Sistema de Solidariedade e Segurança Social” (La durabilité financière du système de solidarité et de sécurité sociale), de 58 2002, ainsi que par toutes les mises à jour du Programme de stabilité et de croissance, entre 2001 et 2005. Tous ont fini par aboutir à des conclusions convergentes, à savoir, un déséquilibre du système (en divergeant uniquement sur le délai durant lequel ce déséquilibre se fera sentir) et une forte sensibilité de ces résultats à l’évolution démographique, et surtout, à l’évolution économique. Les perspectives avancées aujourd’hui pour le système de sécurité sociale mentionnent un déséquilibre d’environ une décennie, si rien n’est fait dans l’intervalle, même en tenant compte des perspectives d’utilisation du Fonds de stabilisation financière de la Sécurité sociale. Bien entendu, ces projections présentent une grande sensibilité à la gestion du système de sécurité sociale, surtout si l’on considère les scénarios à court et à moyen termes. Toutefois, la tendance structurelle est claire et impose une stratégie réformiste qui affronte, avec décision, les conséquences du vieillissement de la population. Evolution prévue du solde de la Sécurité sociale Année de déséquilibre Scénario de base (incorpore les effets du chômage récent) 2015 Déficit (%PIB) 2020 2030 2040 2050 1,5 2,4 3,1 3,5 Hypothèses: Scénario démographique de l’Ageing Working Group, en se basant sur EUROSTAT; Scénario macroéconomique tenant compte du PEC (Programme de stabilité et de croissance) et d’une croissance du PIB à long terme de 2% * Évolution prévue à long terme À moyen et à long terme, il faudra donc tenir compte d’un ensemble de risques significatifs, liés aux caractéristiques de notre système de sécurité sociale. En premier lieu, on se rappellera que l’on prévoit une évolution significative de l’espérance moyenne de vie dans les prochaines décennies, au rythme d’un an par décennie, ce qui aura une influence décisive sur l’augmentation du nombre de pensionnés d’année en année. Ensuite, en dehors du fait qu’il lui faut tenir compte de l’effet de l’augmentation moyenne des salaires dans le montant des pensions des nouveaux pensionnés, le système de sécurité sociale portugais subit une pression supplémentaire, en raison de sa “jeunesse”. Cette pression supplémentaire résulte du fait que les carrières contributives des nouveaux pensionnés (environ 29 ans) sont aujourd’hui bien plus longues que celles des pensionnés précédents (environ 21 ans), tout en étant cependant plus courtes que les durées moyennes que l’on souhaite atteindre, nettement supérieures à 30 ans. Cette réalité entraîne également une augmentation continue et automatique des charges en matière de pensions dans les prochaines décennies, car le montant de chaque pension dépend significativement des années de carrière du travailleur. L’augmentation de l’espérance moyenne de vie est encore aggravée par une baisse substantielle des taux de natalité et des indices de fécondité (aujourd’hui, environ 1,5 enfants par femme), qui se situent déjà en dessous des minima qui garantissent le renouvellement générationnel, réduisant 59 ainsi à terme la population active qui cotisera pour supporter le système de pensions (pour un nombre toujours plus grand de personnes âgées) et de prestations sociales. Enfin, un troisième risque significatif est celui lié aux limitations d’un modèle de financement qui repose fortement sur les contributions du travail. Cette circonstance associée à des niveaux d’impôts déjà assez élevés, conduit à penser qu’une augmentation de la charge fiscale ou parafiscale des entreprises est susceptible d’accentuer les risques en matière de durabilité du modèle compétitif portugais. Face à cette réalité, le gouvernement présente un agenda de changements pour la protection sociale du XXIe siècle, qu’il souhaite voir discuté dans la société portugaise, notamment par les partenaires sociaux et l’ensemble des forces politiques. L’objectif de cet ensemble de mesures de réforme de la Sécurité sociale est double : d’une part, renforcer la cohérence structurelle du système de sécurité sociale, et de l’autre, renforcer sa durabilité, dans sa triple dimension — sociale, économique et financière. Ce que l’on vise ainsi à obtenir c’est donc un système de protection sociale plus fort et plus cohérent, envisagé toujours plus comme un système à trois paliers: • Le premier palier, concerne la protection de base de la citoyenneté. Il est constitué par les prestations de lutte contre la pauvreté, assujetties à l’état des ressources des bénéficiaires et financées par la solidarité sociale nationale (impôts), et comprend, entre autres, les pensions sociales, les pensions minima et rurales, les compléments solidaires pour les personnes âgées, les prestations familiales et, en particulier, les allocations familiales, pour ne citer que les plus significatives; • Le deuxième palier de ce système, se structure à partir du régime contributif, lequel fonctionne en régime de répartition, et finance, par le biais des cotisations des travailleurs et des employeurs, les prestations comme les pensions contributives, les allocations de chômage, les allocations de maladie, entre autres. Ce système qui se base sur les principes de la solidarité professionnelle et intergénérationnelle doit, néanmoins, incorporer certains éléments de nature redistributive. • Le troisième et dernier palier qui concerne les épargnes complémentaires de chaque citoyen, généralement dans l’objectif d’accroître la protection des prestations garanties par le système public dans la vieillesse, fonctionne sur une base optionnelle, soit des individus, soit des employeurs, par le biais de systèmes de protection complémentaire à base professionnelle. La proposition que nous présentons, ici, s’inscrit déjà dans l’évolution la plus récente du système, nommément l’introduction, il y a quelques mois, d’une prestation de base relevant du premier palier, à savoir, le complément solidaire pour les personnes âgées. Il s’agit d’un des instruments de lutte contre la pauvreté qui assure, simultanément, une amélioration de la durabilité financière de la Sécurité sociale et le renforcement de la protection sociale. Au niveau du deuxième palier, l’objectif fondamental à atteindre est de s’assurer, moyennant l’accélération des mécanismes de transition vers la nouvelle formule de calcul des pensions de retraite, que les effets bénéfiques d’une plus grande justice contributive se feront sentir rapidement. Les nouvelles règles renforcent la contributivité car l’on y introduit le principe de calcul des pensions sur la base de la moyenne des cotisations de l’ensemble de la carrière contributive, pénalisant ainsi une certaine gestion des carrières contributives, assez fréquente. Par ailleurs, cette nouvelle formule présente aussi l’avantage de favoriser plus les travailleurs qui ont de bas salaires, en leur garantissant un meilleur rapport entre leur moyenne salariale et la pension qu’ils recevront. 60 En tout état de cause, comme l’accélération des mécanismes de transition est juste, elle n’aura jamais pour effet de mettre en danger la règle de base, à savoir que toutes les périodes de cotisation seront toujours prises en considération. Et dans ce cas, il faudra se baser sur l’ancienne formule qui calcule le montant de la pension en fonction des dix meilleures années sur les quinze dernières années de la carrière. Le but est surtout d’assurer une application plus rapide d’un mécanisme qui renforce, à long terme, le système de sécurité sociale, en faisant jouer la solidarité entre tous les travailleurs, en encourageant des carrières contributives plus en rapport avec la réalité et, donc, en garantissant de plus grandes rentrées de ressources et un calcul des pensions plus ajusté aux nouvelles réalités. En ce qui concerne les lignes stratégiques de réforme qui visent à mieux ajuster le système de sécurité sociale au vieillissement de la population, il conviendra de suivre une ligne d’intervention fortement dirigée vers le vieillissement actif. Ainsi, et dans la foulée de textes de lois déjà approuvés et de la négociation dans le cadre de la concertation sociale sur la réforme de l’allocation de chômage, les dispositifs en matière de retraite anticipée seront modifiés, toujours dans le sens d’une ligne cohérente d’encouragement à la convergence de l’âge réel de la retraite avec l’âge de 65 ans. Ce qui n’empêchera pas de prévoir une législation qui neutralisera l’anticipation de l’âge de la retraite dans les cas où celle-ci se produit par option individuelle du travailleur, en application du régime d’assouplissement (actuellement suspendu, mais qui sera réintroduit avec ces nouvelles règles). De même, les mécanismes d’encouragement au retardement du départ à la retraite seront renforcés, en les rendant plus faciles à ajuster (en introduisant, par exemple, des bonifications pour chaque mois de retardement de l’âge de la retraite par rapport à l’âge légal de retraite de 65 ans, en opposition à la situation actuelle où les bénéfices sont plus rigides, puisqu’ils correspondent à une base annuelle). C’est ainsi que seront créées les conditions permettant au travailleur d’ajuster plus facilement sa vie professionnelle aux nouvelles contraintes démographiques, ce qui se répercutera aussi dans le facteur de la durabilité. (Source : Ministère du Travail et de la Solidarité sociale, Lignes stratégiques de la réforme de la Sécurité sociale, 3 mai 2006) 2.4. Organisation institutionnelle et répartition des compétences 2.4.1. L’orientation politique La Constitution de la République portugaise consacre, dans son chapitre III, les droits et les devoirs culturels. L’accès à l’enseignement y est considéré comme un droit universel, que l’État est chargé de concrétiser, sans préjudice toutefois de la reconnaissance par l’État du droit à l’intervention privée. La Constitution définit ainsi comme l’une des tâches fondamentales de l’État, garantir l’enseignement et la valorisation permanente des portugais (article 9), en consignant les droits à la liberté de l’apprentissage et de l’enseignement (article 43). Au Portugal, les cadres administratif et réglementaire de l’éducation et de la formation professionnelle sont essentiellement 61 définis par l’État – le principal opérateur mais également le gestionnaire des appuis, sans compter qu’il est également chargé de la tutelle des organismes privés, quand ceux-ci exercent leur activité avec l’appui de fonds publics. Dans les archipels des Açores et de Madère, les lois générales de la République s’appliquent en matière d’éducation et de formation professionnelle, les organes régionaux devant néanmoins être consultés sur leur contenu respectif au cours de leur phase d’élaboration. Les matières relevant de l’intérêt spécifique des régions font l’objet d’une adaptation législative et règlementaire. Sur le plan de l’éducation et de la formation, les ministères plus directement impliqués dans la définition et l’exécution de ces politiques sont le Ministère de l’Éducation et le Ministère du Travail et de la Solidarité sociale. D’autres ministères, chargés de la tutelle de structures de formation ou gestionnaires de programmes ayant cet objectif, interviennent également dans cette activité. La ème gestion globale du volet Fonds social européen (FSE) du 3 Cadre communautaire d’appui (QCA III), relevant de la responsabilité du ministre du Travail et de la Solidarité sociale, est orientée par les priorités définies dans le cadre de la politique nationale des ressources humaines, en accord avec le programme du gouvernement et avec les interventions opérationnelles approuvées par l’UE. Les programmes nationaux ou sectoriels – par le biais desquels se concrétise l’exécution du volet FSE du QCA (actuellement, Cadre de Référence stratégique national — QREN - 2007/2013) – sont gérés, conjointement, par le ministre du Travail et de la Solidarité sociale et par les membres du gouvernement chargés de la tutelle correspondante. La gestion de l’éducation et de la formation, sur le plan global, repose sur les orientations définies par l’Assemblée de la République et par le gouvernement, ainsi que dans les politiques et les plans élaborés par les organes de consultation et de concertation. 2.4.2. La réglementation Au Portugal, le cadre réglementaire de l’éducation et la formation professionnelle a pour référence la Loi des bases du système éducatif (LBSE). Cette loi, du 14 octobre 1986, établit la structure du système éducatif, en définissant des compétences précises en matière de formation et de qualification professionnelle. Il y figure, notamment, que la responsabilité de la coordination de la formation, dans le système d’enseignement, relève du Ministère de l’Éducation (ME), alors que la formation professionnelle, insérée dans le marché de travail, relève de la responsabilité du Ministère du Travail et de la Solidarité (MTS), actuellement Ministère du Travail et de la Solidarité sociale (MTSS). Un autre texte de loi, (DL 401/91), a réglementé par la suite la formation insérée dans le système éducatif, qui inclut l’enseignement récurrent des adultes et l’éducation extrascolaire; ce texte de loi a délimité cette formation à partir de sa base institutionnelle dominante (l’école) et de ses destinataires (la population scolaire). La formation insérée sur le marché de travail a été réglementée par le décret-loi 405/91. Tel que prévu dans ce texte de loi, la base institutionnelle de cette modalité de formation est l’entreprise, sachant que le public ciblé est la population active, employée ou au chômage, en incluant dans cette dernière catégorie, les candidats au premier emploi. En dehors des normes d’ordre plus générique, chaque système (ou sous-système) est défini par des dispositions sur plusieurs plans, qui précisent leur gestion et finalités, leurs publics, leurs composantes de formation, leur évaluation et certification. Cet effort règlementaire trouve son origine dans les organismes proprement dits de tutelles et dans les instances de coordination et de gestion transversales. 62 Après une période de règlementation essentiellement administrative et orientée vers l’aspect financier, récemment, l’accent a été mis davantage sur la formalisation, notamment en ce qui concerne la formation extra-scolaire, traditionnellement peu structurée. L’action formative fait, ainsi, de plus en plus l’objet d’un encadrement juridique et de nombreuses initiatives convergentes, qui visent à un plus grand contrôle de la qualité des organismes de formation, des activités, des cours et de leurs résultats. 2.4.3. L’administration L’administration de l’éducation est exercée par les services centraux, régionaux et locaux du ministère correspondant, et encore par les établissements éducatifs, selon leurs niveaux de décision. Le cadre organique du ME (DL 133/93) définit un modèle administratif d’après lequel les services centraux sont chargés des tâches de conception et d’appui à la formulation des politiques d’éducation et d’enseignement, alors que les services régionaux sont chargés des fonctions exécutives. Dans le cadre de la déconcentration administrative du système et de façon à créer un niveau entre l’administration centrale et les établissements d’enseignement non supérieur, il existe actuellement au sein du Portugal, cinq directions régionales de l’éducation (DRE), dont la délimitation territoriale correspond aux cinq régions-plan (Nord, Centre, Lisbonne et Vale do Tejo, Alentejo et Algarve). Les DRE mettent en œuvre, au niveau de chaque région, les compétences du ME en matière d’orientations, de coordination et d’appui aux établissements d’enseignement non supérieur. En ce qui concerne l’administration des écoles, elle est différenciée par niveaux d’enseignement avec une responsabilité croissante des pouvoirs locaux dans les niveaux d’enseignement plus élémentaires. L’enseignement supérieur dispose, quant à lui, d’une large autonomie pédagogique, scientifique et financière. Dans la même ligne, une législation a été approuvée récemment qui accorde également une autonomie administrative et de gestion aux établissements scolaires des enseignements préscolaire, de base et secondaire. L’administration des systèmes de formation placés sous la tutelle du MTSS est réalisée par l’IEFPInstitut pour l’Emploi et la Formation professionnelle -, un organisme doté d’autonomie administrative, financière et patrimoniale. L’IEFP, qui a une gestion tripartite, est décentralisé en cinq délégations régionales (Nord, Centre, Lisbonne et Vale do Tejo, Alentejo et Algarve), qui gèrent les centres d’emploi dans les zones relevant de leur responsabilité. En ce qui concerne l’administration de la formation professionnelle placée sous la tutelle d’autres ministères, également, l’on a assisté au développement de structures à portée régionale pourvues d’attributions élargies et prévoyant la participation d’entités régionales et de partenaires sociaux. Aux Açores et à Madère, les fonctions d’administration de l’éducation relèvent des Secrétariats régionaux de l’Éducation, dotés des compétences correspondantes. En ce qui concerne la formation professionnelle, l’administration relève, aux Açores, d’un Secrétariat régional ayant des fonctions multiples en matière d’économie et d’emploi et, à Madère, d’un Secrétariat régional de l’Éducation. En dépit du rôle essentiel de l’État en matière d’administration de l’éducation et de la formation, découlant de son intervention multiple et du caractère essentiel du financement public central, il existe une participation croissante des partenaires sociaux, d’entités régionales et de pouvoirs locaux à différents niveaux d’orientation et de gestion des systèmes et des entités. 63 2.5. Conclusions: principales lacunes et points forts du Portugal en ce qui concerne la problématique du Relais 2 Notre propos, ici, est de procéder à une brève analyse des points forts et des lacunes existant, à l’heure actuelle, dans la formation des techniciens. Nous nous attacherons plus particulièrement à l’aspect de la question touchant aux techniciens qui ont une formation académique, sans toutefois mettre de côté les facteurs conditionnant qui affectent les prestations, indépendamment de la formation de chacun de ces professionnels. Nous souhaitons également attirer l’attention sur une formation basée sur le rapport théorie/pratique dans le cadre de l’analyse, l’évaluation et la construction de projets plus ajustés aux besoins et aux réalités sociales du Portugal et de l’espace européen dans lequel nous nous insérons. Nous présentons donc, ci-dessous, quelques points forts qu’il est possible d’identifier dans le cadre actuel de la formation et du développement des techniciens : • La diversité de la formation offerte par les différents établissements d’enseignement (supérieur) portugais, dans les différents domaines de formation (sciences exactes, sociales et humaines, …); • La possibilité d’approfondir grâce à l’existence de spécialités, spécifiques à chaque domaine de formation ; ce qui contribue clairement à faire progresser la connaissance et, par conséquent, à mieux comprendre et diagnostiquer les besoins sociaux, ainsi qu’à préciser et mieux identifier les profils professionnels; • L’introduction d’une dimension pratique dans les cursus académiques/universitaires, à partir de modèles d’enseignement basés sur les laboratoires, les ateliers et moyennant l’introduction d’un stage pré-professionnel ; • La transversalité des contenus de formation entre différents domaines, avec une forte incidence en termes de formation de post-graduation, de mobilité de l’enseignement/apprentissage dans l’espace européen, elle-même très renforcée par les projets communautaires et par les programmes Socrate/Erasme et Leonardo da Vinci; • L’innovation dans la méthode pédagogique d’enseignement/apprentissage, basée sur des principes de participation et de citoyenneté de l’étudiant ou du formé proprement dit; • L’évolution du système de formation supérieur très orienté, au départ, vers un profil professionnel plus spécialisé dans un domaine donné, et qui transite vers un système de formation dénommé “Bande large”, à savoir, plus généraliste et présupposant l’approfondissement de compétences spécifiques dans le cadre d’une formation de postgraduation, en fonction des besoins des professionnels en exercice; • Une évolution qui a été en progressant depuis sa dimension de conception (compréhension des besoins) des problèmes, en passant par la dimension d’intervention dans les problèmes et les questions sociales / économiques / politiques, par la dimension d’analyse, interprétation et évaluation de la réalité sociale et des pratiques dans le cadre de l’exercice professionnel, pour arriver à la dimension de la recherche en tant qu’élément essentiel pour la qualification de l’enseignement/apprentissage, des compétences professionnelles, des politiques publiques et pour la valorisation de la citoyenneté individuelle et collective à partir d’une meilleure connaissance de la société dans laquelle nous vivons; 64 • L’approfondissement théorique des outils techniques de travail, de support à l’activité professionnelle et de lecture de la réalité sociale; • Le défi du processus de Bologne qui implique la construction d’un cursus ouvert, garantissant un profil minimum du professionnel. Un modèle qui va exiger du professionnel qu’il assume pleinement sa dimension technique, en lui imposant de pratiquer une autoformation, par le biais de l’enseignement / apprentissage ou de la recherche. Au regard de ce qui vient d’être dit au paragraphe précédent, sur les points forts, il pourrait sembler qu’il n’y a pas ou qu’il n’existe pas de lacunes et que ces mêmes points forts sont intégrés dans un modèle efficace et garant des compétences professionnelles aptes à répondre aux besoins de la société. Toutefois, et au risque de décevoir, il faut bien dire qu’il n’en est pas vraiment ainsi, car il existe beaucoup de lacunes, notamment: • Au niveau du modèle de gestion et des pratiques opérationnelles ; • Actuellement, le contexte des politiques publiques, en particulier de bien-être social, qui s’adressent à des groupes défavorisés, nous oblige à comprendre les rapports sociaux d’interaction entre l’État et la société civile. Une question qui impose un nouvel ordre social du point de vue de l’articulation des différents acteurs de la pratique professionnelle. o Le contexte économique, politique et social, actuel requiert des organisations sociales une gestion sociale moderne et requiert des professionnels une nouvelle attitude en matière de planification et d’exécution des politiques publiques. o Il est possible d’indiquer quelques fondements structurels et conjoncturels: • Fragilité du système économique; • Moins de moyens et de ressources; • Interdisciplinarité des politiques sociales; • Une plus grande interaction entre le public et le privé et entre l’État et la société civile. o Sur la base des fondements susmentionnés, il convient de réfléchir et d’évaluer le modèle de gestion des organisations (publiques et privées) ainsi que le modèle technicoopérationnel. o Actuellement, rare est l’homme politique, l’universitaire, le directeur d’un établissement, le gestionnaire d’une entreprise, le professionnel proprement dit, qui ne parle pas en termes de réseau et de partenariat en tant que nouvelle logique/nouvel ordre sous-jacent(e) à l’intervention professionnelle. Ce qui est toutefois pertinent, c’est de se demander et de remettre en question quels ont été les progrès réalisés dans le modèle de gestion des organisations, en vue de l’exercice d’un travail en réseau/partenariat. Il n’est pas compatible de conserver un modèle de gestion centralisateur, hiérarchisé, quand l’on prétend travailler dans l’horizontalité et le partage d’objectifs et de recettes de capital. o C’est, dans ce contexte, que l’on peut identifier la première lacune: • Une articulation déficiente entre enseignement/politique, conception/recherche, exécution/évaluation, c’est-à-dire, entre le modèle de gestion, les politiques publiques et le modèle technico-opérationnel. o Il est nécessaire de contrecarrer l’idée que ce sont la politique et la gestion des organisations qui définissent, structurent le modèle technico-opérationnel de ses professionnels et la remplacer par l’idée que c’est le modèle technico-opérationnel des 65 professionnels qui est orienté par leur formation et approfondi par leur qualification, leur recherche et leur exercice professionnel. o Il est également nécessaire que le professionnel applique davantage ses connaissances, par le biais de l’expérimentation, qu’il évalue celle-ci afin de mieux appliquer les outils techniques dont il dispose, en évitant ainsi de les dévaloriser. o L’intégration des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans l’activité quotidienne du professionnel, constitue une autre lacune dans le modèle de formation et de développement des techniciens. À l’heure actuelle, le professionnel a la possibilité de développer son auto-formation, par le biais de la formation à distance, en recourant aux nouvelles technologies ; il peut établir des réseaux d’intervention et de recherche, où il peut approfondir ses connaissances et obtenir des informations susceptibles de lui servir de support et de l’aider dans son intervention professionnelle. Les nouvelles technologies constituent, en outre, un support essentiel à l’intervention individuelle et collective du professionnel, en la rendant plus qualifiée, plus innovatrice et plus efficace, dans certaines situations. o Il existe donc des lacunes au niveau des nouvelles technologies, dont les fondements sont les suivants: • Insuffisance des ressources informatiques dans les organisations; • Leur introduction récente dans les programmes de formation; • L’investissement public réduit dans la qualification des professionnels et des institutions dans ce domaine. o Il existe encore une autre lacune, au niveau, cette fois, de l’intégration de la supervision dans les programmes de formation des professionnels et de son implémentation au niveau de l’exercice professionnel. Reconnaissant la supervision comme un processus de formation et de développement professionnel qui permet, par le biais des relations superviseur/supervisé et de l’activité professionnelle, d’acquérir, exercer et développer des attitudes, des aptitudes et des techniques professionnelles, en apprenant à traduire dans l’action pratique les principes, les connaissances, les objectifs, la méthodologie et les techniques de son propre domaine de formation. La supervision constitue un processus permanent qui présuppose une réflexion constante, accumulée et ajoutée, à chaque moment de la vie professionnelle. o Il s’agit d’une question qui est en rapport avec la formation tout au long de la vie et avec la mise à jour continue des programmes de formation des professionnels. Les organisations doivent ainsi investir davantage dans la formation continue des professionnels et le professionnel lui-même doit également investir davantage dans la remise à niveau de ses connaissances. o Une autre lacune est celle en rapport avec la capacité opérationnelle du modèle d’intervention professionnelle, désigné par interdisciplinarité. Si la diversité de la formation et l’approfondissement des connaissances inter- et intra- domaines scientifiques ont été mentionnés au nombre des points forts, il faut bien reconnaître également que si ces éléments sont essentiels à l’exercice de l’interdisciplinarité dans les pratiques professionnelles, ils assument une plus grande importance en tant que modèle d’intervention, 66 basé sur le principe de la polyvalence, ce qui ne potentialise pas les savoirs appris ni le modèle technico-opérationnel fondé sur le réseau/partenariat des professionnels. o L’interdisciplinarité impose une nouvelle culture professionnelle, où chacun reconnaît et respecte sa formation académique, désignée comme “Le Moi Intellectuel”, ce que l’on sait et ce qui constitue le cadre de référence où chacun doit comprendre son rôle dans le jeu de l’interdisciplinarité, à savoir: o Au niveau du transfert de concepts et de raisonnement entre disciplines; o Au niveau du transfert de concepts entre les différentes disciplines et les différents savoirs; o Au niveau de la promotion de l’innovation à partir de l’intersection entre les disciplines; o En ce qu’il permet de découvrir; o En ce qu’il permet une vision plus intégrale et moins partielle des problèmes; o En ce qu’il permet de ne pas rester prisonniers d’une méthode ou d’une méthodologie. En conclusion, il semble important de réfléchir sur ce qui suit: Les modifications au sein de la société et les changements sociaux, économiques, technologiques, politiques émergents, redéfinissent le champ des besoins sociaux, en défiant par conséquent les diverses catégories professionnelles à y apporter une réponse. Sans compter qu’ils défient aussi les professionnels à prendre conscience des exigences du processus formatif et à reconfigurer ainsi leurs pratiques professionnelles. 2.5.1. Conclusions relatives aux instruments de recueil de données — Les besoins identifiés dont ceux de formation des personnels Le diagnostic des besoins de formation des travailleurs sociaux a été effectué sur la base des instruments de recueil de données, approuvés par les organisations impliquées dans le projet, et en suivant les orientations fournies par le GIP FIPAG. Le public ciblé, dans cette étude, était formé par les diverses institutions partenaires portugaises de ce projet et leurs usagers. Notre but, ici, est de caractériser sommairement chacun de ces instruments ainsi que leur méthode d’application. Nous avons choisi de présenter l’analyse des résultats instrument par instrument. Pour faciliter le traitement statistique des données, nous avons utilisé le SPSS (statistical package for the social sciences) et, parallèlement, nous avons recueilli les ‘réponses ouvertes’ afin de procéder à une analyse qualitative des données. Enfin, nous avons regroupé les résultats en fonction du type de public ciblé : les enfants et les adolescents, d’une part, et les personnes âgées, de l’autre. Un diaporama, porté en annexe 0, présente les besoins de formation des travailleurs sociaux identifiés par les différents groupes de travail qui se sont réunis au Portugal, dans le cadre du projet Relais 2. Ces groupes, constitués de professionnels, de formateurs, d’experts scientifiques 67 et du chef de file, ont été chargés, suite aux enquêtes, de la réalisation du diagnostic des besoins de formation et de la réalisation des référentiels métier et formation. *Population cible : travailleurs sociaux en charge d’enfants et jeunes Questionnaire A Le questionnaire est organisé en quatre parties. La première correspond à la caractérisation des agents et la deuxième à l’identification de la personne interviewée: fonction et qualification. La troisième partie du questionnaire développe le volet ‘formation’ et la quatrième, et dernière partie, vise à connaître l’avis des personnes interviewées sur la fonction qu’elles exercent. Caractérisation de l’institution La première partie du questionnaire caractérise le genre d’institution et les principaux problèmes du public qu’elle accueille. A la question 2 (Quels sont les principaux problèmes du public avec lequel vous travaillez?), la plupart des réponses a été la suivante: - mauvais traitements, dans 58,5% des réponses; - perturbations psychologiques, dans 41,5%; - et autres problèmes, présents dans 75,6% des réponses À titre d’exemples des “autres problèmes” cités, nous avons relevé les problèmes scolaires, familiaux, de comportement, de violence entre pairs, les problèmes cognitifs, de démotivation, difficultés d’apprentissage, absentéisme scolaire, négligence, abandon, structure familiale dysfonctionnelle, carences économiques, carences affectives, accompagnement dans les activités pédagogiques, marginalité et abandon. Caractérisation des interviewés Le deuxième volet de questions commence par la question 3, qui permet de caractériser les personnes interviewées. Ainsi, la plupart des interviewés ont signalé l’option ‘autre’. Ce qui veut dire qu’elles exercent d’autres fonctions qui ne sont pas présentées dans la grille. La prédominance des réponses correspond à l’éducateur social. Parmi les diverses options identifiées, celle qui a été la plus souvent signalée a été la fonction ‘Assistante sociale’ (17,5%) et, en ce qui concerne l’ancienneté, la moyenne des réponses a été d’environ 8 ans. La question 4 permet d’identifier le type de lien contractuel des agents d’intervention. Le lien prédominant est celui de « salarié » (80,5%), suivi de l’option ‘titulaire d’une fonction publique de l’administration centrale’ (19,5%). La question 5 caractérise les personnes interviewées en fonction de leur âge. Le groupe d’âge le plus représenté chez ces agents est celui de 30 à 40 ans (45%). 68 Formation Dans la partie du questionnaire qui aborde les questions en rapport avec la formation, à la question 7 (Mentionnez si vous suivez une formation quelconque en rapport avec l’exercice de votre fonction), la majorité des réponses sont affirmatives (80,5% des réponses). Il a été constaté, en outre, qu’une grande partie des personnes interrogées ont suivi cette formation en dehors de l’institution où elles travaillent (39,4%). À noter que, pour la question 8, (Estimez-vous que votre formation est suffisante pour répondre aux problèmes des personnes avec lesquelles vous travaillez?), la majorité des réponses sont affirmatives (environ 54%). Quant au nombre d’heures de formation suivies, il se situe essentiellement dans la tranche de 0 à 20 heures (47,5% des réponses). plus grandes À la question 10 (Quelles difficultés rencontrez-vous sur le « terrain»?), les difficultés signalées sont essentiellement les suivantes : rapport temps/tâches (61%); disponibilité des ressources humaines (34,1%) et ressources organisationnelles (31,7%). La plupart des agents qui travaillent avec des enfants et des jeunes signalent qu’ils ont besoin d’une formation spécifique pour mieux exercer leurs fonctions (question 11: de quelle formation auriez-vous besoin pour mieux exercer vos fonctions?). L’analyse des « réponses ouvertes » permet de déceler deux lignes directrices différentes: Il existe, d’une part, des techniciens qui indiquent la nécessité de développer une formation continue, tournée vers les besoins qu’ils ressentent sur le terrain: « Remise à niveau sur certains thèmes de la toxicomanie, sur les méthodologies innovatrices de formation visant à capter l’attention des enfants et des jeunes ». Il faudrait encore pouvoir travailler sur les questions de la violence, de la gestion et la médiation des conflits, le rapport avec les familles et la thérapie familiale. Toujours sur le plan comportemental, l’application de ce questionnaire nous a permis de conclure à l’existence de problèmes liés à la psychologie de l’adolescent, la santé publique, les premiers secours ainsi que la formation dans le domaine des activités ludiques. Parallèlement à ces besoins, il en existe d’autres plus spécifiquement liés à la législation et aux droits des mineurs, à la gestion de l’éducation et au travail en équipe. Il a été constaté, d’autre part, un certain désir d’obtenir une formation qualifiante, de niveau supérieur. Ainsi, certains ont manifesté le désir de suivre des cours de licence (en psychologie, éducation des petits enfants, éducation sociale), des études de post-graduation en santé mentale chez les enfants institutionnalisés, en éducation spécialisée, dans le cadre de la supervision de cas. Il y a même certaines personnes interviewées qui, dans leur témoignage, ont manifesté le désir de faire une maîtrise en psychologie. D’une manière générale, les personnes interviewées considèrent qu’elles ont eu des formations utiles. Nous transcrivons, ci-dessous quelques-unes des réponses : ID 4 ‘ …premiers secours, hépatite (santé), thérapie familiale.’ ID 10 ‘…psychologie positive, droits de l’enfant — législation.’ ID 12 ‘… dans le domaine de la santé (maladies), comportement infantile/juvénile, développement personnel, gestion des émotions, support émotionnel à la propre personne et aux autres.’ 69 ID 31 ‘…gérer les confrontations entre les enfants et les jeunes’ ID 33 ‘… problèmes de l’adolescence.’ ID 36 ‘éducation spécialisée (pour travailler avec des enfants et jeunes ayant un handicap mental, ayant des comportements inadaptés)’. ID 41 ‘législation sur les enfants et les jeunes en danger’. ID 44 ‘…besoins éducatifs spéciaux, signalisation de cas, enfants en danger, etc.’ ID 48 ‘construction d’outils pour travailler avec les jeunes dans le cadre des compétences personnelles et sociales. Meilleure connaissance au niveau de leur personnalité, leur développement psychologique et au niveau des pathologies, pour travailler sur l’identification des signes pathologiques et pour intervenir.’ ID 49 ‘au niveau des compétences sociales et personnelles avec les jeunes et avec les techniciens, programmation et planification du projet.’ ID 51 ‘compétences personnelles et sociales. Planification et évaluation’ ID 52 ‘comportements dangereux, lois sur la protection des enfants, méthodologie en matière de compétences sociales et personnelles (médiation sociale, délinquance juvénile). ID 53 ‘remise à niveau sur quelques thèmes de toxicomanie, sur les méthodologies innovatrices de formation permettant de capter l’attention des enfants et des jeunes.’ ID 58 ‘gérer la souffrance des enfants et des jeunes institutionnalisés. Instruments d’évaluation de la relation parentale.’ ID 59 ‘faire face à la souffrance des enfants et des jeunes institutionnalisés. Instruments d’évaluation de la relation parentale. Intervention dans le domaine des handicaps.’ ID 63 ‘Comportement infantile. Psychologie du développement.’ ID 74 ‘dans le domaine du français/ anglais’ Nous avons demandé aux interviewés qui avaient répondu affirmativement à la question 12 (Vous souvenez-vous d’une quelconque expérience de formation qui vous ait été particulièrement utile?’), d’indiquer de quel point de vue cette formation leur avait été utile. Ils se sont manifestés de la façon suivante: ‘ j’ai amélioré mon travail’ — 86,1% ‘ j’ai amélioré ma connaissance des besoins des usagers’ — 62.2% ‘ j’ai amélioré ma motivation envers le travail’ - 48.6% La formation suivie par ces techniciens a porté sur des thématiques comme le rejet par les familles (48,8%); l’exclusion (43,9%) ainsi que sur des thèmes autres que ceux figurant dans les options et présents dans 43,9% des réponses. Ces autres options ont été les suivantes: gestion des conflits, sexualité, expression dramatique et plastique, relations humaines, culture familiale, diagnostic social, éthique, déontologique et, en supervision, premiers secours, développement de l’enfant, développement des compétences en vue de la formation. En ce qui concerne l’efficacité de la formation (question 15), les réponses des agents d’intervention ont été les suivantes : La formation est efficace : ‘si elle améliore la qualité du travail (au niveau des tâches de chaque agent)’ — 82,9% 70 ‘si elle aide à résoudre des problèmes spécifiques’ — 75,6% ‘si elle améliore la qualité du service (mission de l’institution)’ — 73,2% En réponse à la dernière question du questionnaire, la plupart des personnes interrogées mentionnent qu’elles aimeraient modifier quelque chose dans la fonction qu’elles exercent. (87,8% des réponses). ID 1 ‘modifications concernant la fonction: rôle de l’assistante sociale (très administratif), manque de personnel, organisation (annexe d’une autre institution)’. ID 3 ‘une plus grande disponibilité, afin de mieux répondre aux différentes situations ; ‘ système lourd’, ce qui a pour conséquence, qu’il se passe trop longtemps avant d’obtenir une réponse aux demandes. Trop de bureaucratie.’ ID 5 ‘ L’image que l’institution a des éducateurs, car elle ne les valorise pas. C’est un travail très important, car ils remplacent les professeurs et même bien souvent les parents.’ ID 8 ‘qu’il soit tiré parti des ressources humaines et que celles-ci soient adaptées aux services correspondant à leur formation initiale. Encourager tous les professionnels à promouvoir l’innovation au niveau de l’action (plus grande autonomie). Des horaires mieux adaptés aux besoins individuels de chaque agent (travail par roulements).’ ID 13 ‘Horaire plus fixe, rémunérations, plus de valorisation professionnelle et personnelle, travailler avec moins d’usagers, une plus grande autonomie, des canaux d’articulation plus horizontaux’. ID 35 ‘Fonction actuelle: accompagnant d’enfants et de jeunes au quotidien dans un foyer d’accueil. - j’aimerais avoir plus de temps disponible (pas en contact direct) pour préparer les activités d’arrière-plan (activités de loisirs, vacances). - j’aimerais exercer des fonctions plus en rapport avec la fonction d’éducateur social (groupe d’âges plus âgés). Si ce n’est pas possible, j’aimerais avoir une fonction plus orientée vers les soins à la première enfance (N.d.T. : 3 mois-3 ans).’ ID 39 ‘‘Travailler davantage dans le cadre de la prévention. Travailler directement en relation avec les éducatrices, avec les familles et également avec les enfants.’ ID 49 ‘‘Je me sentirais plus gratifiée si je restais dans une seule communauté. Si je pouvais comprendre l’évolution du travail.’ ID 53 ‘Juste une question de temps. Si je pouvais travailler plus d’heures avec un groupe spécifique, je pense que ce serait plus rentable.’ ID 52 ‘Pouvoir changer d’endroit ; je ne trouve pas profitable de rester longtemps au même endroit, pour ne pas s’enfermer dans la routine et parce que c’est bon du point de vue de la motivation.’ ID 58 ‘Réorganisation de l’horaire et des tâches, pour pouvoir accorder une plus grande attention individualisée aux enfants/jeunes, pour être plus disponible pour discuter, pour des réunions, pour élaborer des rapports, …’ ID 59 ‘réorganisation des horaires et des tâches pour accorder une plus grande et meilleure attention aux enfants. Du temps pour évaluer les cas et en discuter ’ À noter, toutefois, qu’il existe des agents d’intervention qui estiment qu’il ne vaut pas la peine de changer quoi que ce soit, car ils réalisent, de toutes façon, toutes les tâches quotidiennes exigées par les soins des enfants. Cependant, ils regrettent qu’il n’y ait pas plus de personnel pour se répartir les tâches, ce qui permettrait de mieux accueillir les enfants. *Population cible : personnes âgées 71 Questionnaire A Ce questionnaire a été appliqué aux travailleurs sociaux qui travaillent avec les personnes âgées. La première partie du questionnaire caractérise le genre d’institution ainsi que les principaux problèmes du public qu’elle accueille. À la question Quels sont les principaux problèmes du public avec lequel vous travaillez?’, la plupart des réponses ont été les suivantes: - santé et dépendance physique (87%) - isolement (73,9%) - perturbations psychologiques (69,6%) Quant au deuxième volet du questionnaire et à la question 3, à savoir, quelles sont les fonctions exercées par l’interviewé(e), les réponses se sont centrées sur la catégorie ‘autres’. Les autres options signalées étaient : directeurs techniques d’établissement (13%), assistantes sociales (13%) et animateurs/thérapeutes occupationnels (13%). Ces agents ont une ancienneté dans la fonction d’environ 6 ans. Le type de lien contractuel de ces professionnels est essentiellement celui de ‘salarié’ (82,6%), suivi de l’option ‘titulaire d’une fonction publique de l’administration centrale’ (13%). En ce qui concerne la question 5 (âge), le groupe d’âge le plus représenté est celui de 40 à 50 ans (54,5%), suivi de celui de 30 à 40 ans (27,3%). Quant à la question 6, portant sur le régime de travail, il a été constaté que tous les agents travaillent à temps plein (100%). Quant à la question 7 Indiquez si vous avez déjà suivi une formation quelconque formation en rapport avec l’exercice de votre fonction’, la plupart des réponses sont positives (63,6%). C'est-àdire que la plupart des personnes interrogées considèrent qu’elles ont déjà suivi une formation spécifique pour l’exercice de leur fonction. Il a été constaté aussi que la majorité des interviewés, ont suivi cette formation en dehors de l’institution où ils travaillent (64,3%). À noter qu’en ce qui concerne la question 8, (Estimez-vous que votre formation est suffisante pour répondre aux problèmes des personnes avec lesquelles vous travaillez?), la plupart des réponses sont affirmatives (environ 91%). Quant au nombre d’heures de formation suivie, il est réparti entre la tranche de 0 à 20 heures (72,7%) et celle de 20 à 40 heures (18,2%). plus grandes À la question 10, (Quelles difficultés rencontrez-vous sur le « terrain »?), les difficultés identifiées sont les suivantes : manque de disponibilité de ressources humaines (47,8%), non adéquation du rapport temps/tâche (34,8%) et ressources matérielles limitées (26,1%). En ce qui concerne les personnes qui interviennent auprès des personnes âgées, les besoins de formation sont plus centrés sur la relation avec la personne âgée, les premiers secours, l’hygiène et les maladies caractéristiques du troisième âge (question 11). Certains ont manifesté le désir de suivre une formation dans les domaines de la gériatrie, la psychologie des personnes âgées, la supervision et les post-graduations dans la relation d’aide. Néanmoins, une bonne partie des réponses à cette question s’est centrée sur l’option ‘uniquement une formation spécifique pour la fonction’ (39,1%). En ce qui concerne la question 12, (Vous souvenez-vous d’une quelconque expérience de formation qui vous ait été particulièrement utile?), les personnes interrogées se sont manifestées de la façon suivante: 72 ‘j’ai amélioré ma connaissance des besoins des usagers’ — 88,2% ‘j’ai amélioré mon travail’ — 70,6% ‘je me sens mieux dans mon travail’ — 52,9% La formation suivie portait sur des thèmes en rapport avec la maladie (69,9%), la dépendance physique (60%) et l’isolement (39,1%). À la question 15, Estimez-vous que la formation puisse être un instrument efficace?, les réponses ont été les suivantes: La formation est efficace: ‘si elle est renouvelée souvent’ — 87% ‘si elle améliore la qualité du travail (au niveau des tâches de chaque agent)’ — 82,6% ‘si elle aide à résoudre des problèmes spécifiques.’ — 73,9% Parmi les agents qui travaillent avec les personnes âgées, le souhait de modifier quelque chose dans leur fonction, est présent dans 65,2% des réponses. ID 18 ‘rémunération plus élevée, plus en accord avec l’effort et la disponibilité qui sont exigées.’ ID 29 ‘j’aimerais avoir un peu de temps pour pouvoir surveiller et enseigner mes collègues qui ont moins d’expérience dans le travail, dans la mesure où je suis la coordinatrice de l’équipe, mais le temps dont je dispose ne le permet pas.’ *Population cible : enfants et jeunes Questionnaire B Analyse de la grille du questionnaire B, appliqué aux usagers: enfants et jeunes Suite à ce qui a été convenu lors du 1er séminaire du projet (à Grenoble), la grille a été appliquée aux enfants à partir de 12 ans, dans tous les organismes portugais partenaires au sein du projet, à l’exception de l’ABEI — Associação para o Bem-Estar Infantil (Association pour le Bien-être infantile). En effet, dans cette association, nous avons interviewé 3 enfants de 11 ans. Cette exception est due au fait que nous souhaitions faire participer une population en risque d’abandon (des enfants et des jeunes qui participent aux ‘activités de temps libres extrascolaires’ dans leur quartier) et qui puisse représenter l’un des partenariats. La grille d’entrevue, analysée ici, est organisée en deux parties fondamentales : - l’identification de la personne interviewée - les problèmes de ces personnes ainsi que leurs besoins Identification de la personne interviewée En ce qui concerne la caractérisation des interviewés, et plus spécifiquement leur situation résidentielle, il a été possible d’aboutir aux données suivantes : 73 - ils vivent dans un foyer, à leur domicile ou en régime de semi-internat. Il avait aussi été prévu une option ‘autre type d’établissement’; - les jeunes de 16 ans représentent 23,1% des interviewés qui vivent dans un foyer; - les jeunes de 14 ans représentent 19,2% des interviewés qui vivent dans un foyer; - les jeunes de 17 ans représentent 30,8% des interviewés qui vivent dans un foyer. Il n’existe pas de prédominance quant au sexe des enfants et jeunes qui vivent dans un foyer (50% pour chacun des sexes). Quant à la situation familiale de ces enfants et de ces jeunes (question 3), il convient de signaler que: La prédominance est l’option ‘Autre situation’ (célibataire) qui correspond à 88,2% des réponses. Problèmes des personnes et leurs besoins Dans cette partie de la grille d’entrevue, centrée sur les problèmes auxquels sont confrontés la majorité des enfants et des jeunes, sont: - Drogue et alcool (36,5%) - Autres problèmes (26,9%) ‘problèmes en rapport aux illusions que nourrissent les jeunes concernant le foyer, problèmes scolaires, la relation avec leurs parents qui n’est pas toujours la meilleure possible…’ - Isolement et perturbations psychologiques (17,3%). Quant aux besoins actuels des usagers (question 5), il faut noter que les besoins prédominants sont: - Aide financière (35,3%) pour aider la famille, pour commencer son propre parcours de vie après la sortie du foyer (pour acquérir son propre logement, par exemple); - Appui dans la vie quotidienne (34,6%) - Appui pour trouver un emploi (32,7%) Les usagers en situation d’accueil sont, pour la plupart, satisfaits du type d’aide qu’ils reçoivent : dans le groupe d’enfants et de jeunes, il a été enregistré 90,9% de réponses affirmatives. Quant aux aspects positifs, les réponses des interviewés ont été les suivantes: ID 8 ‘développer des rapports de convivialité avec ses amis’ ID 14 ‘nous bénéficions de tout l’appui et la maison est toujours bien tenue’. ID 16 ‘l’esprit de solidarité des collègues et des éducateurs’ ID 17 ‘l’ambiance familiale qui existe’ ID 18 ‘l’ambiance accueillante, nous disposons d’un coin à nous pour être seuls et nous sommes à l’aise avec les éducateurs.’ ID 35 ‘on nous aide à comprendre les choses, si on a de la fièvre, ils téléphonent aux parents. Pour les transports, les consultations, l’alimentation, ils parlent aux parents.’ ID 64 ‘ Le rapport avec mes éducatrices et mes collègues.’ ID 67 ‘il y a des gens qui se soucient de nous et nous aident.’ 74 ID 72 ‘l’expérience d’être avec des personnes différentes et de différents âges. Dans notre éducation, nous apprenons à partager les uns avec les autres. ID 91 ‘c’est mieux que d’être dans la rue.’ Les aspects négatifs indiqués par le groupe d’enfants et de jeunes, ont été les suivants: ID 13 ‘des professeurs moins sympathiques, des salles de classe et des toilettes inadéquates.’ ID 14 ‘il existe plus d’enfants que de jeunes dans la maison.’ ID 19 ‘à étudier ici, je peux comprendre le bon et le mauvais côté de ma vie’ ID 90 ‘il y a des choses qui nous concerne dont ils devraient se soucier plus, ce n’est pas seulement quand nous sommes mal qu’il faut qu’ils s’occupent de nous, ils doivent toujours se préoccuper.’ ID 91 ‘peu d’aide financière et peu d’attention de la part des éducateurs, car les nouveaux venus ont besoin de plus d’attentions.’ D’après la plupart des réponses, les usagers sont satisfaits du personnel qui les aide, (84,5% des réponses affirmatives). Le nombre de réponses affirmatives domine à la question 8 (‘pensez-vous qu’ils/elles peuvent réellement vous aider à résoudre ou à améliorer votre situation?’). Les enfants et les jeunes considèrent que les travailleurs sociaux peuvent modifier leur situation (88,5% des réponses). Les interviewés sont satisfaits du travail des volontaires (93,8% des réponses ont été affirmatives). Ils se montrent satisfaits des collaborateurs de l’institution (question 10), il y a 75% de réponses affirmatives. La grande majorité des interviewés ont choisi de ne pas faire de remarques ni d’ajouter d’informations complémentaires (comme cela leur était demandé à la question 11): (80,87 % des personnes interviewées). Nous transcrivons quelques-unes des remarques faites par les interviewés: ID 63 ‘Les éducatrices devraient accorder plus d’attention à certains d’entre nous qui ont des problèmes et qui agissent mal, par exemple : voler, ne pas aller en classe. S’ils le font, c’est qu’ils ont un motif. Je trouve qu’elles devraient prendre plus d’initiatives, parce que c’est important aussi de pouvoir parler et d’être écouté. Je trouve que c’est important aussi qu’il y ait des débats destinés aux élèves sur la sexualité, la toxicomanie’ ID 68 ‘je trouve que les personnes qui travaillent avec les jeunes devraient être plus impartiales.’ ID 70 ‘les éducateurs devraient adapter leur langage pour les nouveaux venus, ils parlent d’une façon très adulte.’ ID 72 ‘je trouve que les directeurs et la responsable de l’institution (provedora) devraient être plus proches de nous, même pour pouvoir comprendre nos besoins. Qu’est ce que ça fait s’ils nous trouvent bons si, dans la rue, ils ne nous connaissent pas???’ *Population cible : personnes âgées 75 Questionnaire B Ce questionnaire a été appliqué aux usagers. Concernant la caractérisation des interviewés, il a été possible d’aboutir aux données suivantes: - la plupart des personnes interviewées vivent dans une maison de retraite (81,29%). -11 personnes interviewées vivent dans leur propre domicile (73,45%). Le croisement entre les variables sexe et structure d’accueil permet de constater qu’il y existe une prédominance du sexe féminin dans toutes les options. Quant à la question n0 3, concernant la situation familiale, la prédominance va à l’option ‘Autre situation’ (célibataire ou veuf) - 81,4%. Les problèmes des personnes âgées interviewées sont liés pour la plupart : - à la santé (79,5%) - autres (29,5%) - isolement (27,3%) En ce qui concerne les besoins des personnes âgées interviewées, ils se centrent sur: - l’aide dans la vie quotidienne (70,5%) - aide financière (31,8%), en particulier pour les médicaments - aide au logement (18,2%) Les personnes âgées en situation d’accueil sont, pour la plupart, satisfaits du genre d’aide qu’ils reçoivent : 96,7% de réponses affirmatives. ID 1 ‘activités d’animation, alimentation, 2 repas (des fois bons et d’autres fois moins bons), très propre.’ ID 5 ‘Alimentation, toutefois c’est parfois meilleur parfois moins bon, propreté.’ ID 21 ‘c’est comme une auberge avec une tendance à l’hôpital = les installations sont bonnes’. ID 25 ‘les activités qui sont développées avec les personnes âgées.’ ID 31 ‘j’aime bien les techniciens, la maison est bien équipée, les installations sont bonnes.’ ID 79 ‘je suis bien traité’ ID 80 ‘tout est positif’’. ID 85 ‘l’attention affectueuse, les installations.’ Les réponses des personnes âgées sur les aspects négatifs ont essentiellement rapport à la satisfaction des besoins de base. Nous transcrivons, ci-dessous, quelques-uns des avis qui ont été émis : ID 4 ‘je ne suis pas très exigeante. Toutefois, l’ambiance tourne plus autour de la mort, aussi je préfère rester dans ma chambre ou voir mes amis en dehors de la maison de retraite, dans le quartier ; je les vois presque tous les jours.’ ID 28 ‘l’alimentation’ ID 31 ‘ils ne m’aident pas quand je le demande.’ 76 ID 63 ‘alimentation, hygiène.’ ID 80 ‘ce serait bien de faire des visites, des excursions, se promener.’ ID 85 ‘l’attention affectueuse, les installations.’ Les usagers sont satisfaits du personnel qui les aide. Toutes les personnes interviewées ont répondu affirmativement (100%). Les interviewés sont également satisfaits du travail des volontaires, une affirmation présente dans 87,5% des réponses. Même chose pour le travail des collaborateurs de l’institution (question 10). Le niveau de satisfaction est de 81,3%. La majorité des personnes interviewées (79,5%) ont choisi de ne pas faire de remarques ni d’ajouter d’informations complémentaires, comme cela leur était demandé à la question 11. Nous transcrivons, toutefois, quelques-unes des remarques des interviewés: ID 79 ‘je trouve qu’il devrait y avoir plus de volontaires, pour les personnes plus enfermées qui ne peuvent pas sortir, je voudrais prendre l’air.’ ID 81 ‘les gens sont très gentils, ils nous aident et ils sont très patients avec nous.’ *Population cible : enfants et jeunes Questionnaire C Les données présentées ont été recueillies à partir d’une entrevue des structures d’appui. responsables des Le formulaire de l’entrevue est organisé en six parties distinctes. Caractérisation de l’organisme, financement, ressources humaines, volontaires et autres questions. Caractérisation de l’organisme/institution L’analyse de la première partie de ce questionnaire permet de caractériser organisme/l’institution. Les données font apparaître que 62,5% des personnes interrogées sont des enfants et des jeunes qui vivent dans des foyers. Les principaux problèmes des enfants et des jeunes accueillis sont : l’isolement (62,5%), l’abandon (62,5%) et les problèmes de logement (50%). L’analyse statistique des données obtenues à la question 4, permet d’identifier quelques données statistiques descriptives sur le nombre de places d’accueil (théoriques et réelles) dont disposent les organismes : THÉORIQUES RÉELLES MÍNIMUM 26 22 MÁXIMUM 690 741 Moyenne 153,7 153,3 77 Financement Les principales sources de financement de l’organisme, dans le cas des institutions qui accueillent des enfants et des jeunes, sont l’État (62,5%) et les fonds communautaires (37,5%). Agents/Ressources Humaines Les principales contraintes en matière de recrutement du personnel sont, d’après les interviewés: - l’engagement de personnel qualifié (50% des réponses); - trouver des personnes motivées et les former (50% des réponses). L’option ‘autres’ représente 25% des réponses données. Il est apparu que les aides de foyer et les éducateurs spécialisés sont difficiles à recruter. Il existe, par ailleurs, une impossibilité d’engager du personnel due aux restrictions de la politique actuelle en matière de recrutement pour la fonction publique au Portugal. Formation La quatrième partie de l’entrevue vise à recueillir des informations sur la formation. Les actions de formation sont organisées de façon prédominante sous forme de modules et prévoient l’utilisation des nouvelles technologies de l’information. Le niveau d’études des agents se distribue de façon homogène : - niveau d’études inférieur au “bacharelato” (bac + 3) — 50% - niveau d’études supérieur au “bacharelato” — 50% La question 11 nous révèle que la formation des collaborateurs est importante pour stabiliser les ressources humaines (75%). Volontariat Cette partie de la grille d’entrevue permet de conclure qu’il existe des volontaires dans la plupart des organismes qui accueillent des enfants et des jeunes (87,5%). Il a été possible de déduire, en outre, que ces volontaires suivent habituellement une formation (71,4%). La dernière question de l’entrevue qui porte sur la façon dont les personnes interrogées envisagent les concepts d’abandon et de relation d’aide, n’a pas été traitée sur le plan statistique, dans la mesure où ces questions sont ouvertes. Ainsi, pour la question ‘Comment définissez-vous la situation d’abandon ?’ (question 14 a), nous avons obtenu les réponses suivantes : ID 1 ‘dans un sens plus large, je le définis comme le manque d’amour. Dans un sens plus restreint, comme un abandon physique et affectif.’ ID 2 ‘l’abandon n’implique pas seulement l’absence de la famille, mais également le désintérêt de celle-ci envers l’enfant ou la personne âgée.’ ID 4 ‘Tout individu dont les besoins essentiels ne sont pas satisfaits.’ 78 ID 5’ ne pas avoir de références parentales, se sentir complètement seul et avoir besoin de soutien, d’une main amie.’ ID 8 ‘Abandon psychologique, affectif et effectif. Absence de références familiales, manque d’accompagnement éducatif.’ Pour la question de la définition des critères et des caractéristiques de la situation d’abandon, nous avons reçu les contributions suivantes: ID 1 ‘les critères qui caractérisent la situation d’abandon sont, pour moi, le manque d’amour et l’inexistence des soins de base.’ ID 2 ‘L’absence de la famille et, quand celle-ci existe, le désintérêt envers le membre de la famille en question.’ ID 3 ‘La négligence des besoins de base de l’enfant.’ ID 4 ‘dépression, tristesse, refuge dans la drogue et/ou l’alcoolisme, marginalité, fragilité émotionnelle.’ ID 5 ‘grande tristesse, agressivité au premier contact, allure peu ou pas soignée, isolement, réactions, dans certains cas, à l’intégration dans le groupe scolaire, sous-nutrition.’ ID 8 ‘Absence d’affection, absence d’accompagnement et de références d’un adulte, vivre en dehors de la communauté de résidence.’ La relation d’aide est définie comme étant celle qui : ID 1 ‘présuppose la relation dans son ensemble et un amour inconditionnel.’ ID 3 ‘Relation qui s’établit avec l’enfant/le jeune pour colmater les carences sociales et affectives.’ ID 4 ‘possibilité de procurer aux personnes des formes/moyens de trouver une réponse/solution à leurs besoins. ID 5 ‘aider à ‘grandir’’, en étant à l’écoute, en dialoguant, en communiquant des valeurs essentielles, donner de l’affection.’ ID 6 ‘Aider à construire un projet de vie qui a un sens’. ID 7 ‘Comprendre les causes qui ont conduit à l’abandon (“l’abandonneur”), et chercher un chemin pour celui qui a été abandonné en lui enlevant le stigmate de l’abandon avec beaucoup d’amour et de tendresse.’ ID 8 ‘Notre relation d’aide va dans le sens du développement des compétences sociales et personnelles. Relation d’affectivité / proximité avec l’usager. Promouvoir la participation active à l’auto-aide.’ *Population cible : personnes âgées Questionnaire C Les données présentées ont été recueillies à partir d’une entrevue des organismes d’appui. responsables des En ce qui concerne la caractérisation du type d’organisme, il est possible de conclure que 66,7% correspondent à l’option ‘ maison de retraite’. 79 Les principaux problèmes des personnes âgées sont: les problèmes d’isolement (100%), de santé (66,7%) et les problèmes de logement (66,7%). L’analyse statistique des données obtenues à la question 4, permet d’identifier quelques données statistiques descriptives sur le nombre de places d’accueil (théoriques et réelles) dont disposent les organismes : THÉORIQUES RÉELLES MÍNIMUM 49 47 MÁXIMUM 128 123 moyenne 84 79,7 Quant au financement de l’organisme (question 5), il convient de tenir compte du fait que ces organismes sont financés, pour la plupart, à partir d’autres budgets que ceux mentionnés dans les options présentées dans la grille d’entrevue (66,7%), à savoir, l’État (33,3%) et le Ministère de Tutelle (33,3%). En réponse à la question sur l’organisation des actions de formation (question 9), aucune option n’a été signalée concernant la formation initiale. Dans le cadre de la formation continue, l’on constate une plus grande distribution dans l’option ‘par module’ (100%) et dans l’‘utilisation des nouvelles technologies de l’information’ (33,3%). Dans les organismes qui accueillent des personnes âgées, la distribution des niveaux de formation est la suivante: 66,7% des agents ont des niveaux d’études inférieurs au “bacharelato” (bac + 3) et 33,3% ont des niveaux d’études supérieurs au “bacharelato”. La question 11, sur les conséquences de la formation sur l’emploi, nous révèle que la formation des collaborateurs est importante pour stabiliser les ressources humaines - 66,7 % des réponses vont dans ce sens. La sixième partie de la grille d’entrevue présente quelques questions sur le volontariat, à la question 12, il est demandé s’il existe ou non des volontaires dans l’institution. La conclusion est que, de fait, ces organismes accueillent des volontaires (environ 67%). Il a été possible de déduire, à partir de la question 13, que tous les volontaires suivent des actions de formation. Questionnaire D Analyse du questionnaire D, destiné aux organismes de formation qui travaillent avec différents types de publics cibles du projet Relais2. Les résultats obtenus par l’application de ce questionnaire, ont été les suivants: Parmi les catégories identifiées pour le public accueilli par les organismes de formation en vue d’une formation, la catégorie des salariés (42,9%) domine. Il a été constaté, également, une forte prédominance dans la catégorie ‘autres publics’, comme par exemple, des étudiants ayant une formation initiale supérieure, des étudiants de l’enseignement secondaire et des personnes de 80 plus de 23 ans et des cadres supérieurs (dirigeants et techniciens de la fonction publique), le tout correspondant à 71,4% des réponses. Dans le chapitre du questionnaire portant sur les contenus de formation, les réponses affirmatives (83,3%) dominent quant à la question de savoir si l’organisme de formation propose habituellement des actions de formation qui apportent des connaissances et des compétences spécifiques sur la relation d’aide auprès des personnes en situation d’abandon. Toujours à ce propos, et en rapport à la question 4 (‘ Avez-vous l’habitude de proposer des actions de formation qui apportent des connaissances et des compétences spécifiques sur la relation d’aide auprès des personnes en situation d’abandon ?), il faut mentionner qu’en ce qui concerne le public cible des agents d’intervention, les actions de formation tournées vers la problématique des enfants dominent — 85,7%. Quant au mode d’organisation des actions de formation, question 6, dans le cadre de la formation initiale, les actions en alternance prédominent (42,9%). Dans le cadre de la ‘formation continue’’, les formations en module sont les plus nombreuses (56,1%). En ce qui concerne le financement des actions de formation, question 7, les actions financées par les Fonds communautaires (57,1%) sont à ex-equo avec celles financées par les formés euxmêmes. À la question 8 (‘Les formés reçoivent-ils une rémunération?’), l’absence de rémunération pour les formés domine (71,4%). En matière d’utilisation de référentiels de formation, la plupart des organismes de formation les utilisent (85,7%). Ces référentiels de formation sont surtout ceux de l’IEFP — l’Institut pour l’Emploi et la Formation Professionnelle - et ceux construits au niveau interne, de façon à répondre, dans la mesure du possible, aux besoins de formation détectés. Quant à la question 10, ‘les formateurs de ce secteur bénéficient-ils d’actions de formation spécifique ?’, les réponses ont été largement négatives, avec 57,1% des réponses données. En ce qui concerne le matériel pédagogique utilisé pour la formation, tous les organismes de formation interviewés les utilisent : les moyens informatiques et les manuels de formation figurent dans 100% des réponses, quant au ‘vidéo et autre matériel’, ils sont présents dans 85,7% des réponses. En ce qui concerne la question ouverte (question 12) ‘Si vous avez d’autres éléments à ajouter, veuillez les indiquer’, 71,4% des personnes interrogées ont choisi de répondre. Parmi les réponses données, nous présentons ici certains des avis qui ont été émis: ‘il existe certaines difficultés pour répondre au questionnaire car il n’est pas conçu pour les organismes de formation, il est donc mal formaté. Le questionnaire ne sera d’aucune utilité pour évaluer les besoins de formation.’ ‘compte tenu des carences en qualification professionnelle chez les professionnels qui interviennent auprès des publics destinataires du projet RELAIS 2 - les enfants, les jeunes et les personnes âgées en situation d’abandon — et compte tenu de l’émergence d’une modification de cet état de choses, il faut reconnaître qu’il est pertinent de renforcer la formation continue dans ce secteur d’activité et d’encourager le recours à de nouvelles mesures, nommément la reconnaissance, la validation et la certification des compétences, moyennant l’accès aux Centres de Nouvelles Opportunités. Une façon de promouvoir l’augmentation des compétences personnelles, sociales et professionnelles des travailleurs sociaux, objet de l’étude.’ ‘pour qu’il existe une formation qualifiée, il faut nécessairement qu’il existe : - une formation continue pour permettre aux intervenants sociaux de poursuivre leur intervention de façon qualifiée et actualisée. 81 - une formation continue informelle en partenariat qui permette de promouvoir le partage et l’échange d’expériences des intervenants sociaux, en promouvant ainsi leur qualification.’ DIVISION DES OUTILS DE RECUEIL DE DONNÉS POUR ELABORER LE DIAGNOSTIC ET ETAT DE LIEUX SUR LES BESOINS DE FORMATION POUR LES TRAVAILLEURS SOCIAUX (ENFANTS, ADOLESCENTS ET PERSONNES ÂGÉES) Interviewer Lucinda Correia N.0 19 Outils (questionnaire et entretien) Q1 - Agents ABEI (8) — enfants et adolescents E1 - Responsable ABEI (1) — enfants et adolescents E1 - Responsable IAC (1) — enfants et adolescents Q1- Agents IAC (9) - enfants et adolescents Carina 23 E2 — Usagers CPL — Sta Clara (10) — enfants et adolescents E2 - Usagers ABEI (3) — enfants et adolescents E2 — Usagers SCML (10) — personnes âgées Sónia 25 E2- Usagers CEAS (10) — personnes âgées E2 - Usagers CPL — PM (10) — enfants et adolescents E2 - Usagers IAC (5) — enfants et adolescents Joana Ramos Graça André Isabel Gama 15 6 19 E2 - Usagers IAC (15) — enfants et adolescents Q1 — Agents SCML (6) - enfants et adolescents Q1 — Agents SCML (11) — personnes âgées Q1 — Agents SCML (7) — enfants et adolescents Q2 — Organisme de formation — SCML (1) Luísa Ferreira 3 Q2 - Organisme de formation — IEFP (1) Q2 - Organisme de formation — ISSSLX (1) Q2 - Organisme de formation — Syndicats (1/2) Lucinda Netto 12 Q1 — Agents — CEAS (1) — personnes âgées Q1— Agents — SCML (9) — personnes âgées E1 — Responsable — ACS (1) - personnes âgées Samuel Inês 10 13 Q1 — Agents — SCML (9) — enfants et adolescents Sílvia Susana Santos 10 16 E2 — Agents — CPL — MP (10) — enfants et adolescents E1 — Responsables - SCML (3) — Aldeia de Sta Isabel; enfants et adolescents, Foyer des personnes âgées E2 — Agents — SCML (10) — enfants et adolescents Q1 — Agents — SCML (11) — personnes âgées E2 — Usagers — SCML (5) - personnes âgées Ivone Monteiro 2 Teresa Frescata 9 Isabel Marçano 2 Q2 - Organisme de formation — CPL (1) Q2 - Organisme de formation — SCML (5) E2 — Usagers — ACS (5) — personnes âgées E1 — Responsable — CPL (4) — PM; CEAS; Sta Clara; MP Q2 — Organisme de formation FITI (1) Q2 - Organisme de formation APSS (1) Maria João Azevedo 9 Q1 — Agents — ACS (7) — personnes âgées Q2 — Organisme de formation — Piaget (1) Q2 - Organisme de formation U. Minho (1) Ana Longle 15 E2 — Usagers — ACS (15) — personnes âgées Q1 – questionnaire 1 Q2 – questionnaire 2 E1 – entretien 1 E2 – entretien 2 82 ème PARTIE 3. MODALITÉS DU TRAVAIL SOCIAL 83 84 3.1. Les différents types de professionnels Pour répondre aux besoins particuliers du projet Relais 2 et compte tenu de la caractérisation des entités partenaires, nous avons cherché à élaborer un tableau des principaux types de professionnels qui exercent leurs activités dans le cadre de ces institutions, en optant pour la solution de rassembler ces professionnels en fonction des contextes et des publics auxquels est destinée leur intervention et, enfin, en fonction de la catégorie de travailleurs sociaux, objet de notre analyse dans le cadre du présent projet. Ainsi, et dès la phase initiale des réunions du groupe de partenaires du projet, et en considérant les “travailleurs sociaux” comme une seule catégorie, nous avons procédé à une subdivision de ces professionnels en plusieurs sous-catégories: techniciens; travailleurs d’appui /auxiliaires; dirigeants. Le regroupement tant des sous-catégories identifiées que des désignations, a répondu à une nette option en faveur des dénominations approuvées récemment dans le cadre du contrat collectif de travail (CCT) pour le secteur des services d’action sociale, par la CNIS (Confederação National das Instituições de Solidariedade — Confédération nationale des institutions de solidarité), un organisme qui rassemble le plus grand nombre d’institutions associées, opérant dans le secteur des services de proximité et, en particulier, dans le domaine des services d’action sociale au Portugal. Ainsi, le Tableau I rassemble les types de professionnels identifiés à partir de la catégorie “travailleurs sociaux” et des diverses dénominations qu’assument ces professionnels dans le cadre des institutions partenaires du Relais 2. L’identification de ces types de professionnels a été réalisée au cours d’une phase encore exploratoire du développement de projet Relais 2, ce qui fait qu’elle pourrait encore faire l’objet d’ajustements. TABLEAU I - Regroupement des types de professionnels dans le cadre de Relais 2 TRAVAILLEURS SOCIAUX PUBLICS Domaines Enfants et jeunes AUXILIAIRES TECHNICIENS DIRIGEANTS • Aide de l’action éducative • Assistant social • Psychologue • Educateur de jeunes • Directeur de services (Autres dénominations) enfants • Auxiliaire de l’action éducative • Auxiliaire d’éducation • Aide en foyer • Aide de l’action directe (soit, une • Animateur • Assistant social • Psychologue • Animateur auxiliaire de vie sociale) (Autres désignations) Personnes âgées • Aide en maison de retraite • Auxiliaire en Centre de jour • Aide familiale • Aide dans le cadre de l’aide à domicile (Autres dénominations) • • Directeur technique Directeur d’établissement • Directeur de services (Autres désignations) • Directeur technique • Directeur d’établissement (soit une auxiliaire de vie pour l’aide à domicile) Source: Boletim de Trabalho e Emprego, 1.a Série, n.0 25, de 08-07-2005 — CCT (Contrato Colectif de Trabalhol) entre la CNIS (Confederação National Bulletin du Travail et de l’Emploi, 1ère Série, n0 25, du 08-07-2005. — CCT (Contrat collectif de travail) entre la CNIS (Confédération Nationale des Institutions de Solidarité) et la FNE (Fédération Nationale des Syndicats de l’Education ) das Instituições de Solidariedade) e la FNE (Federação Nacional dos Sindicatos da Educação) 85 Quant aux profils professionnels et compte tenu de l’Étude sur les services de proximité, publiée en 2005 par l’Instituto para a Qualidade na Formação (IQF) — Institut pour la Qualité dans la Formation -, nous avons choisi dans cette phase du projet d’associer aux types de professionnels identifiés dans le cadre de Relais 2 les profils généraux définis dans cette même étude, au risque de devoir dans une phase ultérieure reconfigurer certains de ces profils, nommément ceux qu’il se justifie d’ajuster en fonction des contextes et des publics auquels est destinée leur intervention. Il en est ainsi, par exemple, de l’Aide de l’action éducative et l’Aide de l’action directe dans des institutions d’action sociale pour l’enfance et la jeunesse, avec hébergement sur place. Ainsi et compte tenu des types de professionnels identifiés dans le cadre du projet Relais 2, nous avons fait figurer en annexe une description de certains des profils professionnels ayant une matrice similaire, élaborés par l’IQF et publiés dans un addendum à l’étude susmentionnée (annexe 3) : Directeur technique; Technicien de service social; Educateur de jeunes enfants; Accompagnant d’enfants; Assistant de l’action éducative; Animateur socioculturel; Aide pour les soins personnels — bien entendu, quand ces profils le permettent. Il existe des profils qui ont été définis de façon à pouvoir servir dans différents domaines d’activité des services d’action sociale et même divers secteurs. Ces profils se traduisent par des emplois qui ont une matrice commune, mais sont exercés dans des contextes différents, en ne présentant toutefois que des petites spécificités. Il nous faut encore souligner la spécificité des compétences associées à certains emplois quand ceux-ci sont exercés dans certains contextes, se traduisant par une distanciation par rapport à l’emploi de base. C’est le cas de l’Aide de l’action directe — auxiliaire de vie sociale - dans un service d’action sociale pour l’enfance et la jeunesse, avec hébergement sur place, car la problématique des enfants et des jeunes dans les foyers exige des compétences très spécifiques et cette spécificité doit être valorisée. Il faut faire remarquer, encore, que tous les profils ne se prêtent pas forcément aux exercices de regroupement, et qu’ils traduisent uniquement un emploi ou un type de professionnel. Dans le cas du profil de l’aide pour les soins personnels, l’on a rassemblé sous un seul profil la réalité d’emplois présentant beaucoup de similitudes et dont la variation résulte davantage du contexte dans lequel il est exercé que du contenu des fonctions et des compétences proprement dites : aide en maison de retraite ou en centre de jour, aide familiale et aide soignante, par exemple. D’ailleurs, les référentiels internationaux d’emplois ont tendance à ne pas établir de distinction non plus entre ces emplois, d’autant plus que la tendance croissante à assouplir et à personnaliser la prestation du service fait émerger les activités à domicile. Dans le cas du profil d’accompagnant d’enfants, il a été associé sous un même profil, un ensemble d’activités qui ne correspondent pas toujours à des emplois qui font appel essentiellement à des fonctions de surveillance des enfants (baby-sitter et auxiliaire de l’action éducative, à chaque fois que ce personnel exerce uniquement ces fonctions). Alors que dans le cas du profil d’assistant de l’action éducative, il a été privilégié un ensemble de compétences nécessaires à l’exercice de fonctions pédagogiques avec une certaine autonomie ; il nous faut ajouter qu’il s’agit en l’occurrence de deux nouveaux profils associés à des niveaux de qualification II et III, respectivement. Ainsi, le fait de pouvoir recourir à l’étude des profils professionnels élaborée par l’IQF dans le cadre des services d’action sociale s’est révélé une plus value dans cette phase du projet Relais 2 86 ème et nous permettra éventuellement, dans la 2 phase, de pouvoir avancer dans l’élaboration ou la reconfiguration de certains profils qui, dans la mesure où ils sont exercés dans certains contextes et auprès de certains publics, requièrent des ajustements en fonction de leurs spécificités. 3.2. Les différents types de services d’aide 3.2.1. Destinés aux enfants et aux jeunes en situation d’abandon Les réponses sociales d’accueil temporaire ou définitif des enfants et des jeunes jusqu’à 21 ans sont encadrées juridiquement par le Tribunal de la famille et des mineurs ou par la Commission de protection des mineurs. Foyer pour les enfants et les jeunes — Réponse sociale qui a pour finalité d’accueillir des enfants/jeunes, afin de leur procurer des structures de vie aussi proches que possible de celles de la famille, en vue de leur développement global, en créant les conditions permettant de définir le projet de vie de chaque enfant ou jeune. Centre d’accueil temporaire — Réponse sociale qui a pour finalité l’accueil urgent et transitoire d’enfants et de jeunes en danger, suite à un abandon, des mauvais traitements, de la négligence ou d’autres facteurs, en créant les conditions permettant de définir le projet de vie de chaque enfant ou jeune. Unité d’urgence - Réponse sociale intégrée et structure de centre d’accueil temporaire et de foyer, consistant en des places disponibles en permanence dans ces établissements, et ayant pour finalité l’accueil urgent et transitoire d’enfants et de jeunes en danger, pour lesquels il n’existe pas de réponse immédiate dans les centres d’accueil temporaires. Accueil familial — Réponse sociale qui consiste à accueillir, de façon transitoire et temporaire, dans des familles considérées comme aptes à la prestation de ce service et encadrées techniquement, des enfants et des jeunes dont la famille naturelle n’est pas en mesure d’exercer sa fonction socio-éducative, en créant les conditions permettant de définir le projet de vie de chaque enfant/jeune (décret-loi n0 190/92, du 3 septembre). Adoption — Réponse socio—légale pour les enfants et les jeunes en danger qui, tout comme la filiation naturelle mais toutefois indépendamment des liens de sang, se constitue légalement entre adoptant et adopté. (art. 1586 du code civil). Équipes d’intervention directe ou équipes de rue — Unités d’intervention directe auprès d’enfants et de jeunes errant dans les rues. Foyer résidentiel — Réponse sociale destinée à héberger des jeunes présentant un handicap, âgés d’au moins 16 ans, empêchés, temporairement ou définitivement, de vivre dans leur milieu familial. Foyer d’appui — Réponse sociale destinée à accueillir des enfants et des jeunes de 6 à 18 ans, ayant des besoins éducatifs spéciaux, qui doivent fréquenter des structures d’appui spécifique, éloignées de leur lieu de résidence habituelle ; ou servant temporairement de réponse de remplacement de la famille. Appartement d’autonomisation — Réponse sociale pour les jeunes de plus de 16 ans dont le parcours de vie a été l’accueil prolongé. 87 Services polyvalents Centre d’étude et d’appui à l’enfant et la famille — Structure polyvalente spécialisée dans le domaine de la prévention, l’évaluation et l’intervention interdisciplinaire, pour l’aide aux enfants et aux jeunes de 0 à 24 ans. Centre communautaire — Structure polyvalente où sont mis en œuvre des services et des activités qui constituent un pôle d’animation, en visant à prévenir des problèmes sociaux et à définir un projet local. Communauté d’insertion - Réponse sociale comprenant un ensemble d’actions intégrées en vue de l’insertion sociale, destinée aux personnes marginalisées. 3.2.2. Destinés aux personnes âgées en situation d’abandon Il faut tout d’abord faire remarquer que, dans la mesure où il n’existe pas de données sur les personnes âgées en situation d’abandon, les services que nous mentionnons ici s’adressent aux personnes âgées au sens large et n’incluent donc pas cette situation spécifique. Citant le Manual de Nomenclaturas e Concepts de Réponses Sociais — Acção Social de la Direcção-Geral de la Segurança Social, de la Familia e de la Criança — Manuel de nomenclatures et de concepts des réponses sociales — Action sociale de la Direction générale de la Sécurité sociale, de la Famille et de l’Enfant -, il importe de souligner que : … Les transformations qui se sont produites dans la société, surtout de nature démographique et familiale, à savoir, le vieillissement progressif de la population, la diversité interne de ce vieillissement, l’augmentation de l’espérance moyenne de vie, les indicateurs en matière d’exclusion sociale, les changements dans la structure et les modèles de famille et l’étendue croissante des droits de citoyenneté, ont rendu impératif de concevoir de nouvelles formes d’intervention et d’ajustement des réponses sociales existant déjà, de façon à priviliégier la souplesse nécessaire pour répondre à la mutation constante et à la croissante complexité de la réalité sociale. L’encouragement à l’expansion et à la qualification du réseau de services et d’équipements sociaux qui s’adressent aux divers groupes de population, est l’un des volets où l’action sociale doit intervenir plus largement. Pariant sur la diversité, l’accent a été mis sur le renforcement du rôle de la famille, la conciliation du travail avec la vie familiale, le développement de l’aide à domicile, la dynamisation de structures de convivialité et de lutte contre l’isolement et l’insécurité et, enfin, une prévention et une couverture, plus larges et meilleures, des situations de dépendance. L’une des autres dimensions essentielles est à mettre en rapport avec la multiplicité des acteurs qui interviennent dans l’aide fournie aux individus et aux familles. Dans cette perspective, il s’est produit une convergence de l’action de plusieurs organismes publics, privés et de la société civile, contribuant ainsi à la concertation en matière d’action sociale, dans une logique de partenariat, de complémentarité et de participation, qui contribue à son tour au mainstreaming de l’inclusion sociale. Il se fait, toutefois, que la prolifération des réponses, malgré leur pertinence, démontre une considérable hétérogénéité dans la façon d’appréhender les concepts et, par conséquent, une utilisation diffuse et confuse de certains de ces concepts, qu’il s’avère donc prudent d’expliciter. En effet, dans tous les domaines de la connaissance, et plus essentiellement, en ce qui concerne l’action sociale, il s’avère fondamental que les mots et les concepts ne suscitent pas d’équivoques 88 et d’incompréhensions pour ceux qui les utilisent et, dans ce sens, tel que l’affirme Jordi Estivill “ il est important de chercher à délimiter leur signification et leur portée (…)” (…) Ceci posé, nous présentons ci-dessous les réponses sociales destinées aux personnes âgées et rassemblées sous forme de tableaux. SERVICE D’AIDE À DOMICILE (SAD) Concept: Réponse sociale qui consiste en la prestation de soins individualisés et personnalisés à domicile à des individus et des familles quand, pour un motif de maladie, de handicap ou un autre empêchement, ceux-ci ne peuvent pas assurer temporairement ou de façon permanente, la satisfaction de leurs besoins de bases et/ou les activités de la vie quotidienne. Objectifs • Contribuer à améliorer la qualité de vie des individus et des familles; • Garantir la prestation de soins d’ordre physique et d’appui psycho-social aux usagers et aux familles, de façon à contribuer à leur équilibre et à leur bien-être; Destinataires • Individus et familles, en priorité, les personnes âgées, les personnes présentant des handicaps, les personnes dépendantes. • Aider les individus et les familles à satisfaire leurs besoins et activités de la vie quotidienne; • Créer des conditions permettant de préserver et stimuler les relations inter-familiales; • Collaborer et/ou assurer l’accès à la prestation de soins de santé; • Contribuer à éviter ou retarder l’institu- tionnalisation; • Prévenir les situations de dépendance et promouvoir l’autonomie. Dispositions légales et techniques d’encadrement de la réponse: Décret-loi n0 141/89 du 28 avril; Arrêté normatif n0 62/99 du 12 novembre, Guide technique approuvé par l’ordonnance du SEIS du 29/11/1996. CENTRE DE CONVÍVIALITÉ Concept : Réponse sociale d’appui à des activités socio-récréatives et culturelles, organisées et dynamisées avec la participation active des personnes âgées d’une communauté. Objectifs • Prévenir la solitude et l’exclusion sociale; • Contribuer à stabiliser ou retarder les conséquences néfastes du vieillissement; Destinataires • Personnes résidant dans une certaine communauté, en priorité celles de 65 ans et plus. • Stimuler la participation et potentialiser l’inclusion sociale; • Développer les relations interpersonnelles et intergénérationnelles. Dispositions légales et techniques d’encadrement de la réponse: il n’y en a pas. 89 ACCUEIL FAMILIAL POUR LES PERSONNES ÂGÉES Concept: Réponse sociale développée à partir d’une association qui consiste à intégrer, temporairement ou de façon permanente, dans des familles considérées aptes, des personnes âgées quand, suite à l’absence ou au manque de possibilités familiales et/ou à l’inexistence ou l’insuffisance de réponses sociales, elles ne peuvent pas rester chez elles. Objectifs Destinataires • Accueillir des personnes âgées (trois au • Personnes de 65 ans ou plus. maximum), en situation de dépendance ou de perte d’autonomie, qui vivent isolées et sans appui de nature socio-familiale et/ou en situation d’insécurité; • Garantir à la personne accueillie une ambiance socio-familiale et affective propice à la satisfaction de ses besoins et au respect de son identité, sa personnalité et sa vie privée; • Eviter ou retarder le recours à l’institutionnalisation. Dispositions légales et techniques d’encadrement de la réponse: Décret-loi n0 391/91, du 10 octobre, Arrêté interministériel n0 7/99 du 23 août, Ordonnance 15.032/2004 du 27 juillet. Remarque : Réponse commune à celle prévue pour la population adulte présentant un handicap. RÉSIDENCE POUR PERSONNES ÂGÉES Concept: Réponse sociale constituée d’un ensemble d’appartements avec des espaces et/ou des services d’utilisation commune, pour les personnes âgées ou autres, avec autonomie totale ou partielle. Objectifs Destinataires • Procurer un hébergement (temporaire ou • Personnes de 65 ans ou plus, ou plus permanent); jeunes se trouvant dans des conditions exceptionnelles. • Garantir à la personne âgée, une vie confortable et une ambiance calme et humanisée; • Procurer des services adéquats à la problématique bio-psycho-sociale des personnes âgées; • Contribuer à stabiliser et/ou retarder les conditions néfastes du vieillissement, • Créer des conditions permettant de préserver et stimuler la relation interfamiliale. Dispositions légales et techniques d’encadrement de la réponse: il n’y en a pas. 90 MAISON DE RETRAITE POUR LES PERSONNES ÂGÉES Concept: Réponse sociale destinée à l’hébergement collectif, à utilisation temporaire ou permanente, pour les personnes âgées ou autres présentant un grand risque de perte de leur autonomie. Objectifs • Accueillir des personnes âgées, ou autres, dont la situation familiale, économique et/ou de santé ne leur permet pas de rester dans leur milieu habituel de vie; Destinataires • Personnes de 65 ans et plus ou plus jeunes se trouvant dans des conditions exceptionnelles. • Assurer la prestation des soins adéquats à la satisfaction des besoins, leur permettant de conserver leur autonomie; • Procurer un hébergement temporaire, en tant que forme d’appui à la famille; • Créer des conditions permettant de préserver et stimuler la relation interfamiliale; • Potentialiser l’inclusion sociale; • Acheminer et accompagner les personnes âgées vers des solutions adéquates à leur situation. Dispositions légales et techniques d’encadrement de la réponse: Arrêté normatif n0 12/98 du 25 février, Ordonnance n0 94000/2001 du SESSS du 11 avril 2001, Ordonnance n0 7837/2002, du 16 avril, Ordonnance du MESS du 03/08/1993, Guide technique approuvé par ordonnance du SEIS le 29/11/2006, Orientation technique, circulaire n0 11 du 24.06.2004 CENTRE DE JOUR Concept: Réponse sociale qui consiste à fournir un ensemble de services qui contribuent à maintenir les personnes âgées dans leur milieu socio-familial. Objectifs • Procurer des services adéquats à la satisfaction des besoins des usagers; • Contribuer à stabiliser ou retarder les Destinataires • Personnes qui ont besoin des services fournis par les centres de jour, en priorité les personnes de 65 ans ou plus. conséquences néfastes du vieillissement; • Apporter un appui psycho-social; • Développer les relations interpersonnelles et intergénérationnelles et potentialiser l’inclusion sociale; • Encourager la permanence de la personne âgée dans son milieu habituel de vie; • Contribuer à retarder ou éviter l’institutionnalisation; • Prévenir les situations de dépendance et promouvoir l’autonomie. Dispositions légales et techniques d’encadrement de la réponse: Guide technique approuvé par une ordonnance du SEIS, le 29/11/1996; Ordonnance du MESS du 03/08/1993. 91 CENTRE DE NUIT Concept: Réponse sociale qui a pour finalité l’accueil nocturne, destinée en priorité aux personnes âgées jouissant d’autonomie mais qui, parce qu’elles vivent dans la solitude ou l’insécurité, ont besoin de support et d’accompagnement durant la nuit. Objectifs Destinataires • Accueillir durant la nuit, des personnes • En priorité des personnes de 65 ans et autonomes; autonomes ou parfois des jeunes se trouvant dans une situation exceptionnelle. • Assurer le bien-être et la sécurité ; • Favoriser la permanence dans leur milieu habituel de vie; • Eviter ou retarder l’institutionnalisation. Dispositions légales et techniques d’encadrement de la réponse: Orientation technique, circulaire n0 12 du 25/06/2004, Guide technique approuvé par l’ordonnance du 19 mai 2004 du Ministre de la Sécurité sociale et du Travail. D’après les données issues de la Carta Social - Carte sociale (Rapport de 2005) … bien que toutes les communes soient touchées par des réponses sociales destinées à la population âgée, les aires métropolitaines de Lisbonne et de Porto ainsi que les communes présentant un indice de vieillissement plus élevé, en comportent un plus grand nombre … Ainsi d’après la même source, et en référence à 1998, il existait plus de 1780 réponses pour ce public cible, soit un taux de croissance de 41,8% (par rapport à 2005). … Le service d’aide à domicile a été depuis 1998, la réponse qui a connu la plus grande croissance (68%) … … En ce qui concerne les autres réponses, le scénario est également positif. Suite à l’implémentation de nouvelles réponses, l’on a enregistré également une nette augmentation et du nombre d’usagers… … L’analyse par type de réponse fait apparaître que le service d’aide à domicile est la réponse qui présente le plus fort taux de croissance, ce qui va dans le sens du nouveau paradigme en matière d’action sociale qui privilégie le retardement de l’institutionnalisation des personnes âgées… …Ainsi, par rapport à 1998, l’on constate que la capacité et le nombre d’usagers ont augmenté, l’une et l’autre, en valeurs absolues, à savoir de 35.500 (94%) et 32.600 (99%), respectivement … …En ce qui concerne le taux moyen d’utilisation des réponses sociales, la Carte sociale mentionne qu’il a augmenté entre 1998 et 2005, pour atteindre 85,4% en 2005, soit un pourcentage légèrement plus bas que celui de l’année précédente (2004), suite à l’élargissement de la capacité, notamment du service d’aide à domicile… …Toutefois, en 2005, les chiffres les plus élevés concernent toujours les résidences pour personnes âgées et les maisons de retraite, qui présentent un taux d’utilisation de 97,2%... Toujours d’après les données de la Carte sociale de 2005, il semble bien évident que l’offre de services ou de réponses sociales à la population âgée est proportionnelle au pourcentage de 92 vieillissement de la population par district. Ainsi, les districts qui présentent des pourcentages plus élevés de vieillissement, à savoir, Portalegre (26,1%), Castelo Branco (25,5%) et Guarda (25,2%), sont aussi les plus largement couverts par ces réponses sociales, comme nous l’avons mentionné plus haut. … À l’inverse, les districts de Braga (12,5%), Porto (13,3%), Aveiro (15,3%), Setúbal (15,6%) et Lisbonne (16,9%) sont les moins vieillissants, avec des valeurs inférieures à la moyenne du Continent (17,2%), d’où une moindre couverture concernant ces réponses…, en dépit du nombre de réponses existantes. …. Centres de vacances et tourisme senior — Il s’agit de prestations sociales au sein d’établissements ou non, qui incluent un ensemble d’activités dont le but est de satisfaire les besoins de loisirs et de casser la routine, et procurent aux personnes âgées un équilibre physique, psycho-émotionnel et social (…) Programme d’appui intégré aux personne âgées (PAII) — créé par l’Arrêté interministériel du ministre de la Santé et du ministre de l’Emploi et la Sécurité sociale et publié dans le journal officiel, Diário de la Republica, n0 166 du 20.07.94, ce programme qui porte sur le Service d’aide à domicile, le Centre d’appui aux personnes dépendantes/Centre pluridisciplinaire de ressources et de formation de ressources humaines, prévoit également trois projets: • • • Service de téléalerte: destiné aux personnes qui manquent d’appui à leur domicile, notamment celles qui sont en situation de dépendance. Ce service comprend une centrale d’alerte, un téléphone spécial placé au domicile et un dispositif d’alerte; Santé et thermalisme senior: destiné à offrir à toutes les personnes âgées de 60 ans ou plus, l’accès aux cures thermales à condition qu’elles soient prescrites par leur médecin traitant, permettant par la même occasion de prendre contact avec un milieu social différent et stimulant l’échange d’expériences afin de réduire l’isolement social; Abonnements de transport du troisième âge: Elimination des restrictions horaires dans les transports pour les personnes âgées de 65 ans et plus, dans les couronnes urbaines de Lisbonne et Porto. Réseau national de soins continus intégrés — (Décret-loi n0 101/06 du 06.06.06) Le réseau est constitué d’unités et d’équipes de soins continus de santé et/ou d’aide sociale, et de soins et d’actions paliatifs. Il trouve son origine dans les services communautaires de proximité et englobe des hôpitaux, des centres de santé, des services de district et des services locaux de la Sécurité sociale, le réseau solidaire et les pouvoirs locaux. Le réseau est organisé à deux niveaux territoriaux d’opération : régional et local. Dans le cadre de ce réseau, et à titre d’exemple de bonnes pratiques, il nous faut citer le projet FORHUM, un projet à portée locale du PAII, destiné à la formation de soignants (in)formels, qui se déroule au sein d’un ensemble d’entités partenaires, celles-ci pouvant aussi bien être des entreprises publiques, des entreprises privées ou des associations, notamment les centres de santé, les Misericórdias, les institutions privées de solidarité sociale (IPSS), les pouvoirs locaux, les écoles, entre autres. 3.3. Les types d’emploi Partant de l’analyse du type d’emploi réalisée par l’IQF à l’occasion de l’étude que cet institut a développée sur les services de proximité, en 2005, et que nous avons déjà mentionnée plus haut, il apparaît que, dans ce domaine, une importance particulière est attribuée à la création d’activité 93 par le secteur non lucratif de l’économie. C’est dans ce contexte qu’est né le débat autour de “l’économie solidaire” et du rôle que cette dernière peut jouer en matière de création d’emploi, d’augmentation de la cohésion sociale et d’amélioration des modes de vie et de la qualité de la vie. Les voies qui ont été trouvées au niveau international pour la promotion de ces services correspondent, d’une certaine façon, à des perspectives différenciées sur les services eux-mêmes et à l’impact de leur développement sur la cohésion sociale. Le paradoxe associé à l’intervention dans ce type de services résulte du fait que, pour que tous puissent bénéficier des services destinés aux personnes, en rendant l’accès égal et en promouvant par ce biais la cohésion sociale, il ne faut pas que ces services aient un prix élevé. Pour ce que cela soit possible, il faut que les salaires pratiqués soient bas, ce qui a des implications sur l’échelle des rémunérations et constitue une source d’inégalités sociales. Avec pour corollaire, que la création d’emploi dans ces services, entraîne, également et ce, également par la voie salariale, une augmentation des inégalités de rémunération, à moins que ces services ne se situent dans des conditions normales de marché. La réponse à ce paradoxe débouche sur plusieurs modèles. La voie américaine et anglaise a donné lieu au développement des emplois de proximité à partir de coûts salariaux plus bas. Une autre voie consiste à soutenir la solvabilité de la demande et parier sur la réduction des charges sociales et fiscales. Dans tous les cas, les emplois de proximité sont, très souvent, essentiellement un instrument de lutte contre le travail au noir et d’insertion de chômeurs. Dans le cas portugais, le scénario qui s’adapte le mieux est celui de l’économie solidaire, qui conjugue et fait émerger les complémentarités entre l’économie privée, l’économie publique et le secteur tertiaire, c'est-à-dire entre le financement public, le financement privé et les ressources non monétaires. Cette combinaison débouche sur la production de services sociaux à des coûts supportables grâce au financement public, dans lesquels le travail salarié est associé au travail non salarié. Ce scénario privilégie la qualité des emplois et l’innovation dans les réponses. L’intervention de l’État devient uniquement régulatrice et vise à garantir la non discrimination des individus, à promouvoir l’évaluation des initiatives financées et à définir des exigences minima de fonctionnement pour les services. Dans ce scénario, l’innovation apparait comme un élément prioritaire et les services de proximité s’éloignent de la perspective dominante de traitement social du chômage. Un tel scénario implique une forte initiative locale, sous forme d’appui à la naissance de nouvelles structures de prestation de services, d’accès à des fonds de garantie, de réduction des taxes sociales et fiscales, de renforcement de l’offre de formation, de conseil méthodologique, d’appui financier à la qualité des services et de mise en œuvre de mécanismes d’évaluation. L’existence de plusieurs scénarios démontre, néanmoins, qu’il n’y a pas encore eu de réponse consistante en matière de développement des services de proximité. Les politiques européennes, quant à elles, se sont concentrées sur la création “d’emplois de proximité” et non pas sur la création de “services de proximité”, dans la mesure où elles privilégient la création d’emploi de façon à résoudre des problèmes de chômage, notamment des femmes et des jeunes. La perspective devrait cependant être de consolider d’abord les services 94 de proximité en tant que secteur économique, en développant des politiques dans ce sens, notamment sur les plans économique, social et fiscal, de façon à créer des emplois. 3.4. Les modes d’intervention Au Portugal, les modes d’intervention concernant les populations visées par le projet Relais 2 population en situation d’abandon, qu’il s’agisse d’enfants, de jeunes ou de personne âgées -, présentent une grande variabilité du point de vue des méthodologies, de l’efficience et l’efficacité de ces mêmes interventions. L’intégration du Portugal dans la communauté européenne et l’ensemble d’opportunités d’échange qui en découle, l’exigence des matrices des programmes communautaires en matière de processus, de méthodologies et d’indicateurs d’évaluation, ont contribué à améliorer les diverses interventions auprès des populations en situation d’exclusion, même si elles ne répondent pas encore toutes aux besoins visés. Le chemin a été entamé, les actions ont été développées et il a été possible également de récupérer certaines bonnes pratiques, déjà en cours dans des étapes antérieures, qui avaient jusque là un caractère sporadique et étaient ignorées du grand public. Les approches ayant un caractère éminemment individuel, où dominait parfois l’aspect assistantiel, ont fait la place à une perspective de réponses à des droits, s’encadrant dans une vision plus large de l’intervention et de la responsabilité communautaires. Au niveau des priorités politiques d’intervention, le Plan national d’action pour l’inclusion, (20062008), “ (…) en tant qu’instrument stratégique à planification transversale et d’intégration des divers acteurs et secteurs, constitue un instrument qui vise à agir sur les causes des problèmes et pas uniquement sur leurs manifestations, en intervenant donc sur les structures formelles, en impliquant l’ensemble des acteurs pertinents des divers secteurs de l’administration centrale et locale et de la société civile. (…).” Le développement des politiques publiques, notamment la politique sociale, a contribué à mettre en œuvre certaines mesures qui ont conféré de la durabilité à des modes d’intervention rénovés. Il en est ainsi de la mise en place du Réseau social, qui est “une plate-forme d’articulation entre différents partenaires publics et privés (…)“ et qui “ (…) repose sur le travail d’un partenariat élargi, effectif et dynamique, vise la planification stratégique de l’intervention sociale locale et articule l’intervention des différents agents locaux en vue du développement social” (décret—loi n0 115/2006, du 14 juin). Le Réseau social a pour objectifs de : lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale; promouvoir le développement social intégré; promouvoir une planification intégrée et systématique, en potentialisant les synergies, les compétences et les ressources; contribuer à concrétiser le Plan national d’action pour l’inclusion (PNAI); garantir une plus grande efficacité et une meilleure couverture et organisation de l’ensemble des réponses et des équipements sociaux au plan local; créer des canaux réguliers de communication et d’information au sein des partenaires et de la population en général. Afin d’obtenir une meilleure efficacité de l’organisation des réponses et une meilleure couverture de ces dernières, le réseau d’équipements et de services est organisé dans la Carte sociale, dont le but est “d’une part, d’identifier l’offre existante de services et d’équipements sociaux aux niveaux régional et local, sur le territoire continental, offrant ainsi une importante contribution à la connaissance de cette offre à divers niveaux, et d’autre part, de constituer un important instrument de planification des investissements sociaux dans ce domaine“. La Carte sociale a la configuration d’une base de données qui comporte divers fichiers thématiques renfermant l’information la plus significative sur le réseau de services et d’équipements susceptibles d’être mis en rapport entre 95 eux ainsi qu’un système géoréférencé sur la base de la freguesia (subdivision administrative de la commune). Comme les destinataires ultimes du projet Relais 2 sont les publics en situation d’abandon (enfants, jeunes et personne âgées), la problématique de l’exclusion /inclusion sociale a été considérée comme transversale à l’ensemble du projet. Le Plan national d’action pour l’inclusion (PNAI), mentionne quant à la stratégie d’inclusion sociale, que ” (…) sur la base d’une nouvelle génération de politiques sociales, l’inclusion a été conçue comme un processus double de transformation des structures et des institutions sociales, économiques, politiques et culturelles, afin de les rendre aptes à accueillir toutes les personnes, en fonction de leurs besoins spécifiques et de permettre la concrétisation de leurs droits. Dans le cadre des nouveaux objectifs adoptés par le Conseil européen au printemps 2006, et partant de l’analyse de la situation et des principaux défis et tendances nationaux, le PNAI 20062008 présente une stratégie globale d’inclusion sociale, en identifiant les principales priorités d’intervention ainsi que les mesures politiques en cours et à mettre en œuvre. Dans ce plan, il a été opté pour des priorités qui s’orientent vers trois champs d’action où il existe de flagrantes situations de vulnérabilité et d’exclusion dans le contexte portugais. En premier lieu, lutter contre la persistance du phénomène qui a atteint, avec une intensité particulière les enfants et les personne âgées, c'est-à-dire, des groupes historiquement défavorisés; en deuxième lieu, intervenir de façon à interrompre les cycles de pauvreté que, d’une façon persistante, les bas niveaux de scolarité et de qualifications de la population portugaise ont empêché de surmonter ; et enfin, partant de la reconnaissance du fait que les processus et les situations de plus grande précarité ne sont pas également distribués dans les diverses collectivités sociales, puisqu’il existe des groupes qui ont été traditionnellement plus atteints, il a été décidé d’élire comme destinataires préférentiels (bien qu’ils ne soient pas les seuls) pendant la durée où ce plan sera en vigueur, le groupe des personnes présentant un handicap et celui des immigrants”. Cette stratégie globale, définie dans le PNAI, repose sur un ensemble de principes dont nous souhaitons signaler les suivants : - la consécration des droits de base de la citoyenneté; - la responsabilisation et la mobilisation de l’ensemble de la société et de tout un chacun dans l’effort d’éradication des situations de pauvreté et d’exclusion; - l’intégration et la multidimensionnalité entendues comme une convergence des mesures économiques, sociales et environnementales en vue du développement et de la promotion des communautés locales; - la combinaison appropriée entre l’universalité et la différentiation positive, à savoir la garantie qu’au niveau de l’exécution des objectifs d’inclusion sociale, tous les citoyens et citoyennes seront traités comme des égaux; - la territorialisation des interventions en tant que rapprochement et adéquation aux spécificités locales; - la reconnaissance de l’importance de l’égalité des opportunités et de la perspective des sexes. Le développement d’une intervention qui se veut de qualité et, dans le même temps, promotrice des objectifs qu’elle se propose d’atteindre, implique de prévoir un ensemble de professionnels qualifiés et d’intervenants professionnalisés. Ce n’est, toutefois, pas forcément le cas si l’on tient compte de ce qui distingue une occupation d’une profession, c'est-à-dire que lorsque nous parlons 96 en termes de profession, nous sommes sensés nous référer à “une occupation qui exerce une autorité et une juridiction exclusives, simultanément sur un domaine d’activité et de formation de la connaissance, en ayant convaincu le public que ses services sont les seuls acceptables” (Wilensky, 1964). Ce qui distingue les professions des autres occupations, c’est l’institutionnalisation de l’altruisme dont la particularité consiste à faire coïncider le devoir et l’avoir (du prestige, de l’estime, des revenus et de l’autorité), distribués selon l’accomplissement des expectatives normatives associées au rôle. Une profession émerge quand au sein d’un ensemble défini de personnes, il existe à la fois l’application d’une certaine technique, une formation spécialisée de base et la réponse à des besoins sociaux. “. Les professions sont enracinées dans une triade de valeurs: savoir, faire, aider” (Merton, 1992). Il faut encore tenir compte du fait que l’exercice professionnel dans le domaine social devra être balisé par des principes d’intervention, que les professionnels devront maîtriser un corps de connaissances qui leur permettra une meilleure perception, facilitant ainsi leur action, et qu’ils devront suivre des modèles d’intervention. Les perspectives d’intervention peuvent être encore plus dirigées vers le développement personnel et/ou des réponses interpersonnelles, ou vers des desseins ayant une plus grande portée sociale, susceptibles de provoquer des changements plus ou moins profonds ou de ne répondre qu’aux exigences sociales et politiques qui véhiculent le maintien de l’ordre social. Ces diverses perspectives d’intervention, sous la responsabilité de professionnels et/ou de semi-professionnels qui exercent un emploi, existent simultanément dans les diverses interventions, elles-mêmes plus ou moins adaptées à chaque réalité et à chaque champ d’intervention. En dépit de ces facteurs conditionnants que nous venons de mentionner, et dans le cadre du PNAI, nous pouvons toutefois énumérer quelques exemples de bonnes pratiques: Accueil/traitement intégré — cette méthodologie de travail au niveau local vise à surmonter les superpositions dans l’accueil/traitement/suivi d’individus et de familles ayant des problèmes sociaux (pauvreté, santé, logement, etc), résultant de l’existence, au sein des mêmes territoires et s’adressant aux mêmes publics, de différents organismes publics et privés dont les interventions ne sont pas articulées. Cette méthodologie a permis: a) d’améliorer le fonctionnement et l’articulation entre des organisations ayant des responsabilités en matière d’accueil/traitement ; b) d’augmenter significativement la capacité d’accueil/traitement des familles, moyennant la décentralisation et la débureaucratisation ; c) d’obtenir de plus grands niveaux d’efficacité et d’efficience dans l’accueil et les réponses aux problèmes des familles; d) d’améliorer les niveaux de satisfaction des bénéficiaires en matière d’accueil et de services proposés. Les principaux obstacles/risques associés à la mise en œuvre de cette méthodologie d’accueil/traitement intégré, sont la persistance de cultures organisationnelles fermées, ce qui a amené certains organismes à éprouver des difficultés à y adhérer, résistant ainsi à adopter de nouvelles procédures et de nouveaux critères d’évaluation uniformisés. Par exemple, des instruments de travail communs, existence de différents concepts en matière de suivi des familles et d’insertion sociale. Une deuxième bonne pratique, que nous souhaitons citer, concerne le projet Activar a Participação — Activer la participation — (de la responsabilité du Réseau européen antipauvreté/Portugal). Ce projet vise à développer et à mettre en œuvre au niveau local une “culture de participation” dans les institutions privées de solidarité sociale, nommément auprès des personnes en situation de pauvreté et d’exclusion sociale, en en assurant la répercussion sur leurs vécus ainsi que leur participation à des mesures de politique et des actions à portée nationale et locale qui leur sont adressées. 97 Sa mise en œuvre a permis : La participation de la population en situation de vulnérabilité, surtout au niveau des organisation impliquées dans des micro actions du projet; la constitution de quatre observatoires locaux en vue de la participation de la population en situation de pauvreté et d’exclusion sociale; une connaissance approfondie de concepts et de méthodologies autour de la thématique de la participation des personnes en situation d’exclusion dans les processus de décision et de changement concernant les mesures de politiques et les actions qui leur sont adressées; le développement de diagnostics participatifs, en tant que méthodologie et intervention sociale auprès des publics défavorisés; la multiplication de micro actions conçues et développées dans le cadre de ce projet mais dans d’autres contextes et avec d’autres publics; la divulgation et la diffusion des expériences développées. Les objectifs proposés ont été atteints dans leur ensemble, en dépit du fait que la promotion de la participation des personnes en situation de pauvreté et d’exclusion sociale exige un effort continu. La stratégie de suivi dans les observatoires constitués est indispensable pour garantir la continuité des actions et impliquer le plus grand nombre possible de nouvelles institutions dans la réflexion et l’approfondissement des connaissances dans ce domaine. Les obstacles/risques suivants ont été identifiés au cours de la mise en ouvre de ce projet: Faible mobilisation/motivation des destinataires envers la participation; création de fausses attentes chez les destinataires des actions; hétérogénéité culturelle et au niveau des intérêts ; rivalités institutionnelles ; appropriation inadéquate de l’action; rigidité bureaucratique et administrative. Les stratégies mises en œuvre pour éviter/surmonter les obstacles/risques énoncés ont été les suivantes : la divulgation des bonnes pratiques existantes; l’évaluation et la transmission de la connaissance des potentialités et des contraintes réelles; la divulgation des principes et des bénéfices du travail en réseau; l’information et les mises au point sur les méthodologies de participation; la sensibilisation des dirigeants et des décideurs envers l’importance de la participation de tous les acteurs sociaux ; la planification et le suivi des actions de façon à garantir la participation de tous; la recherche de consensus entre les parties; la réorganisation des services/redéfinition des priorités; l’acheminement vers les actions, de techniciens en mesure d’agir comme des agents de changement au sein des institutions. Actuellement, l’intervention se modèle sur la transversalité des politiques publiques et sur des matrices d’action en partenariat/réseaux basées sur des principes de multidisciplininarité/ interdisciplinarité. 98 ème PARTIE 4. LA PROFESSIONNALISATION DES ACTEURS 99 100 Tel que mentionné dans l’étude réalisée en 2005, par l’IQF, sur les services de proximité et, en particulier, dans le domaine des services d’action sociale, l’un des problèmes auquel se heurte le secteur, est celui du déficit généralisé de qualification, entendu au sens large comme étant le faible niveau de qualification des ressources humaines, de la gestion des entreprises et des organismes ancrée dans un certain amateurisme et une offre de services où le pari sur la qualité n’est pas de règle. Dans ce cas spécifique des ressources humaines et de la gestion, il faut ajouter que la faible professionnalisation du secteur, en particulier des segments non lucratifs, résultant du fait que de nombreux emplois sont envisagés comme des occupations à taux élevé de rotativité et non pas comme de véritables professions, et ce, sans compter que la gestion est confiée à du personnel non spécialisé (très souvent aux chefs d’entreprises ou aux responsables des entités qui exercent leur fonctions sous le régime du volontariat). Ajoutons que les conditions de travail sont, d’une manière générale, pénibles en termes d’horaires et de conditions physiques de travail, et même dans certains cas, du point de vue des conditions psychologiques, ce qui rend le secteur peu attractif. La faible professionnalisation résulte de l’absence de réglementation d’encadrement pour de nombreux emplois du secteur, notamment les emplois qui ne se situent pas dans un profil professionnel défini, une circonstance à laquelle il faut ajouter une offre de formation très déficitaire en quantité et en qualité. Cette distanciation du secteur par rapport au marché de la formation, qui a été combattue peu à peu, notamment à l’initiative des entités proprement dites à partir du moment où elles se sont engagées dans des projets co-financés, reproduit le cycle du manque de qualification décrit plus haut. Cette circonstance donne une image qui se traduit par une dévalorisation des emplois du secteur, qui dessert les entités du point de vue des stratégies de recrutement, dans la mesure où les personnes disponibles pour ce travail ne possèdent pas les compétences nécessaires notamment les compétences sociales qui sont vitales pour le développement du secteur. Par ailleurs, les politiques de l’emploi ont contribué, elles aussi, et ce, à l’encontre de leur objectif intrinsèque, à reproduire ce cycle. Elles ont, en effet, tiré parti du potentiel de création d’emplois du secteur et de sa faible attractivité pour favoriser l’intégration professionnelle de publics ayant de plus grandes difficultés d’insertion sur le marché du travail. Cette insertion se fait après de courtes expériences de formation professionnelle qui n’aboutissent pas à une véritable qualification des individus, dans la mesure où elles ne permettent pas de surmonter les carences en compétences de nature plus structurelle, à savoir, les compétences personnelles et sociales que nous avons déjà évoquées. Sur ce plan, il s’avère fondamental que le secteur s’affirme non pas tant par la quantité mais bien par sa qualité. C’est donc là que réside essentiellement le pari à tenir. Ce qui doit passer également par le renforcement de la formation continue qui est absente, d’une manière générale, tant des offres de formation, que des stratégies de la plupart des entités. Enfin, les difficultés de recrutement et l’existence de demandes non satisfaites ont conduit à l’apparition d’activités non légalisées, par exemple, des entités sans autorisation de fonctionnement, prestataires de services individuels sans la moindre qualification et le recrutement de main d’œuvre illégale qui contribuent à détériorer l’image du secteur. 101 Dans la mesure où il s’agit de services dont la qualité dépend du prestataire, c’est à dire, du professionnel, puisque ce service résulte d’une façon générique de la capacité d’établir une bonne relation prestataire-utilisateur, c’est à dire une relation personnalisée de confiance, c’est au niveau de la question de la qualification des ressources humaines que se situe l’engrenage essentiel du potentiel de développement du secteur. Ainsi, il convient de généraliser les actions de qualification qui ont déjà émigré dans certains segments et dans certains types d’entités, notamment dans celles qui se situent dans des contextes de plus grande compétitivité. Ces mouvements de qualification s’inscrivent dans l’une des options suivantes : • • • • • • • Une pression des pouvoirs publics visant à réglementer l’exercice professionnel dans le secteur et à accroître l’effort de contrôle des activités — comme, par exemple, le contrat collectif de travail des institutions privées de solidarité sociale qui stabilise les dénominations de certaines catégories professionnelles comme celles d’aide de l’action éducative et d’aide de l’action directe (personne âgées); L’engagement de gestionnaires professionnels ou la formation des gestionnaires de façon à améliorer la structure interne et, notamment, l’organisation des entités, en contribuant ainsi à valoriser la qualité du service et la qualification des ressources humaines (ex: introduction d’une offre de formation pour ce secteur, dans le système national de formation professionnelle, nommément en matière de “Gestion des institutions sociales”); Mise en œuvre de stratégies de recrutement plus exigeantes, centrées sur la valorisation des compétences stratégiques pour le secteur; Recrutement, dans certains segments, de techniciens intermédiaires ou supérieurs qui dotent les services des entités de qualité technique (ex: animateurs socio-culturels ayant suivi un cours de l’enseignement supérieur qui confère le diplôme de « bacharelato » - bac + 3); Mise en œuvre de stratégies intégrées de qualification des actifs, notamment à partir de projets et de partenariats permettant de concevoir une offre appropriée aux besoins réels du secteur; Conception de stratégies intégrées de qualification qui associent une amélioration des conditions de travail des ressources humaines, notamment par le biais de l’acquisition d’instruments techniques d’appui, innovateurs et susceptibles de faciliter la prestation du service, en y associant, dans certains segments, une amélioration salariale. Dans ce dernier cas, il s’avère fondamental de créer les conditions qui contribuent à assurer une meilleure solvabilité de la demande, notamment par le biais d’un financement ou de l’octroi de bénéfices fiscaux associés à la consommation de certains services; Construction d’une filière professionnelle pour chacune des grandes activités du secteur, associée à la définition de fonctions et à une formation professionnelle spécifique ainsi qu’à une certification professionnelle en bonne et due forme. Un autre vecteur important pour le secteur est la qualité qui assume, ici, un double sens. D’une part, tout comme dans d’autres secteurs, bien que d’une manière différente, la qualité est un élément fondamental de garantie pour l’utilisateur. D’autre part, la qualité dans ce secteur et, notamment, le développement de critères de qualité, constitue un aspect crucial du point de vue de sa relation avec les emplois, dans la mesure où elle permet de consolider la professionnalisation de ces mêmes emplois. Associer, à ces services, le discours et la préoccupation envers la qualité, signifie également surmonter la vision du manque de qualification associée à ces activités. Ainsi, il convient de mettre au point des critères de qualité associés à la formation, celle-ci s’avérant un aspect fondamental pour la professionnalisation des emplois et pour l’amélioration de leur image sociale. 102 Compte tenu de la sensibilité du type de services visés dans le domaine de l’action sociale, la certification des emplois est un élément essentiel de la régulation du secteur et une contribution vitale pour la garantie de la qualité dans la prestation des services. L’impératif de la professionnalisation constitue donc un aspect central de la dynamique de ces emplois. L’idée émergeante que la qualité du service dépend du prestataire conduira inévitablement à une plus grande stabilité de l’emploi, à une plus grande valorisation de ses détenteurs et à une plus grande professionnalisation. 4.1. La politique d’éducation et de formation Au Portugal, la politique d’éducation et de formation, nommément la formation insérée sur le marché de l’emploi, s’inscrit, dans les prochaines années, dans un pari très clair sur la qualification de la population portugaise en général et, en particulier, sur l’élévation de la qualification de base de la population adulte. L’importance de ce pari s’exprime bien dans la position centrale qu’occupe la stratégie de qualification dans le Plan national d’emploi et dans le Plan technologique qui, associée à une nouvelle génération de politiques de formation continue, visent à élargir la participation des actifs et des PME aux processus de qualification. Dans ce contexte, et dans le cadre de la politique de formation professionnelle insérée sur le marché de l’emploi, l’initiative ‘Nouvelles opportunités’ constitue une base fondamentale en matière de stratégie pour la qualification de la population portugaise, qui repose sur deux piliers fondamentaux : 1. En premier lieu, faire de l’enseignement professionnalisant de niveau secondaire, une véritable et réelle option, donnant des opportunités nouvelles aux jeunes; 2. En second lieu, élever la formation de base des actifs. Donner à tous ceux qui sont entrés ou qui sont actuellement dans la vie active avec de bas niveaux de scolarité, une nouvelle opportunité de pouvoir rattraper, compléter et progresser dans leurs études. Atteindre ces objectifs, implique de développer en profondeur et de renforcer le Système de reconnaissance, validation et certification des compétences (SRVCC) — en tant qu’instrument de mesure et de certification des compétences acquises dans des contextes formels et informels —, de mettre à disposition des offres complémentaires adéquates, de mettre au point un système d’évaluation de la qualité qui garantisse le maintien de niveaux d’exigence les plus élevés et, essentiellement, d’impliquer et de stimuler fortement les travailleurs et les entreprises. Comme nous l’avons déjà fait remarquer, et dans le cas plus concret des services d’action sociale, l’offre de ce type de formation s’est concentrée sur les actifs au chômage ou défavorisés, aussi le nombre d’adultes employés qui ont passé par ces offres est très réduit. Il est important également de développer la capacité de construire des trajectoires d’apprentissage individuels qui valorisent les acquisitions de chacun, de promouvoir des modèles souples d’organisation de la formation et d’accorder une importance accrue à la formation sur le poste de travail, le tout constituant actuellement une priorité de la politique d’éducation et de formation. 103 La concrétisation des objectifs énoncés d’une façon générique présupposée des mesures portant sur : a) l’accroissement du niveau de formation de base de la population (par le biais d’une formation à double certification scolaire et professionnelle et/ou des processus de reconnaissance, validation et certification des compétences); b) l’élargissement des possibilités d’accès à la formation pour les actifs employés (en modelant et en ajustant les offres et en adoptant des mécanismes d’organisation et de répartition des coûts de formation qui garantissent la réalisation effective du droit individuel à la formation et qui soient, dans le même temps, compatibles avec la compétitivité actuelle et future des entreprises). Parmi l’ensemble des mesures énoncées, ayant des répercussions au niveau des services d’action sociale, il nous faut citer le pari sur le développement d’itinéraires de formation modulaires qui facilitent la fréquentation d’une formation par les adultes employés, en élargissant substantiellement les possibilités de formation en dehors des horaires de travail. En ce qui concerne, encore, la formation dans le domaine des services d’action sociale, il a été considéré fondamental, au regard des exigences de professionnalisation de ce secteur, de promouvoir des formes de coordination de l’effort de formation, dans le cadre de la formation continue et de la formation initiale insérée dans le marché de l’emploi. 4.2. La valorisation des professions relevant du domaine social L’émergence de nouveaux services qui répondent à de nouvelles demandes et l’existence de demandes traditionnelles non satisfaites, constituent des facteurs qui expliquent la croissance généralisée de l’emploi dans ce secteur. Cette dynamique a été largement reconnue et stimulée par les pouvoirs publics qui trouvent dans les services à portée locale des “niches d’emploi”, c'est-à-dire, des ensembles d’activités qui permettent de stimuler la création d’emploi dans des périodes de crise de l’emploi. Paradoxalement, sur le plan qualitatif, cette intervention a eu des impacts positifs aussi bien que négatifs sur les emplois, à savoir: a) La nécessité de reconvertir les emplois disponibles pour pouvoir ouvrir leur accès à des populations au chômage. Ce qui a conduit à la conception d’offres de formation spécifiques qui, dans certains cas, ont fonctionné comme une première approche à ce que pourrait être la formation à ces emplois et ont même stimulé la qualification; b) Les emplois ont commencé à se confondre avec leurs détenteurs, au fur et à mesure que les candidats recrutés appartenaient à des populations ayant des difficultés particulières d’insertion et dont les profils ne respectaient pas les conditions requises que cette dynamique avait fait émerger. Cette circonstance eu un impact négatif ; elle a en effet porté préjudice à l’image de ces emplois et aggravé les difficultés de recrutement ressenties habituellement par les entités. Sur le plan quantitatif, certaines entités ont eu des difficultés de recrutement notables pour les emplois qui exigent des qualifications mineures, ce qui s’explique, en partie, par la mauvaise image des emplois du secteur: peu reconnus socialement, mal rémunérés, exercés dans des conditions difficiles et généralement liés à des situations contractuelles peu stables. Dans ce contexte, l’émergence d’emplois requérant l’incorporation de professionnels qualifiés est prévisible, à court terme, dans les domaines suivants: - la médiation et le conseil familial; - l’animation infantile; 104 - l’accompagnement des personnes dépendantes; - l’appui à la scolarité et l’aide aux jeunes en difficulté. Il conviendra donc d’être attentif à l’émergence de besoins très spécifiques découlant des modifications structurelles, sociales et politiques. Il faut encore souligner que l’approfondissement de l’intervention publique en faveur des services de proximité, se traduisant par des actions qui soutiennent la solvabilité de la demande, tendra à augmenter les perspectives de stabilité des emplois. En effet, et dans une perspective de qualité, dans la mesure où les offres seront plus structurées (du point de vue de leur gestion, leur structure, leur formalisation et leur relation avec le marché), elles auront des impacts significatifs sur les emplois et tendront à réduire leur précarité. La réponse aux exigences de qualité des services passera par : - la valorisation des compétences sociales; - la qualification des structures de gestion; - l’apparition d’une vague de jeunes diplômés dans les domaines sociaux - le rajeunissement du secteur et l’incorporation de nouveaux savoirs techniques; - la valorisation des compétences sociales et psychologiques associées à la prestation des services. L’innovation dans le secteur exige d’incorporer dans les organisations de nouveaux savoirs et des compétences, notamment en matière de diagnostic, de planification stratégique, d’évaluation de l’intervention et de capacité de travail en réseau. *Stratégies de développement du secteur des services de proximité La qualification des ressources humaines a donné lieu à une dualité de l’emploi, résultant de l’existence d’un groupe de professionnels qualifiés qui assume les fonctions techniques et d’un autre groupe, formé par le personnel auxiliaire, qui a des qualifications mineures. Ce processus de qualification s’est opéré à partir d’une intervention réglementaire dans le secteur. Cette logique a été implantée aux dépens d’une qualification véritable et extensive, passant par la définition du domaine d’intervention de chaque professionnel et par l’acceptation du fait que la complémentarité des compétences est un aspect essentiel de ce genre d’activités. D’où la nécessité de mettre en œuvre des stratégies de recrutement qui privilégient la formation d’équipes multidisciplinaires et s’attachent particulièrement à la qualité du service. Cette transformation résulte également d’une valorisation générale de l’image de ce secteur d’activité économique. Ses contributions et son rôle central dans les politiques de l’emploi et l’importance économique qu’il a assumé dans certains secteurs géographiques défavorisés ont aidé à améliorer l’image générale du secteur. Enfin, il y a une certaine tendance à envisager les emplois associés au secteur, de plus en plus comme des professions pour lesquelles il commence à exister une offre de formation spécifique et qui se traduisent par des profils professionnels de plus en plus valorisés de point de vue des compétences qui leur sont associées. Il nous faut mentionner encore que la concurrence croissante a été un élément fondamental de mobilisation de ces dynamiques de professionnalisation et de qualification du secteur. 105 Toutefois, dans la mesure où ce type de services n’opère pas sur un marché concurrentiel ouvert, où le consommateur a une pleine liberté de choix, et que l’offre est encore réduite par rapport à la demande, les bénéfices de la concurrence et de la compétitivité restent limités en termes d’options de qualité. La concurrence consiste, aujourd’hui, et ce, dans une large mesure, en la recherche d’une relation plus privilégiée avec l’État, dans la perspective d’acquérir une prépondérance dans les logiques de contractualisation des activités. * Évolution des emplois et des besoins de compétences Les impacts des facteurs d’évolution des compétences professionnelles, associées au secteur, permettent de configurer l’évolution des professions et d’élaborer les profils professionnels correspondants. En effet, les emplois dans le secteur ont été très longtemps informels, notamment les emplois moins qualifiés, c’est à dire qu’ils n’étaient pas supportés par une définition de contenus, que très souvent ils n’avaient pas de dénomination uniforme et qu’ils n’étaient pas soutenus par une offre de formation propre. Il s’agissait donc plus d’activités que d’emplois à proprement parler. Toutefois le mouvement de croissance de l’emploi engendre, à priori, un mouvement de transformation de ce même emploi. Sur ce plan, les modifications quantitatives sont toujours associées à des modifications qualitatives dans les emplois. * Des emplois en croissance et en transformation Il y a des emplois qui, bien qu’ils ne soient pas considérés comme nouveaux parce qu’ils existaient déjà, sont néanmoins dans une phase d’expansion et commencent à être encadrés. Il s’agit, en effet, d’emplois qui, tout en étant présent dans le secteur, enregistrent à l’heure actuelle une demande croissante de la part des entités. Ce sont, toutefois, des emplois qui subissent des modifications en raison du besoin de s’adapter à l’exercice d’un ensemble déterminé de nouveaux services et de nouvelles formes de prestation de services. Ce qui signifie qu’ils sont à la fois en croissance et en transformation. Ce mouvement est dû à plusieurs facteurs, à savoir, une nouvelle attitude des personnes et des entités envers les besoins émergents de groupes vulnérables et le type de réponse, ainsi qu’une volonté de tirer parti des opportunités qui émergent dans le cadre des politiques d’aide et d’action sociale et qui privilégient la contractualisation de ces réponses. Quant à l’évolution proprement dite des besoins des publics, elle est à mettre en rapport avec plusieurs types de facteurs, notamment les mouvements socio-démographiques qui ont retiré à la famille son rôle prépondérant dans l’aide à ses membres les plus fragilisés. Sans compter que les relations de voisinage se sont dissolues et qu’elles ont perdu le pouvoir de réponse qu’elles avaient dans ces situations d’appui. Par ailleurs, l’idée a commencé à apparaître que l’institutionnalisation doit être l’ultime recours, les personnes ayant besoin d’aide devant recourir à des entités capables de résoudre ou de minimiser leurs carences. Cette idée découle non seulement de nouvelles attitudes qui visent à promouvoir la qualité de vie de la personne en situation de dépendance, mais également de la tentative de résoudre des problèmes budgétaires dans lesquels se débattent les systèmes de sécurité sociale, dans la mesure où l’aide à domicile est moins onéreuse que le placement en institution. L’émergence de nouveaux problèmes sociaux et de nouvelles situations de fragilité qui exigent une intervention (par exemple, l’aide aux immigrants) est un autre aspect qu’il convient de souligner. 106 Ces activités n’ont commencé que, très récemment, à être encadrées dans une perspective plus professionnelle. Leur croissance est à mettre en rapport, d’une part avec le souci de promouvoir la qualité de la vie des publics, grâce à la qualité des services fournis, et d’autre part, avec la perception que ce type d’emplois ainsi que d’autres emplois associés à ces services de proximité constituaient des niches importantes d’emploi et qu’ils devaient être valorisés. C’est ainsi que s’est produite la professionnalisation des personnes qui exerçaient une activité dépourvue, au départ, d’encadrement et de règlementation. Ainsi, l’évolution conjoncturelle qui a soutenu cette professionnalisation, a fini par contribuer à sa forte implantation sur le marché. * Facteurs d’évolution des emplois En termes d’évolution du marché de travail lié à ce secteur, il importe de mettre en relief les aspects suivants : • • • • • • • • Une tendance globale à la croissance de l’emploi, notamment dans les domaines plus traditionnels des aides aux personnes âgées et aux enfants, qui résulte de la croissance de ces activités due aux modifications socio-démographiques. Des modifications dans les modèles de consommation ont émergé, en tout premier lieu, dans le milieu urbain et métropolitain, où la pression sur le temps est plus grande, mais elles ont toutefois tendance à s’étendre à l’ensemble du territoire. Cet aspect justifiera, par exemple, l’augmentation du nombre d’entités prestataires de services se consacrant, plus particulièrement, à l’aide aux personnes âgées en milieu urbain. L’emploi des femmes ne justifie que partiellement ces mutations, également motivées par la rupture des relations de voisinage et la modification des modèles familiaux, conduisant à une diminution de l’aide aux individus et aux familles. Une baisse de l’emploi associé à l’exécution de tâches à caractère auxiliaire qui tendront, dans de nombreux contextes, notamment urbains, à être réalisées moyennant leur soustraitance à des entreprises spécialisées comme, par exemple, l’entretien du linge, la confection des repas, etc.. Un taux élevé de féminisation qui a tendance à continuer; Une tendance au rajeunissement de l’emploi dans le secteur, motivée par le recrutement de jeunes cadres — ce qui justifie le maintien et l’accentuation du taux d’encadrement du secteur; Une tendance à la consolidation des emplois (des taux élevés d’ancienneté), notamment ceux associés aux emplois nucléaires; Des détenteurs d’emplois ayant de bas niveaux d’études, la plupart se situant dans le segment égal ou inférieur à la scolarité obligatoire, la situation étant identique pour les qualifications professionnelles. L’évolution des indicateurs de base se référant à l’emploi entre 1995 et 2000, fait apparaître une tendance à la qualification du secteur, notamment à partir du recrutement de personnes détenant des niveaux d’études supérieurs, ce qui justifie une évolution très positive du taux d’encadrement. Toutefois, cette donnée a tendance à accentuer la dualité de l’emploi dans le secteur, dans la mesure où il n’y a toujours pas de signes réels d’une modification substantielle de la structure de l’emploi, du point de vue des qualifications professionnelles et des niveaux d’études des détenteurs. Il convient néanmoins de mettre en relief certains éléments de dynamisme, qui ont tendance à être considérés comme des aspects moteurs de la modification structurelle du secteur et qui devront être mobilisés par les acteurs dans ce sens. 107 Le secteur est encore très différencié, et cette différentiation a tendance à augmenter, étant donné qu’il devient de plus en plus clair que le public ciblé par le service implique un éventail de compétences spécialisées, même au niveau des emplois. Par ailleurs, les modes de prestation ont eux-mêmes tendance à se différencier, ce qui entraîne des modifications dans la structure de l’emploi et implique de reconfigurer le contenu de certains emplois. Enfin, l’on assiste à l’émergence de problèmes sociaux de plus en plus complexes, exigeant de ce fait des interventions spécifiques qui font naitre, à leur tour, de nouveaux emplois. Il existe donc, dans ce secteur, des emplois classiques mais également des emplois qui résultent d’activités de proximité émergentes, comme l’aide à domicile, l’animation, l’accompagnement des personnes. Il y a, d’autre part, des activités qui découlent de la mise en œuvre de projets d’intervention sociale et qui font émerger des emplois, comme ceux d’éducateur social ou de technicien de développement communautaire. Il y a des emplois qui font essentiellement appel à des compétences personnelles et sociales, alors que d’autres valorisent les compétences techniques et exigent une solide formation scolaire/professionnelle. Cependant, l’évolution des emplois va dans le sens de la pluricompétence, résultant d’une part de la valorisation des compétences relationnelles et techniques dans une bonne partie des emplois, et, de l’autre, d’une tendance à la complémentarité des offres au sein de la même entité. Le mode d’organisation des entités et leur philosophie de réponse a tendance à privilégier une approche multidimensionnelle des problèmes des usagers, ce qui fait que l’on exige une croissante aptitude au travail en équipe ainsi que la capacité, à un certain niveau d’encadrement, de mobiliser des ressources qui permettent de répondre aux problèmes. GOUVERNEMENT MIN. EDUC. MIN. TRAV. SEC. SOC. Autres ministères Délégations régionales Délégations régionales de l’IEFP Ecoles Centres pour l’emploi Centres de formation 108 BIBLIOGRAPHIE BIBLIOGRAPHIE 109 110 Point 2.1. Eléments en rapport avec les populations cibles. www.apdemografia.pt/pdf_congresso/5_josé_Rebelo_Helena_Penalva.pdf Comunicação para o II Congresso Português de Demografia — “Evolução da população idosa em Portugal nos próximos 20 anos e seu impacto na sociedade” (2.1.3. Isolamento Físico e Social) José Rebelo, Helena Penalva — Lisboa, Setembro de 2004); In www.portaldovoluntário.org.br In Cad. Saúde Pública, Rio de Janeiro, 19(3):773-781, Mai-Jun, 2003 — artigo 773 (Célia Pereira Caldas) In Intervenção da Secretária de Estado Adjunta e da Saúde na sessão de apresentação da Rede de Cuidados Continuados Integrados a 21.04.2006 In www.advita.pt In Envelhecimento e Políticas Sociais ‘O Idoso Institucionalizado’ Rosa Maria Lopes Martins — Professora Coordenadora da Escola Superior de Saúde do Instituto Superior Politécnico de Viseu In Dados ISS, IP/DPSC In INE: Informação à Comunicação Social a 08.Abr.02 “O Envelhecimento em Portugal/Situação demográfica e sócio económica recente das pessoas idosas” (www.ine.pt) In www.novaunifai.unifai.net Point 2.1.1. Données spécifiques concernant les enfants et les adolescents Ministério do Trabalho e da Solidariedade - Fev. 2000 - "Políticas Sociais Activas em Portugal", M.T.S. Editor, Lisboa/Portugal. J.F. Almeida, L. Capucha, A.F. Costa, F.L. Machado, 1. Nicolau, E. Reis - 1992O Exclusão Socialfactores e Tipos de Pobreza em Portugal", Celta Editora, Lisboa/Portugal. Anne Wyvekens - 1997- "L'Insertion Locale de la Justíce Penale" - «Aux origines de Ia justice de proximité", L'Harmattan Ed., France. Resolução 451113 da Assembleia Geral das Nações Unidas 1990 "Directrizes das Nações Unidas para a Prevenção da delinquência Juvenil (Directrizes de Riade). Lei N.0 147/99 (1 de Setembro) - 1999- "Lei de protecção de Crianças e Jovens em Perigo". Lei n.0 166/99 (14 de Setembro) - 1999 "Lei Tutelar Educativa». - Despacho n.0 12 388197 - 2a Série. D.R. de 911211997. Carreira, H. M. (1996). As Políticas Sociais em Portugal. Lisboa: Gravina — Publicações, Lda. Ao serviço da criança/jovem em Portugal - Documento interno do Instituto de Apoio à Criança — Projecto Rua — 2006 111 O Projecto Rua e o Grupo Alvo — Documento interno do Instituto de Apoio à Criança — Projecto Rua — Março de 2001 Resolução do Conselho de Ministros n0 80/2006 (Programa Escolhas) Assembleia Mundial sobre o Envelhecimento, Madrid (2002), O Envelhecimento Em Portugal: Situação Demográfica e Socio-Económica Recente e Prospectiva das Pessoas Idosas, Estudo elaborado pelo Serviço de Estudos sobre a População do Departamento de Estatísticas Censitárias e da População no âmbito da II Assembleia Mundial sobre o Envelhecimento, Madrid. (Divulgado em 8 de Abril de 2002 em www.ine.pt . Carrilho, M. J. (2004), Dinâmicas territoriais do envelhecimento: análise exploratória dos resultados dos censos 91 e 2001, Lisboa, Instituto Nacional de Estatística, Departamento de Estatísticas Sociais. Eurostat, Comissão Europeia — Ageing Working Group) Eurostat; Cenário Macroeconómico tendo em conta o PEC e um crescimento do PIB no Longo Prazo de 2% INE/DECP (2005), Estimativas de População Residente e Recenseamentos Gerais da População INE Dia Internacional do Idoso, 2005. INE e EUROSTAT (2005). Ministério do Trabalho e da Solidariedade Social, (2006) Linhas Estratégicas da Reforma da Segurança Social, 3 de Maio. Point 2.1.2. Données spécifiques concernant les personnes âgées Manual de Nomenclaturas e Conceitos de respostas sociais de acção social Direcção — Geral da Segurança Social, da Família e da Criança. In Carta Social — Rede de Serviços e equipamentos Sociais — 2005); Envelhecimento e políticas sociais, Cap. “O Idoso Institucionalizado” Rosa Maria Lopes Martins - Professora Coordenadora da Escola Superior de Saúde do Instituto Superior Politécnico de Viseu INE (Instituto Nacional de Estatística). (2002). Destaque do INE: CENSOS 2001- Resultados Definitivos. Acedido a 22 de Março de 2007, em: http://www.ine.pt/prodserv/destaque/destaque.asp?d=21-10-2002 . INE (Instituto Nacional de Estatística). (2002). Destaque do INE: O Envelhecimento em Portugal. Situação demográfica e sócio-económica recente das pessoas idosas. Acedido a 22 de Março de 2007, em: http://www.ine.pt/prodserv/destaque/arquivo.asp. 112 INE (Instituto Nacional de Estatística). (2002). Destaque do INE: Resultados definitivos. A Natalidade em Portugal. Acedido a 22 de Março de 2007, em: http://www.ine.pt/prodserv/destaque/arquivo.asp. INE (Instituto Nacional de Estatística). (2005). Estatísticas Demográficas 2005. Acedido a 22 de Março de 2007,em: http://www.ine.pt/prodserv/quadros/quadro.asp . INE (Instituto Nacional de Estatística). (2004). Destaque do INE: Projecções de Portugal residente, Portugal e NUTSII: Decréscimo e Envelhecimento da população até 2050. Acedido a 22 de Março de 2007, em: http://www.ine.pt/prodserv/destaque/arquivo.asp. INE (Instituto Nacional de Estatística). (2006). Anuário Estatístico de Portugal 2005. [Versão Electrónica]. Acedido a 22 de Março de 2007, em: http://www.ine.pt/prodserv/quadros/out_inf.asp . Point 3.4. Les modes d’intervention. Decreto-lei n.0115/06 (14 de Junho) — ‘Rede Social’. IFSW- International Federation of Social Workers (2004), Proposal for a New Ethical Document, Adelaide: IFSW. ISS/MTSS, (OUT.2006), Plano Nacional de Acção para a Inclusão — Portugal 2006-2008, Lisboa: MTSS. Payne, Malcolm, (2002), Teoria do Trabalho Social Moderno, Coimbra: Quarteto Rodrigues, M. Lurdes, (1997), A Sociologia das Profissões, Oeiras: Celta. 113 114 ANNEXES ANNEXES ANNEXE 0 Diaporama présentant la synthèse des besoins de formation des travailleurs identifiés au Portugal dans le cadre du projet Relais 2. ANNEXE 1 Despacho 52/SESS/91 de 4 de Junho (2.a série) ANNEXE 2 Medidas de Intervenção do programa Escolhas ANNEXE 3 Protecção na Maternidade ANNEXE 4 Protecção na Maternidade (Decreto-lei n.0 194/96,de 16 de Outubro) ANNEXE 5 Instituto de Apoio à Criança ANNEXE 6 Acordos de cooperação entre as CRSS´S e IPSS´S ANNEXE 7 Plano Nacional de vacinação 115 116 ANNEXE 0 Diaporama présentant la synthèse des besoins de formation des travailleurs identifiés au Portugal dans le cadre du projet Relais 2. 117 118 119 120 121 122 123 124 125 126 127 ANNEXE 1 SECRETARIA DE ESTADO DA SEGURANÇA SOCIAL DESPACHO 52/SESS/91, DE 4 DE JUNHO (II Série) O Dec.-Lei 158/84. de 17-5, regulador do regime aplicável às amas e do seu enquadramento em creches familiares, cria a possibilidade de as amas acolherem crianças com deficiência, ao preconizar no art. 10.0 a admissão, em casos excepcionais, de crianças com idades superiores a três anos bem como estabelecendo como condição preferencial na admissão das crianças a sua fragilidade física ou emocional. Com efeito, as deficiências constituem um dos factores que podem condicionar o normal desenvolvimento da criança, o que justifica uma intervenção sócio-educativa precoce e adequada como factor facilitador das diferentes aquisições básicas. Ora, o processo de aprendizagens significativas de crianças desta idade baseia-se fundamentalmente numa experiência variada e alargada vivida num clima de afecto, próximo do meio familiar, onde a interacção com os outros e o mundo assenta numa rede de trocas e informações recíprocas. Embora todas as crianças neste período do seu desenvolvimento necessitem de cuidados individualizados e estimulantes, a criança com deficiência necessita de apoio e estimulação específicos para ultrapassar certas dificuldades resultantes da deficiência. Para que o acolhimento de crianças em amas se possa processar em condições favoráveis e facilitadoras da interacção e do recurso a modelos de referência «normais», torna-se necessário criar condições de disponibilidade adequadas por parte das amas, sem prejuízo da salvaguarda da sua retribuição. Nestes termos, determino: 1 - O acolhimento de crianças com deficiência em ama deverá obedecer às seguintes condições: a) O número máximo de crianças a acolher por ama não deverá ser superior a três; b) O número de crianças com deficiência a acolher por ama não deverá exceder uma, salvo casos excepcionais devidamente analisados; c) A admissão de crianças com deficiência deverá ter o parecer técnico favorável dos serviços de acção social dos centros regionais de segurança social, designadamente das equipas de apoio técnico precoce - ATP sempre que estas existam. 128 2 - O acolhimento de crianças com deficiência confere às amas uma retribuição mensal correspondente a duas vezes a retribuição (Rm) estabelecida no art. 14.0 do Dec.-Lei 158/84. (1) 3 - Para efeitos do número anterior, a prova da deficiência deve obedecer aos requisitos estabelecidos no n.0 5.0 da Port. 899/90, de 25-9. (2) 4 - Às amas que acolham crianças com deficiência deverá ser assegurado, no exercício da sua actividade, apoio regular pela equipa referida na al. c) do n.0 1 do presente despacho. 1[1] (1) - Redação do Artigo 140 do Decreto-Lei n0 158/84 de 17 de Maio: Retribuição das Amas 1 - À ama é devida uma retribuição mensal calculada segundo a seguinte fórmula: Cm x 14 Rm = xn 12 em que Rm representa a retribuição mensal, Cm a comparticipação mensal por criança paga pela instituição e n o número de crianças atendidas pela ama. 2 - O valor da retribuição mensal calculado segundo a fórmula referida no número anterior será sempre arrendondado para a centena de escudos imediatamente superior. 3 - O valor da comparticipação mensal (Cm) será anualmente fixado por despacho do Ministro do Trabalho e Segurança Social, tendo em conta o valor do aumento dos custos médios estabelecidos para a valência de creche. 129 ANNEXE 2 MEDIDAS DE INTERVENÇÃO DO PROGRAMA ESCOLHAS A Medida I visa contribuir para a inclusão escolar e educação não formal e admite, nomeadamente, as seguintes acções: a) Desenvolvimento de actividades de combate ao abandono escolar e de promoção do sucesso escolar, através da concepção, implementação, financiamento e desenvolvimento de planos individuais de educação, envolvendo escolas e outras instituições relevantes na área da educação; b) Implementação de medidas de educação que facilitem o percurso escolar de crianças e jovens que tenham abandonado a escola ou dela estejam ausentes a partir dos 12 anos, concretizadas dentro ou fora do espaço escolar; c) Concepção e desenvolvimento de acções que, através da educação não formal, favoreçam a aquisição de competências pessoais e sociais, promovendo o sucesso educativo e maior coresponsabilização numa cidadania mais participativa; d) Promoção da co-responsabilização dos familiares no processo de desenvolvimento pessoal e social das crianças e dos jovens, nomeadamente através da mediação familiar e formação parental. A Medida II visa contribuir para a formação profissional e empregabilidade, com participação prioritária das instituições relevantes neste domínio, inclui, nomeadamente, acções direccionadas para: a) Desenvolvimento de actividades que favoreçam o acesso à formação profissional e ou emprego; b) Capacitação das crianças e jovens com competências e saberes que constituam vantagens competitivas para a sua integração social e profissional; c) Promoção da responsabilidade social de empresas e outras entidades, mobilizando oportunidades para inserção na vida activa, designadamente através de estágios profissionais e promoção de primeiros empregos para jovens abrangidos por este Programa. A Medida III visa contribuir para a participação cívica e comunitária admite, nomeadamente, acções direccionadas para: a) Desenvolvimento de espaços criativos e inovadores onde seja possível dinamizar actividades ocupacionais que promovam a integração comunitária e o desenvolvimento de competências pessoais e sociais; b) Promoção da participação social, através das dinâmicas associativas formais ou informais, que levem as crianças e jovens a perceber e a valorizar a sua presença na sociedade como uma mais-valia para todos; c) Desenvolvimento de um espírito de cidadania activo que os conduza, no futuro, a uma atitude, simultaneamente crítica e construtiva, que justifique o seu envolvimento em projectos colectivos de vida em sociedade; d) Descoberta, de uma forma lúdica, da língua, valores, tradições, cultura e história de Portugal, bem com dos países de origem das comunidades imigrantes, no quadro de uma sociedade aberta, plural e intercultural; 130 e) Aproximação às instituições do Estado, pela compreensão do seu papel e pela percepção de que salvaguardam os direitos e deveres de todos os cidadãos residentes em Portugal; f) Promoção da co-responsabilização dos familiares no processo de desenvolvimento pessoal, social e profissional das crianças e dos jovens, nomeadamente através da mediação familiar e formação parental; g) Desenvolvimento de iniciativas de serviço à comunidade; h) Promoção de espaços de informação e aconselhamento especialmente destinados à divulgação de informação e serviços do Estado dirigidos aos jovens; i) Promoção da mobilidade juvenil dentro e fora do território nacional. A Medida IV consubstancia uma medida de carácter transversal e cumulativa a uma ou mais medidas enunciadas nos números anteriores, potenciando-as, e visa apoiar a inclusão digital inclui, nomeadamente, as seguintes acções: a) Lúdico-pedagógicas; b) Específicas de âmbito formativo em tecnologias da informação e da comunicação; c) De apoio à inclusão escolar. 131 ANNEXE 3 CAPÍTULO I Da natureza e objectivos das prestações Artigo 10 Protecção na maternidade 1- O presente diploma define e regulamenta a protecção social nas situações de gravidez, maternidade, paternidade, adopção, licença parental, assistência na doença a descendentes menores e deficientes, bem como nas de licença especial para acompanhamento de filho, adoptado ou filho de cônjuge de beneficiário do regime geral de segurança social, que seja deficiente profundo ou doente crónico e nasÿÿituaçõesÿÿe faltas espÿÿiais dos avós. 2- Os beneficiários do regime de segurança social dos trabalhadores independentes têm igualmente direito ao esquema de prestações previsto no presente diploma, com excepção do subsídio correspondente à licença de cinco dias a gozar pelo pai, dos subsídios para assistência a descendentes doentes, para assistência a deficientes profundos e doentes crónicos, por licença parental e por faltas especiais dos avós, regulados no âmbito do presente diploma. Artigo 20 Caracterização das eventualidades 1- A protecção social estabelecida neste diploma abrange as situações respeitantes à saúde e à segurança no trabalho das beneficiárias grávidas, puérperas e lactantes, bem como as situações de incapacidade ou de indisponibilidade para o exercício da actividade profissional por motivo de maternidade, paternidade, acompanhamento de menores adoptados, assistência a filhos, assistência na doença a filhos do beneficiário ou do cônjuge e a adoptados, menores ou deficientes, assistência a deficientes profundos e doentes crónicos e nascimento de netos. 2- Para efeitos deste diploma, a caracterização de deficiência profunda e de doença crónica é objecto de despacho conjunto dos Ministros da Saúde e do Trabalho e da Solidariedade. Artigo 30 Modalidades das prestações A protecção social efectiva-se mediante a atribuição de prestações pecuniárias, designadas subsídios de maternidade, de paternidade, por adopção, por licença parental, para assistência na doença a descendentes menores ou deficientes, para assistência a deficientes profundos e doentes crónicos, por riscos específicos e por faltas especiais dos avós. 132 Artigo 40 Objectivo das prestações Os subsídios previstos neste diploma são concedidos na presunção da perda de remuneração decorrente da não prestação de trabalho e destinam-se a compensar essa perda. Artigo 50 Exclusão do direito aos subsídios 1- Não têm direito aos subsídios previstos neste diploma: a) Os beneficiários que se encontrem a receber quantias pagas periodicamente pelas empresas sem contraprestação de trabalho, denominadas prestações de pré-reforma, nos termos previstos na legislação própria; b) Os beneficiários que se encontrem a receber prestações de desemprego, sem prejuízo do disposto no número seguinte. 2- O recebimento de prestações de desemprego não prejudica o reconhecimento do direito aos subsídios de maternidade, paternidade e adopção, com os efeitos previstos no regime jurídico de protecção no desemprego. CAPÍTULO II Das condições de atribuição das prestações Artigo 60 Prazo de garantia 1- A atribuição dos subsídios depende de os beneficiários, à data do facto determinante da protecção, terem cumprido um prazo de garantia de seis meses civis, seguidos ou interpelados, com registo de remunerações. 2- Considera-se como data do facto determinante da protecção o primeiro dia de impedimento para o trabalho. 3- Não havendo registo de remunerações durante seis meses consecutivos, a contagem do prazo de garantia para atribuição dos subsídios é feita a partir do mês em que se verifique novo registo de remunerações. 133 Artigo 70 Condições especiais de atribuição dos subsídios para assistência a filhos doentes e a deficientes profundos e doentes crónicos 1- A atribuição do subsídio para assistência na doença a filhos do beneficiário ou do cônjuge ou adoptados, com idade inferior a 10 anos ou deficientes, depende de estes se integrarem no agregado familiar do beneficiário e que com ele residam. 2- A atribuição do subsídio para assistência a deficientes profundos e doentes crónicos, com idade igual ou inferior a 12 anos, depende igualmente de estes se integrarem no agregado familiar do beneficiário e que com ele residam. Artigo 80 Totalização de períodos contributivos Para efeitos de cumprimento do prazo de garantia para atribuição do subsídio são considerados, desde que não se sobreponham, os períodos de registo de remunerações em quaisquer regimes de protecção social de inscrição obrigatória, incluindo a da função pública, que assegurem prestações pecuniárias de protecção de maternidade. CAPÍTULO III Da determinação do montante das prestações Artigo 90 Montante dos subsídios de maternidade, de paternidade e por adopção 1- O montante diário dos subsídios de maternidade, de paternidade e por adopção é igual ao valor da remuneração de referência do beneficiário. 2- Nas situações em que o beneficiário optar pela modalidade de licença prevista no n.0 1 do artigo 68.0 da lei n.0 35/2004, de 29 de Julho, o montante diário dos subsídios de maternidade e de paternidade é igual a 80% da remuneração de referência. Artigo 100 Remuneração de referência 1- A remuneração de referência a considerar é definida por R/180, em que R representa o total das remunerações registadas nos primeiros seis meses civis que precedem o segundo mês anterior ao da data do facto determinante da protecção. 134 2- A remuneração de referência a considerar para efeitos de determinação do montante subsídios dos profissionais de espectáculos é definida por W180 em que R representa o total das remunerações registadas nos primeiros doze meses civis que precedem o segundo mês anterior ao da data do facto determinante da protecção. 3- Nas situações do número anterior em que o beneficiário se encontre inscrito há menos de um ano, ou quando tenha havido recomeço de registo de remunerações após um período de suspensão igual ou superior a doze meses, a remuneração de referência é definida por R/30 x n em que R representa o total das remunerações registadas desde a data do início ou reinicio do registo de remunerações e n o número total de meses com ou sem registo de remunerações decorridos desde a mesma data. Artigo 110 Montante mínimo dos subsídios O montante diário mínimo dos subsídios de maternidade, de paternidade e por adopção não pode ser inferior a 50% do valor diário da remuneração mínima estabelecido para o respectivo sector de actividade. Artigo 120 Montante do subsídio para assistência a menores doentes O montante diário do subsídio para assistência na doença a filhos, adoptados ou a descendentes do cônjuge corresponde a 65% da remuneração de referência do beneficiário. Artigo 120-A Montante dos subsídios por riscos específicos O montante diário dos subsídios por riscos específicos corresponde a 65% da remuneração de referência do beneficiário. Artigo 120-B Montante do subsídio para assistência a deficientes profundos e doentes crónicos O montante diário do subsídio para assistência a deficientes profundos e doentes crónicos corresponde a 65% da remuneração de referência do beneficiário, tendo como limite máximo a remuneração mínima mensal garantida mais elevada. 135 Artigo 120-C Montante do subsídio por licença parental O montante diário do subsídio por licença parental corresponde a 100% da remuneração de referência do beneficiário. Artigo 120-D Montante do subsídio por faltas especiais dos avós O montante diário do subsídio por faltas especiais dos avós corresponde a 100% da remuneração de referência do beneficiário. CAPÍTULO IV Do início e da duração das prestações Artigo 130 Início das prestações Os subsídios previstos neste diploma têm início no primeiro dia de impedimento para o trabalho em que não seja atribuída remuneração. Artigo 140 Período de concessão dos subsídios de maternidade, de paternidade e por adopção 1- Os períodos de concessão dos subsídios de maternidade, de paternidade e por adopção correspondem ao tempo de duração das licenças não remuneradas gozadas ao abrigo dos artigos 10.0, 11.0 e 13.0 da Lei n.0 4/84, ainda que pelas características específicas da prestação de trabalho dos beneficiários, designadamente tratando-se de trabalho autónomo, não haja lugar àquelas licenças. 2- Nas situações de licença por maternidade e paternidade ao abrigo dos n.0s 1 e 3 do artigo 68.0 da Lei n.0 35/2004, de 29 de Julho, o período de concessão dos subsídios corresponde ao tempo de duração das respectivas licenças não renmuneradas. Artigo 150 Período de concessão do subsídio para assistência a descendentes O subsídio para assistência a descendentes doentes é atribuído até ao limite máximo de 30 dias, em cada ano civil, por cada descendente. 136 Artigo 150-A Período de concessão dos subsídios por riscos específicos Os períodos de concessão dos subsídios por riscos específicos correspondem à duração dos períodos de dispensa de trabalho concedidos ao abrigo da alínea c) do n.0 4 do artigo 16.0e do n.0 3 do artigo 179.0 da Lei n.0 4/84. Artigo 150-B Período de concessão do subsídio para assistência a deficientes profundos e doentes crónicos O subsídio para assistência a deficientes profundos e doentes crónicos é concedido pelo período da duração da licença especial que se refere o artigo 140-A da Lei n.0 4/84, de 5 de Abril, introduzido pela Lei n.0 102/97, de 13 de Setembro. CAPÍTULO V Da cumulação e coordenação das prestações Artigo 170 Princípio da não acumulação Os subsídios não são acumuláveis com outras prestações compensatórias da perda de remuneração do trabalho, sem prejuízo do disposto nos artigos seguintes. Artigo 170-A Acumulação em caso de riscos profissionais 1- Sempre que se sobreponham situações de incapacidade temporária por doença profissional ou por acidente de trabalho que dêem lugar a indemnização e situações a que corresponda qualquer dos subsídios previstos neste diploma, estes só são concedidos quando o valor daquelas prestações lhe for inferior. 2- Nas situações previstas no número anterior, o valor dos subsídios a conceder é igual à diferença entre o respectivo montante e o quantitativo da indemnização ou da pensão por acidente de trabalho ou doença profissional. Artigo 180 Acumulação em caso de invalidem A situação de pensionista de invalidem dos beneficiários que exerçam actividade profissional não prejudica a atribuição cumulativa dos subsídios previstos neste diploma. 137 CAPITULO VI Das disposições finais Artigo 190 Requerimento das prestações As prestações devem ser requeridas pelos beneficiários dentro do prazo de seis meses a contar do facto determinante da protecção. Artigo 200 Meios de prova 1- Os factos determinantes da atribuição dos subsídios são declarados pelo beneficiário no requerimento, o qual é acompanhado, conforme os casos, dos respectivos documentos comprovativos, designadamente: a) Declaração dos estabelecimentos ou serviços de saúde; b) Certidão do registo civil; c) Declaração, emitida pela entidade empregadora do beneficiário, com a indicação do primeiro dia e da duração possível da licença, falta ou dispensa ao trabalho e ainda, se for caso disso, dos dias em que tenha havido remuneração; d) Declaração, emitida pela entidade empregadora, especificando impossibilidade de atribuição à beneficiaria grávida, puérpera ou lactante que desempenhe trabalho nocturno ou esteja exposta a substâncias nocivas ou tóxicas de outras tarefas;. e) Declaração, emitida pela entidade empregadora, especificando a impossibilidade de atribuição à trabalhadora grávida do exercício de funções e ou local de trabalho compatíveis com o estado de risco clínico; f) Comprovação pelo Instituto de Desenvolvimento e Inspecção das Condições de Trabalho do exercício de funções, local de trabalho ou condições de trabalho e da impossibilidade a que se referem as alíneas d) e e) do presente artigo. 2- Durante o período de concessão dos subsídios, os beneficiários são obrigados a comunicar à instituição de segurança social que os abrange qualquer facto susceptível de determinar a respectiva suspensão ou cessação, nos cinco dias úteis subsequentes à data do mesmo. 138 Artigo 210 Remissão de legislação A remissão do artigo 22 do Decreto-Lei n- 107/87, de 6 de Março, considera-se feita para os presentes que integram o presente diploma. Artigo 220 Efeitos das faltas e licenças 1- Os períodos de faltas e licenças que determinem o reconhecimento do direito a prestações, incluindo a prevista no n.0 2 do artigo 19.0 da Lei n.0 4/84, de 5 de Abril, na redacção que lhe foi dada pela Lei n.0 142/99, de 31 de Agosto, dão lugar ao registo de remunerações por equivalência à entrada de contribuições, sendo considerados como trabalho efectivamente prestado. 2- Os períodos de licença parental e especial para assistência a filho ou adoptado são tomados em conta para o cálculo das pensões de invalidez e velhice. Artigo 220-A (Revogado pelo Decreto-Lei n0 77/2000, de 9 de Maio). Artigo 230 Revogação É revogado o capítulo III do Decreto-Lei n. 136/85, de 3 de Maio. Artigo 240 Entrada em vigor O presente diploma entra em vigor no dia 1 do mês seguinte ao da sua publicação e é aplicável às situações em que o facto determinante da protecção ocorra após o início da sua vigência. Com alterações que lhe foram introduzidas pelos Decretos-Lei n.0 333/95, de 23 de Dezembro, 347/98, de 9 de Novembro, 77/2000, de 9 de Maio e 77/2005, de 13 de Abril. 139 ANNEXE 4 PROTECÇÃO DA MATERNIDADE E DA PATERNIDADE (Decreto-lei n.0 194/96,de 16 de Outubro) (anexo V). (…) Artigo 18.0 Redução do período normal de trabalho para assistência a filho com deficiência (…) 5- A redução do período normal de trabalho prevista neste artigo aplica-se às situações previstas no artigo 13.0-A da Lei n.0 4/84, de 5 de Abril. 140 ANNEXE 5 INSTITUTO DE APOIO Á CRIANÇA O Instituto de Apoio à Criança (IAC) é uma Instituição Particular de Solidariedade Social, criada em 14 de Março de 1983, por um grupo de pessoas de diferentes áreas profissionais — médicos, magistrados, professores, psicólogos, juristas, sociólogos, técnicos de serviço social, educadores e tantos outros. É uma associação sem fins lucrativos, que tem por objectivo principal contribuir para o desenvolvimento integral da criança, na defesa e promoção dos seus direitos, sendo a criança encarada na sua globalidade como total sujeito de direitos nas diferentes áreas, quer seja na saúde, educação, segurança social ou nos tempos livres. Pretende estimular, apoiar e divulgar o trabalho de todos aqueles que se preocupam com a procura de novas respostas para os problemas da infância em Portugal, assim como colaborar com instituições congéneres nacionais e estrangeiras. Como dizia o Dr. João dos Santos, uma política da infância deve ser obra de toda a comunidade, com a participação activa e generalizada daquela e em trabalho coordenado com várias instituições. De acordo com os seus estatutos o IAC realiza: 1. Programas de informação e sensibilização; 2. Apoio a experiências inovadoras que visem o desenvolvimento global das crianças e a sua interacção com o meio envolvente; 3. Estudos, seminários, colóquios e outras iniciativas que permitam o debate e a reflexão sobre os problemas da infância na sociedade actual; 4. Pareceres e outras tomadas de posição sobre aspectos de política geral relativas à promoção dos direitos da criança. Ao longo de todos estes anos, muitos profissionais de diferentes áreas ligadas à Criança desenvolveram trabalho no sentido de efectivação dos Direitos das Crianças, não só através de acções de informação e sensibilização mas também, com projectos concretos, prioritariamente, em domínios não cobertos pelo Estado, nem por outras Instituições. Relativamente às experiências inovadoras e para responder aos problemas que lhe foram sendo colocados, mencionam-se os objectivos de cada um dos Sectores do IAC: 1. ACTIVIDADE LÚDICA (1983) Objectivos : - Proporcionar a todas as crianças uma infância feliz, criando condições para que tenham vontade de brincar e comunicar. Destinatários : - Responsáveis pela saúde, pela educação e pelo bem-estar das crianças. 141 Intervenção : - Organização e participação de/em Encontros e Seminários; - Organização de acções de formação; - Organização e divulgação de documentação; - Acompanhamento técnico de projectos; - Orientação científica de trabalhos de investigação; - Orientação científica e técnica de estágios; - Elaboração de pareceres sobre projectos de ludotecas, espaços lúdicos, animação, jogos e brinquedos. 2. SOS CRIANÇA (1988) Objectivos : - Promover e defender os direitos da Criança, prevenindo situações problema, apoiando a Criança e a Família; - Sensibilizar as estruturas comunitárias e a sociedade em geral para a problemática das crianças em risco; - Ouvir e Dar Voz à Criança. Destinatários : - Crianças e jovens de todo o País; - Pais, Familiares, Profissionais e Comunidade. Intervenção : - Telefónica; - Postal; - Personalizada: Jurídica; Social; Psicológica. - Encaminhamento/Orientação; - Reavaliação; - Mediação Escolar; - Formação. De salientar neste sector, a criação, em 2004, de uma linha telefónica de ajuda às crianças desaparecidas e exploradas sexualmente — a linha 1410 —inserida no protocolo celebrado com Ministério da Administração Interna em Maio de 2004 3. PROJECTO RUA “EM FAMÍLIA PARA CRESCER” (1989) Objectivos : - Recuperar Optimizar respostas que permitam recuperar as Crianças Desaparecidas e/ou Exploradas Sexualmente com especial incidência sobre as que se encontram em Contexto de Fuga. 142 Desenvolver competências pessoais, sociais, escolares e profissionais que permitam a construção de um percurso de vida saudável, nos jovens sem alternativas viáveis de educação Formação. Destinatários : - Crianças e jovens em perigo apresentando comportamentos de risco e/ou desviantes. - Revalorizar Contribuir para a criação e/ou desenvolvimento de projectos Integrados, nas comunidades de origem das Crianças e Jovens em Perigo; Potenciar Redes de Solidariedade visando a participação da Sociedade Civil, contribuindo para a criação de políticas Integradas nas áreas da Infância e da Juventude. Destinatários : - Jovens das Comunidades de Residência que, pelas suas competências são considerados agentes de mudança; - Instituições/Associações locais das Comunidades de origem das crianças / jovens em perigo; - Sociedade Civil; - Interventores Sociais; - Poder Político; - Outros. Intervenção : - Espaços de férias/fins-de-semana; - Visitas sócio-educativas; - Actividades desportivas/radicais; - Dinamização de ateliers; - Sessões Temáticas; - Acções de Formação; - Intercâmbios juvenis/locais/nacionais e internacionais; - Acções de sensibilização; - Acompanhamento social; - Animações de rua; - Formação de Mediadores Sociais; - Formação de Animadores; - Giros Diurnos e Nocturnos; - Entre outras. 143 4. HUMANIZAÇÃO DOS SERVIÇOS DE ATENDIMENTO À CRIANÇA EM SERVIÇOS DE SAÚDE (1989) Objectivos : - Promover a discussão dos problemas da humanização favorecendo a mudança de atitudes e comportamentos. Destinatários : - Instituições — Serviços de Pediatria; - Profissionais — Educação, Saúde e Segurança Social; - Público em geral. Intervenção : - Reuniões e Encontros de âmbito local, regional, nacional e internacional; - Promoção de contactos com instituições congéneres; - Produção e divulgação de documentos e outros materiais em diversos suportes; - Elaboração de estudos científicos. 5. CEDI (1991) Objectivos : - Recolher, tratar e difundir a documentação nacional e internacional sobre a problemática da criança; - Realizar investigações/estudos sobre a Criança Portuguesa; - Actualizar e disponibilizar on-line o site do IAC. Destinatários : - Técnicos do IAC; - Técnicos ligados à problemática das crianças; - Estudantes dos diferentes graus do ensino; - Comunidade em geral. Intervenção : - Recolha, tratamento e difusão da informação; - Apoio à produção do Boletim e outras publicações do IAC; - Organização de exposições documentais; - Actualização site do IAC; - Estudos/investigações sobre a criança portuguesa. Assim se posiciona o IAC ao serviço da criança/jovem. 144 ANNEXE 6 ACORDOS DE COOPERAÇÃO ENTRE CRSS’S E IPSS’S Despacho Normativo n.0 75/92, de 20 de Maio A Constituição da República Portuguesa, no n.0 3 do artigo 63.0, consagra o direito de livre constituição de instituições particulares de solidariedade social não lucrativas, tendo em vista a prossecução de objectivos de segurança social, nomeadamente através do desenvolvimento de actividades de acção social de apoio à família, infância, juventude, população com deficiência e à terceira idade, instituições que, atendendo aos relevantes objectivos sociais que livremente prosseguem, são regulamentadas por lei e estão sujeitas a fiscalização do Estado. O exercício da acção social visa, por um lado, prevenir situações de carência, disfunção e marginalização social e a integração comunitária e, por outro, resolver, numa perspectiva de desenvolvimento social e económico, problemas sociais que afectam as pessoas e famílias, assegurando-se uma especial protecção quer aos grupos mais vulneráveis quer às pessoas que se encontrem em situação de maior carência económica ou social. Para se conseguir aquele desiderato que norteia a intervenção dinâmica da acção social, impõese um esforço alargado da comunidade e uma melhor intervenção dos organismos oficiais, autárquicos e das organizações particulares sem finalidade lucrativa, na convicção de que através de uma inter ajuda, coordenação e articulação das entidades oficiais e particulares se torna mais acessível combater as desigualdades sociais ainda existentes, corrigir assimetrias e, com os recursos humanos e financeiros disponíveis, resolver, assim, um maior número de carências sociais, privilegiando-se os grupos e pessoas mais desfavorecidos. Nesta essencial área de actuação, o Estado reconhece e valoriza o importante e insubstituível papel das instituições particulares de solidariedade social. Reconhecimento e valorização que são efectivos, na medida em que se traduzem na concessão de crescentes e significativos apoios de natureza material, técnica e financeira, cujo contributo é determinante para que as instituições alarguem a sua área de actuação e melhorem os serviços e o atendimento personalizado que as pessoas e famílias merecem. Conforme previsto no Estatuto das Instituições Particulares de Solidariedade Social, a concessão dos referidos apoios é efectivada através da celebração de acordos de cooperação para salvaguarda dos direitos e obrigações das partes envolvidas, atento o fim eminentemente social, que se traduz no desenvolvimento de serviços e actividades, que ao Estado incumbe prioritariamente garantir. Para além das instituições particulares de solidariedade social, a lei prevê que a acção social pode ser exercida por outras entidades sem finalidade lucrativa, referidas no artigo 33.0 da Lei n.0 28/84, de 14 de Agosto. Encontram-se abrangidos pela citada disposição legal designadamente as casas do povo e as cooperativas que desenvolvam acções de carácter social relacionadas com a criação e o funcionamento de equipamentos e serviços sociais. Quanto às casas do povo, o regime instituído pelo Decreto-Lei n.0 246/90, de 27 de Julho, possibilita a realização de protocolos com os centros regionais de segurança social, com a referência de que os inerentes encargos devem ser prioritariamente suportados através dos meios financeiros do Fundo Comum das Casas do Povo. No que concerne às cooperativas que, a título secundário e sem finalidade lucrativa, desenvolvam actividades do âmbito da segurança social, a concessão dos apoios financeiros do Estado e de 145 outras regalias resulta, nomeadamente, do disposto nos artigos 18.0 e 25.0 do Decreto-Lei n.0 441A/82, de 6 de Novembro. Atentas as diversas formas que as cooperativas podem adoptar face à legislação que lhes é aplicável, apenas se consideram abrangidos pelo presente diploma as que actuam no âmbito da educação e integração sócio-económica, constituídas pelos utentes, seus pais ou encarregados de educação, designadas por cooperativas de utentes, de harmonia com o Código Cooperativo e o citado Decreto-Lei n.0 441-A/82. Com o presente diploma pretende-se aperfeiçoar os instrumentos de cooperação existentes, quer clarificando determinadas questões susceptíveis de duvidosa interpretação quer permitindo um melhor relacionamento institucional e integrando normas que facilitem uma actuação pronta e eficaz na resolução de eventuais dúvidas ou conflitos. Assim, de entre as alterações introduzidas relativamente ao Despacho Normativo n.0 12/88, de 12 de Março, cumpre destacar as seguintes: a) Alargamento do âmbito de aplicação às casas do povo e às cooperativas de educação e ensino constituídas por utentes ou seus representantes que prossigam, sem finalidade lucrativa, idênticos objectivos de solidariedade aos prosseguidos pelas instituições particulares de solidariedade social, com salvaguarda, naturalmente, do regime jurídico institucional que lhes é aplicável; b) Melhor caracterização das actividades, serviços e estabelecimentos das instituições, adequando-os à realidade; c) Inclusão de normas específicas para a celebração de acordos de gestão relativos à utilização de instalações e equipamentos pertencentes ao Estado, regulamentando-se, desta forma, o previsto no n.0 3 do artigo 4.0 do Estatuto das Instituições Particulares de Solidariedade Social; d) Constituição de comissões de acompanhamento e avaliação da cooperação entre os centros regionais e as instituições, com o objectivo de procederem à reflexão e análise de questões suscitadas pela aplicação dos instrumento sobre a matéria, sugerindo, designadamente, aos serviços competentes as medidas adequadas com vista a um melhor relacionamento institucional. Para a resolução de eventuais conflitos recorrer-se-á à intervenção de comissões arbitrais, conforme previsto no artigo 47.0 da Lei n.0 28/84, de 14 de Agosto; e) Finalmente, integram-se normas relativas às condições a observar quanto à concessão dos apoios financeiros a atribuir às instituições de âmbito nacional e às uniões e federações cuja actividade principal, embora não se traduza na prestação de serviços ou manutenção de equipamentos sociais, visa o desenvolvimento de acções de interesse comum a diversos estabelecimentos ou em benefício das próprias instituições. Desta forma, congregaram-se também num único diploma disposições que até esta data se encontravam dispersas por vários diplomas. Nestes termos, e considerando, designadamente, o disposto no artigo 4.0 do Estatuto das Instituições Particulares de Solidariedade Social, aprovado pelo Decreto-Lei n.0 119/83, de 25 de Fevereiro, no artigo 7.0 do Decreto-Lei n.0 246/90, de 27 de Julho, e no Código Cooperativo e legislação complementar, ao abrigo do artigo 202.0, alínea g), da Constituição, aprovo as presentes normas, que fazem parte integrante deste diploma, as quais passarão a regular os acordos de cooperação entre os centros regionais de segurança social e as instituições particulares de solidariedade social e outras organizações não lucrativas que prossigam idênticos fins. 146 Normas reguladoras de cooperação entre os centros regionais de segurança social e as instituições particulares de solidariedade social Norma I Âmbito de aplicação 1 - As presentes normas definem os critérios gerais de cooperação entre os centros regionais de segurança social e as instituições particulares de solidariedade social, em conformidade com o Estatuto das Instituições Particulares de Solidariedade Social, aprovado pelo Decreto-Lei n.0119/83, de 25 de Fevereiro. 2 - As presentes normas aplicam-se igualmente, com as necessárias adaptações, aos acordos de cooperação a celebrar com as casas do povo e com as cooperativas de educação ou ensino, constituídas por utentes ou seus representantes, que, sem finalidade lucrativa, desenvolvam actividades de acção social do âmbito da segurança social. 3 - No presente diploma são designados abreviadamente por centros regionais os centros regionais de segurança social e por instituições as instituições particulares de solidariedade social, as casas do povo e as cooperativas referidos nos números anteriores. 4 - A cooperação entre os centros regionais e as instituições é estabelecida mediante a celebração de acordos, revestindo as seguintes formas: a) Acordos de cooperação; b) Acordos de gestão. Norma II Finalidade da cooperação A cooperação entre os centros regionais e as instituições tem por finalidade a concessão de prestações sociais e baseia-se no reconhecimento e valorização, por parte do Estado, do contributo das instituições para a realização dos fins da acção social, enquanto expressão organizada da sociedade civil. Norma III Objectivos dos acordos de cooperação Os acordos de cooperação entre os centros regionais e as instituições têm por objectivo: a) A prossecução de acções, por parte das instituições, que visem o apoio a crianças, jovens, deficientes, idosos e à família, bem como a prevenção e a reparação de situações de carência, de disfunção e marginalização social e o desenvolvimento das comunidades e a integração e promoção social; b) O apoio e o estímulo às iniciativas das instituições que, sem fins lucrativos e numa base de voluntariado social, contribuam para a realização dos fins da acção social. 147 Norma IV Objectivos dos acordos de gestão 1 - Os acordos de gestão visam confiar às instituições a gestão de instalações, serviços e estabelecimentos que devam manter-se afectos ao exercício das actividades do âmbito da acção social, quando daí resultam benefícios para o atendimento dos utentes, interesse para a comunidade e um melhor aproveitamento dos recursos disponíveis. 2 - Os acordos referidos no número anterior só podem ser celebrados com as instituições em cujos objectivos estatutários se enquadrem as actividades desenvolvidas ou a desenvolver nas instalações e estabelecimentos que sejam objecto dos acordos. (...) Norma VI Apoio a crianças e jovens com deficiência As actividades de educação especial e outras formas de apoio a crianças e jovens com deficiência devem ter, fundamentalmente, os seguintes objectivos: a) Contribuir para a formação integral da personalidade e para a inserção familiar e social das crianças e jovens; b) Assegurar o desenvolvimento das aptidões das crianças e jovens com deficiência e estimular as suas potencialidades. (...) Norma VIII Apoio à população adulta com deficiência As acções de apoio à população adulta com deficiência devem ter em vista: a) Estimular a participação do deficiente adulto na resolução dos seus próprios problemas e na vida social e cultural da comunidade; b) Promover a integração social do adulto com deficiência, através da actuação de serviços e equipamentos adequados à satisfação das suas necessidades. (...) Norma X Estabelecimentos sociais As actividades das instituições referidos nas normas V a IX podem ser desenvolvidas em estabelecimentos sociais, designadamente: a) Creches e jardins-de-infância; b) Centros de actividades de tempos livres; c) Lares de apoio a crianças e jovens; d) Estabelecimentos de educação especial; e) Lares e centros de dia ou de convívio para idosos; f) Centros de apoio ocupacional e lares de apoio a adultos com deficiência; g) Colónias de férias; h) Comunidades terapêuticas, centros de dia para toxicodependentes e lares de reinserção; i) Cantinas sociais; j) Centros comunitários e interinstitucionais de intervenção sócio-educativa. 148 (...) Norma XII Pressupostos para a celebração dos acordos A celebração e manutenção dos acordos de cooperação celebrados ou a celebrar entre os centros regionais e as instituições pressupõem, designadamente: 1 - O reconhecimento da natureza particular das instituições e, consequentemente, do seu direito de livre actuação e da sua plena capacidade contratual, com respeito pelas normas legais aplicáveis; 2 - A aceitação do princípio de que se devem privilegiar as famílias, os grupos e os indivíduos económica e socialmente desfavorecidos; 3 - O reconhecimento da idoneidade das instituições e, bem assim, da existência de condições mínimas necessárias ao normal desenvolvimento das actividades, designadamente ao nível do adequado dimensionamento e funcionalidade dos equipamentos e dos aspectos inerentes à capacidade técnica e de gestão; 4 - A co-responsabilização solidária do Estado nos domínios da comparticipação financeira e do apoio técnico, por forma a favorecer-se o desenvolvimento das actividades e a prestação de serviços das instituições; 5 - A colaboração das instituições com os centros regionais e demais serviços do Ministério do Emprego e da Segurança Social no exercício da acção social, em ordem à optimização das respostas sociais e à rentabilização dos recursos financeiros disponíveis para o efeito. Norma XIII Condições para a celebração de acordos 1 - A celebração dos acordos depende: a) Do registo das instituições ou do licenciamento dos estabelecimentos do âmbito da segurança social, de harmonia com a legislação aplicável, devendo, relativamente às cooperativas, a respectiva situação jurídico-institucional ser comprovada através de credencial do Instituto António Sérgio; b) Da verificação das necessidades reais da comunidade na base das exigências e prioridades em matéria de acção social; c) Da existência de instalações devidamente dimensionadas e equipadas para o funcionamento das actividades a prosseguir. 2 - A celebração dos acordos deve ser precedida de estudo sócio-económico-financeiro elaborado pelos centros regionais com base nos programas de acção apresentados pelas instituições, incidindo, nomeadamente, sobre os aspectos seguintes: a) Identificação das modalidades de resposta das instituições e avaliação do seu nível de funcionamento sócio-comunitário; b) Avaliação da capacidade económico-financeira das instituições, tendo em conta as suas receitas próprias, as receitas das comparticipações dos utentes e os apoios financeiros concedidos por outras entidades. 3 - A celebração dos acordos de cooperação depende da inscrição das verbas necessárias em orçamento-programa dos centros regionais respeitante a cada ano. 149 Norma XIV Celebração dos acordos 1 - Os acordos são sempre reduzidos a escrito e são subscritos: a) Pela direcção das instituições e pelo conselho directivo dos centros regionais da área do respectivo equipamento ou serviço; b) Pela direcção do equipamento ou serviço, mediante delegação de poderes das instituições, e pelo conselho directivo dos centros regionais da área do respectivo equipamento ou serviço. 2 - Os acordos e os respectivos anexos são elaborados em triplicado, destinando-se o original aos centros regionais, o duplicado às instituições e o triplicado à Direcção-Geral da Acção Social. Norma XV Homologação dos acordos Carecem de homologação do director-geral da Acção Social: a) Os acordos de cooperação que contenham matéria inovadora que não se encontre regulada pelo presente diploma ou incluam cláusulas que contenham regras especiais que não se enquadrem nas orientações estabelecidas, nomeadamente em matéria de comparticipação financeira; b) Os acordos de gestão. Norma XVI (1) Obrigações das instituições No âmbito dos acordos de cooperação celebrados, as instituições obrigam-se a: a) Garantir o bom funcionamento dos equipamentos ou serviços, de harmonia com os requisitos técnicos adequados e em conformidade com os estatutos das instituições; b) Proceder à admissão dos utentes de acordo com os critérios definidos nos respectivos estatutos e regulamentos e, muito especialmente, atribuir prioridade a pessoas e grupos social e economicamente mais desfavorecidos e assegurar condições de livre manifestação da vontade dos utentes maiores em relação à sua admissão; c) Aplicar as normas de comparticipação dos utentes ou famílias, segundo os critérios das instituições, desde que adequados aos indicativos técnicos aplicáveis para cada modalidade consensualizados entre os serviços do ministério da tutela e as uniões; d) Assegurar as condições de bem-estar dos utentes e o respeito pela sua dignidade humana através da prestação de serviços eficientes e adequados, promovendo a sua participação, na vida do equipamento; e) Assegurar a existência dos recursos humanos adequados ao bom funcionamento dos equipamentos e serviços; f) Fornecer aos centros regionais, dentro dos prazos acordados, informações e outros dados, nomeadamente de natureza estatística, para avaliação qualitativa e quantitativa das actividades desenvolvidas; g) Enviar aos centros regionais, com a necessária antecedência, a documentação relativa a actos ou decisões que careçam de homologação e registo; h) Cumprir as cláusulas estipuladas no acordo e demais obrigações estabelecidas no Estatuto das Instituições Particulares de Solidariedade Social e na legislação aplicável às 150 instituições, respeitando as recomendações técnicas decorrentes do exercício das atribuições específicas dos serviços competentes do ministério da tutela e facilitando as acções de fiscalização ou inspecção decorrentes da lei; i) Articular, se possível e necessário, os seus programas de acção com outros serviços ou instituições da área geográfica onde estão inseridas e com os centros regionais. j) Celebrar por escrito, nos estabelecimentos a funcionar em regime de alojamento permanente, contratos de alojamento e prestação de serviço com os utentes ou seus representantes, donde constem os principais direitos e obrigações de ambas as partes. 2 - No âmbito dos acordos de gestão celebrados, as instituições obrigam-se ainda a: a) Conservar em bom estado todo o material existente nas instalações, dentro dos princípios de uma boa gestão; b) Observar os critérios em vigor para os estabelecimentos oficiais na admissão dos utentes e na fixação dos valores de comparticipação daqueles ou suas famílias; c) Devolver aos centros regionais, quando houver cessação do acordo, o material constante do inventário em bom estado de conservação, com ressalva da deterioração causada pelo seu uso normal. Norma XVII Obrigações dos centros regionais No âmbito dos acordos celebrados, os centros regionais obrigam-se a: a) Colaborar com as instituições, designadamente a seu pedido, garantindo o apoio técnico necessário à promoção da qualidade dos serviços prestados à comunidade em que se inserem; b) Estimular a formação técnica e a reciclagem profissional do pessoal ao serviço da instituição, cooperando, sempre que possível e útil, nas acções que outras entidades promovam no âmbito da solidariedade social; c) Avaliar a qualidade dos serviços prestados e o sentido social das respostas desenvolvidas pelas instituições; d) Assegurar o pagamento pontual e regular das comparticipações financeiras estabelecidas; e) Colaborar na preparação e actualização de regulamentos técnico-jurídicos quando solicitados pelas instituições e desde que compatíveis com as funções dos centros regionais e com os meios de que estes disponham; f) Estimular a cooperação, com base num adequado relacionamento entre a segurança social e as instituições, de forma a tornar possível a concertação de interesses e a descoberta de respostas adequadas no âmbito da acção social; g) Relativamente aos acordos de gestão, suportar os encargos com a aquisição ou reforço do equipamento móvel ou fixo que seja considerado necessário para o funcionamento dos estabelecimentos, salvo acordo em contrário; h) Cumprir as cláusulas estipuladas nos acordos e demais obrigações estabelecidas legalmente. 151 Norma XVIII Cláusulas obrigatórias 1 - Os acordos devem incluir, obrigatoriamente, cláusulas respeitantes: a) Aos fins prosseguidos pelas instituições e às valências ou serviços abrangidos pelos acordos; b) A capacidade do equipamento e ou serviço; c) A lotação estabelecida no acordo e ao número de utentes efectivamente abrangidos; d) Ao início e duração do acordo; e) À adequação dos meios humanos, materiais e financeiros face à finalidade prosseguida pelo acordo; f) Aos critérios de comparticipação financeira dos utentes ou famílias. 2 - Poderão ser elaborados modelos tipo de acordos, que serão divulgados pelos centros regionais e pelas uniões representativas das instituições. Norma XIX Cláusulas especiais dos acordos de cooperação 1 - Os acordos de cooperação podem incluir ainda cláusulas sobre direitos e obrigações especiais de ambas as partes ou regras sobre a concessão de prestações quando a complexidade dos serviços ou a emergência da situação o justifiquem. 2 - Sempre que os equipamentos reunam condições para a integração dos utentes com deficiência, devem ser definidos: a) O número de utentes a integrar, de acordo com a capacidade do equipamento e respectivas condições de funcionamento; b) O apoio técnico e financeiro específico e necessário a essa integração; c) As condições de intervenção de entidades de outros sectores. Norma XX Cláusulas especiais dos acordos de gestão 1 - Os acordos de gestão devem prever cláusulas respeitantes à situação do pessoal que exerce funções nos estabelecimentos objecto dos acordos, bem como cláusulas respeitantes à realização de obras, respeitando-se, designadamente, o constante dos números seguintes: 2 - O pessoal dos centros regionais a exercer funções nos estabelecimentos objecto do acordo de gestão poderá aí continuar em funções, mantendo o seu estatuto, sem prejuízo da subordinação funcional aos competentes orgãos gestores das instituições, ficando na situação de regime de destacamento, nos termos do Decreto-Lei n.0 380/86, de 11 de Novembro. 3 - Em caso de infracção disciplinar, será a mesma participada pelas instituições aos centros regionais. 4 - O horário de trabalho deste pessoal, embora sujeito ao regime de trabalho da função pública, deve, mediante acordo a estabelecer entre os trabalhadores e o orgão gestor das instituições, adaptar-se às necessidades de funcionamento dos serviços e estabelecimentos. 152 5 - O pessoal necessário ao normal funcionamento dos serviços e estabelecimentos deve ser contratado pela instituição, ficando abrangido pelo regime de trabalho aplicável ao pessoal das instituições particulares de solidariedade social. 6 - Os acordos devem incluir cláusulas respeitantes aos critérios sobre admissão de pessoal a que se refere o número anterior. 7 - Quaisquer obras que sejam efectuadas nas instalações são da responsabilidade dos centros regionais, que suportarão os inerentes encargos, carecendo de prévia autorização escrita. 8 - Tratando-se de pequenas reparações urgentes, indispensáveis ao normal funcionamento dos estabelecimentos, as instituições poderão mandar efectuá-las sem prévia autorização, obrigandose, contudo, a dar conhecimento imediato aos centros regionais. Norma XXI Anexos nos acordos 1 - Devem constar de anexos aos acordos de cooperação: a) b) c) d) A indicação das valências ou serviços considerados; A lotação estabelecida no acordo e o número de utentes abrangidos; Os recursos humanos existentes; A comparticipação financeira da segurança social por utente/mês ou global, quando a natureza do acordo assim o justifique. 2 - Devem constar de anexos aos acordos de gestão: a) O inventário do mobiliário e outro material existente nas instalações confiadas à gestão da instituição; b) A indicação das obras a realizar pelos centros regionais, quando necessárias ao normal funcionamento dos serviços ou estabelecimentos; c) A indicação do nome, categoria, remuneração e funções do pessoal dos centros regionais afecto aos serviços ou estabelecimentos durante a vigência do acordo. 3 - Os anexos a que se refere o número anterior podem ser alterados a todo o tempo, de harmonia com as circunstâncias e o funcionamento dos equipamentos ou serviços das instituições, carecendo, para o efeito, da concordância do respectivo centro regional e da instituição. Norma XXII Comparticipação financeira dos centros regionais 1 - As instituições receberão dos centros regionais, pelo desenvolvimento das actividades, uma comparticipação financeira. 2 - A comparticipação financeira destina-se a subsidiar as despesas correntes de funcionamento dos equipamentos ou serviços. 153 3 - A comparticipação financeira será mensal, se outra periodicidade não for convencionada. 4 - Os quantitativos das comparticipações financeiras da segurança social serão fixados anualmente por protocolo a celebrar para o efeito com as uniões representativas das instituições ou por despacho ministerial, depois de ouvidas as uniões. 5 - Qualquer alteração da comparticipação financeira da segurança social deve constar dos anexos aos acordos e estes serem remetidos pelos centros regionais à Direcção-Geral da Acção Social no mês seguinte ao da respectiva alteração. 6 - Os centros regionais devem, em regra, proceder anualmente aos necessários ajustamentos da comparticipação financeira decorrentes da variação anormal de frequência do número de utentes, da alteração da situação económico-financeira da instituição e da qualidade dos serviços prestados. Norma XXIII Início da vigência dos acordos de cooperação 1 - Os acordos entram em vigor no dia 1 do mês seguinte ao da sua celebração, se outro prazo não for convencionado, desde que devidamente justificado e não superior a três meses. 2 - Os acordos que careçam de homologação ficam condicionados, nos seus efeitos, à comunicação da respectiva homologação. 3 - A homologação dos acordos deverá ser proferida no prazo máximo de 30 dias após a recepção do processo na Direcção-Geral da Acção Social. 4 - A data da remessa do processo à Direcção-Geral da Acção Social deve ser comunicada à instituição interessada. Norma XXIV Duração dos acordos 1 - Os acordos de cooperação vigoram pelo período de um ano, automática e sucessivamente renovável por igual período, salvo denúncia, por escrito, devidamente fundamentada, com a antecedência mínima de 90 dias. 2 - Os acordos de gestão vigoram pelo período mínimo de três anos, automática e sucessivamente renovável por igual período, salvo denúncia, por escrito, com a antecedência mínima de 180 dias. Norma XXV Cessação dos acordos 1 - Os acordos podem cessar a todo o tempo se os intervenientes, de comum acordo, o decidirem expressamente e desde que do facto não resulte prejuízo para os utentes ou seja estabelecida uma alternativa adequada. 154 2 - Os acordos cessam automaticamente logo que termine a actividade dos equipamentos e serviços envolvidos. 3 - Os acordos podem ainda ser denunciados por qualquer dos outorgantes com a antecedência mínima de 90 dias sempre que ocorram circunstâncias que, pela sua natureza, inviabilizem a subsistência da cooperação estabelecida, designadamente se forem violadas, de modo reiterado ou por forma grave, as cláusulas do acordo, as normas deste diploma ou demais disposições aplicáveis. 4 - Sempre que seja decidida a suspensão dos acordos prevista na norma XXVI, a sua denúncia por parte dos centros regionais será feita com a antecedência mínima de 45 dias antes da data do início da suspensão. Norma XXVI Suspensão dos acordos Ocorrendo algumas das circunstâncias que, nos termos do n.0 3 da norma XXV, justifiquem a denúncia dos acordos, os outorgantes podem optar pela suspensão da sua vigência por um prazo mínimo de 180 dias se for previsível a normalização do funcionamento dos serviços ou equipamentos e o interesse social na concessão das prestações o aconselhar. Norma XXVII Prioridade nos acordos para manutenção A celebração de acordos de gestão confere prioridade às instituições gestoras na realização de acordos para a manutenção dos estabelecimentos ou serviços cuja gestão tenha sido cedida pelos centros regionais. Norma XXVIII Cooperação entre instituições Salvo convenção em contrário, as normas constantes do presente diploma aplicam-se, com as necessárias adaptações, às situações que visem estabelecer formas de cooperação entre instituições, designadamente as que envolvam a utilização comum de serviços e equipamentos ou o desenvolvimento de acções de responsabilidade igualmente comum ou em regime de complementaridade. Norma XXIX Revisão dos acordos Os acordos devem ser revistos sempre que ocorram motivos que o justifiquem, designadamente: a) Quando se alterem os pressupostos e ou condições em que se baseou a sua celebração; b) Sempre que essa revisão seja indispensável para adequar o acordo aos objectivos prosseguidos; c) Em qualquer outro caso, quando haja consenso entre os centros regionais e as instituições. 155 Norma XXX Apoio financeiro às uniões ou federações representativas das instituições particulares 1 - As uniões ou federações representativas das instituições particulares que promovam ou desenvolvam actividades de interesse comum às instituições suas filiadas podem receber da segurança social uma comparticipação financeira até 70% do total das despesas previstas nos seus orçamentos, tendo em vista a realização dos seus programas ou planos de actividades anuais, devidamente aprovados em assembleia geral. 2 - Para o efeito da determinação da comparticipação financeira referida no número anterior, as instituições devem apresentar na Direcção-Geral da Acção Social o respectivo programa ou plano de acção e orçamento, bem como a acta da assembleia geral que os que aprovou. 3 - Igualmente deve ser apresentado na Direcção-Geral da Acção Social o relatório e contas relativo ao exercício da actividade desenvolvida no ano anterior. 4 - A concessão do apoio financeiro nos termos da presente norma depende de despacho do ministro da tutela. 5 - Com o apoio financeiro concedido nos termos dos números anteriores, as uniões ou federações financiarão as respectivas delegações, secretariados ou dependências regionais. Norma XXXI Apoio financeiro a instituições de âmbito nacional 1 - As instituições particulares de âmbito nacional que desenvolvam acções de interesse comum a diversos estabelecimentos ou delegações regionais cuja actividade não se traduza em prestações directas aos utentes poderão receber um apoio financeiro nos termos e condições constantes da norma XXX. 2 - As instituições particulares que possuam estabelecimentos em mais de um distrito só são obrigadas a apresentar as contas no centro regional da respectiva sede. Norma XXXII Comissões de acompanhamento e avaliação Revogada (2) Norma XXXIII Santa Casa da Misericórdia de Lisboa As normas constantes do presente diploma aplicam-se aos acordos a celebrar entre as insÿÿtuiçÿÿs e a Santa Casa dÿÿMisericórdia de Lisboa, com as adaptações consideradas indispensáveis, decorrentes da identidade própria daquele organismo, da natureza específica da sua actuação ou de compromissos anteriormente assumidos. 156 Norma XXXIV Acordos com outras entidades Excepcionalmente, os centros regionais podem ser autorizados pelo membro do Governo que detenha a respectiva tutela a celebrar acordos com outras entidades ou organismos que desenvolvam actividades de acção social do âmbito da segurança social sem finalidade lucrativa, desde que se verifiquem as seguintes condições: a) Constatação de necessidades reais da comunidade em matéria de acção social, por inexistência ou insuficiência de serviços e equipamentos sociais das instituições de segurança social ou das entidades referidas na norma 1; b) Garantia de que os serviços e equipamentos sociais podem contribuir para a satisfação de necessidades colectivas, com a respectiva utilização aberta à comunidade. Norma XXXV Normas de execução Os serviços competentes do ministério da tutela, sem prejuízo da emissão de instruções decorrentes das suas atribuições de coordenação dos centros regionais, elaborarão, em colaboração com as uniões representativas das instituições, as regras indispensáveis à execução do presente diploma. Norma XXXVI Revogação da legislação anterior Fica revogada toda a legislação que contrarie o presente diploma, nomeadamente os Despachos Normativos n.0 12/88, de 12 de Março, e 118/84, de 8 de Junho. Norma XXXVII Entrada em vigor As presentes normas entram em vigor a partir do dia 1 do mês seguinte ao da publicação do presente diploma e são aplicáveis em acordos celebrados ou a celebrar entre os centros regionais e as instituições. (1) Alterada pelo Despacho Normativo n.0 31/2000 de 21 de Junho (2) Revogada pelo Despacho Normativo n.0 20/2003 de 20 de Abril 157 ANNEXE 7 Idades Vacinas contra Nascimento 2 3 4 5 6 15 18 5-6 meses meses meses meses meses meses meses Anos 1013 Anos Tuberculose VIP DTPa Td Hib VHB VASPR MenC Na total de injecções em cada idade Toda a vida 10/10 Anos BCG 1a 1a 2a 2a 3a 3a a a a 4a 4 a 4 a X 1a 1 2a 2 1a 2 2 1 3 3a 1a 3a 2a 1 1 2 2 VIP = Vacina contra a poliomielite DTPa = Vacina contra difteria, Tétano e Tosse Convulsa Td = Vacina contra tétano e difteria Hib = Vacina contra a bactéria Haemophilus Influenzae tipo B VHB = Vacina contra a hepatite B VASPR = Vacina contra Sarampo, Papeira e Rubéola MenC = Vacina contra o Meningococo C 158 1 2a 3a 2 2 X 1 PARTENAIRES FRANCE Le Groupement d'Intérêt Public – Formation et Insertion Professionnelles de l'Académie de Grenoble (GIP FIPAG) 5 rue Roland Garros, 38320 Eybens - France Tel: 0033456524641 Fax: 0033456524650 www.ac-grenoble.fr Personnes de contact: Jean Noël PACHOUD (e-mail: [email protected]) Catherine CHABOUD (e-mail: [email protected]) Promoteur Coordinateur général Expert public personnes agées Le Greta Viva 5 37/39 rue Barthélémy de Laffemas Lycée technologique Jules Algoud, BP 26 26901 Valence cedex 9 - France Tel: 0033630886108 Fax: 0033475820304 www.greta-viva5.org Personne de contact: Françoise DUTRUGE (e-mail: [email protected]) ROUMANIE HONGRIE PORTUGAL BULGARIE ALLEMAGNE DANEMARK SUISSE L'Université "Alexandru Ioan Cuza" de Iasi Bulevardul Carol 1 nr. 11, 700506 Iasi - Roumanie Tel: 0040232201028 Fax: 0040232210660 www.uaic.ro Personne de contact: Cristina NEAMTU (e-mail: [email protected]) Expert public enfants L'Association PARTENER - le Groupement d'Initiative pour le Développement Local de Iaºi Str. Vasile Conta, nr. 42, 700106 Iasi - Roumanie Tel: 0040232217884 Fax: 0040232270502 www.asociatia-partener.ro Personne de contact: Catalin ILASCU (e-mail: [email protected]) Expert public adolescents L'Université de Pecs Szántó Kovács János u. 1/b., 7633 Pécs - Hongrie Tel: 003672501500 Fax: 003672251100 www.pte.hu Personne de contact: Gizella CSERNE ADERMANN (e-mail: [email protected]) Expert public enfants, adolescents et âgées La Casa Pia de Lisboa Av. Do Restelo no. 1, 1449-008 Lisboa - Portugal Tel: 00351213614000 Fax: 00351213614000 www.casapia.pt Personnes de contact: Pedro FIGUEIREDO (e-mail: [email protected]) Graça ANDRÉ (e-mail: graç[email protected]) Luisa FERREIRA (e-mail: [email protected]) L'Université de Sofia "St. Kliment d'Ohrid" boul. Shipchenski Prohod 69 A, 1574 Sofia - Bulgarie Tel: 0035929706206 Fax: 0035928722321 www.fnpp.uni-sofia.bg Personne de contact: Nelly PETROVA-DIMITROVA (e-mail: [email protected]) Expert public enfants, adolescents et âgées Expert public enfants, adolescents et âgées proInnovation Dr. Anne Rösgen Ziegelstr. 18, 66113 Saarbrücken - Allemagne Tel: 004968142541 Fax: 004968142541 www.proInnovation.de Personne de contact: Dr. Anne ROSGEN (e-mail: [email protected]) Kofoeds Skole Nyrnberggade, 2300 Copenhagen - Danemark Tel: 004532680256 Fax: 004532956217 www.kofoedsskole.dk Personne de contact: Ole MELDGAARD (e-mail: [email protected]) Expert complementaire Fondation Internationale pour les Enfants du Monde FIEM 11, rue Jean-Charles AMAT, 1202 Genève - Suisse Tel: 0041227388870 Fax: 0041227388870 www.fiem.org Personne de contact: Sonja HANACHI (e-mail: [email protected]) Expert complementaire Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. 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