bulletin n°20 décembre 2013 - Le site des auxiliaires du Sacerdoce
Transcrição
bulletin n°20 décembre 2013 - Le site des auxiliaires du Sacerdoce
Du Levain pour Demain Bulletin des sympathisants Numéro 20 Editorial I Vierge à l’enfant1 Sommaire Editorial Cécile Biraud, sœur A.S. Dom Helder Câmara : D’un siècle à l’autre Gérard Aleton Jacinete nous fait partager son stage de « pauvreté » Jacinete, novice Auxiliaire Vivre la spiritualité ignatienne Marie Emmanuel, sœur A.S. Trois semaines avec les sœurs Auxiliaires du Saceredoce Béatrice de Servigny Message d’Elenilda à l’occasion de la défense de son mémoire de fin de maîtrise Elenilda, sœur A.S. Estagio de « pobreza » com Jacinete Jacinete Queridos (as) amigos (as) colaboradores Elenilda, irmã A.S. l y a quelques jours, à l´occasion d´un cercle biblique avec des femmes du quartier, l´une d´elles vient avec un petit Elie Gabriel, six ans. Comme il y a du monde et que les sièges font défaut, j´apporte à ce petit bonhomme un coussin pour qu´il puisse s´asseoir. Au bout d´un moment, il me glisse : « Alors, je fais Jésus ? Mais oui, bien sûr ! » Le plus petit, le plus bas. Cet envoi qui vous parvient en cette belle période d´Avent, veut faire écho au choix de Dieu de venir au monde à la dernière place (Elie Gabriel l´a deviné !) et au nôtre d´accueillir ce choix surprenant dans nos propres vies ! Gérard Aleton nous partage les échos d´une rencontre avec José de Broucker à Lyon évoquant la personnalité de Dom Helder Câmara et son implication avec les pauvres à travers une analyse d´une grande finesse. Jacinete, novice Auxiliaire, parle de son expérience de terrain auprès de grands handicapés pendant un stage que nous appelons « de pauvreté ». Après 30 jours de retraite ignatienne, ce stage permet de vérifier l´appel reçu dans le concret de notre existence. St Ignace avait une mystique très incarnée qui inspire beaucoup de ses compagnons et de ses héritiers dont nous faisons partie avec joie. Marie Emmanuel, Auxiliaire, présente maintenant à la pastorale du tourisme en Savoie, partage sa propre expérience spirituelle à cette école ignatienne. Enfin, deux événements tout récents : Béatrice, membre de l´association « Du levain pour demain », est venue quelques jours au Brésil depuis Mâcon. Secouée par toutes les rencontres, les déplacements et le début de la saison chaude, elle a cependant laissé à Salvador quelques lignes. Un voyage de cette nature ne laisse pas indemne. Il faut ensuite le digérer...en retrouvant ses photos ! Elenilda, Auxiliaire, vient de terminer ses études de pédagogie et de présenter son mémoire. Elle a quelque chose à vous dire ! Bonne préparation à Noël et grande amitié.■ Sœur Cécile A.S 1 Tous les dessins de ce bulletin proviennent des « Jesuitas da Amazonia SIES » 15/12/13 Page 1/12 Du levain pour Demain Numéro 20 Bulletin des sympathisants Dom Helder Câmara : D’un siècle à l’autre L e samedi 23 novembre 2013, Olinda et Stéphane Latarjet, Monique Bénévent2, ainsi que Françoise et Gérard Aleton participaient à une conférence donnée dans le cadre du couvent de la Tourette à l’Arbresle par José de Broucker. Alain Durand, supérieur de la communauté dominicaine, présidait la réunion à laquelle assistaient une quarantaine de personnes. La conférence relatée ci-après par Gérard Aleton était structurée autour de trois thèmes : Dom Helder en son temps, Dom Helder aujourd’hui, Résonnances et héritages, le mystique et l’humaniste. José de Broucker, journaliste honoraire, biographe et éditeur3 de Dom Helder Câmara, premier président de l’association Dom Helder qu’il a côtoyé pendant plusieurs dizaines d’années s’est présenté comme un témoin et passeur du message de Dom Helder Câmara. José de Broucker lors de la conférence Dom Helder en son temps Une courte vidéo a permis de prendre la mesure de ce que fut l’homme Dom Helder. Né le 7 février 1909 à Fortaleza il est décédé le 27 août 2 Sœur d’Evelyne Bénévent, membre du bureau de l’Association 3 Editeur de : Conversions d’un évêque, Lettres conciliaires, les nuits d’un prophète. 15/12/2013 1999 et a donc vécu 90 ans soit le double de la vie d’un nordestin moyen (45 ans). Ordonné prêtre le 15 août 1931, son premier grand rôle fut celui d’un redoutable polémiste. Il était alors engagé sous la bannière du Mouvement intégraliste brésilien (émule du salazarisme et du fascisme) et de la Ligue électorale catholique (promue par les évêques) pour la promotion d’un ordre social catholique. La période allant de 1936 à 1942 fut celle de la maturation spirituelle durant laquelle il fut accueilli à Rio de Janeiro par l’évêque de l’époque. De 1942 à 1964 il a développé une intense activité ecclésiale et sociale à Rio de Janeiro. Le 3 mars 1952, il fut nommé évêque par le cardinal Jaime de Barros Câmara, archevêque de Rio de Janeiro, participa en 1952 à la création de la Conférence Nationale des Evêques Brésiliens (CNBB) et en 1955 à celle du Conseil Episcopal d’Amérique Latine (CELAM) au sein de laquelle il a contribué à la définition de « l’option préférentielle pour les pauvres ». C’est lors du congrès eucharistique national de 1955 que son regard sur les favelas de Rio de Janeiro changea définitivement et qu’il passa d’une conception existentialiste à une conception libérationniste. Proche du cardinal Montini, futur Paul VI, il a participé activement au concile Vatican II, fermement opposé à la tendance conservatrice. En 1963, suite à une interview de la chaîne américaine de télévision NBC il perd l’énorme prestige national qu’il avait gagné et fut alors frappé d’ostracisme. Archevêque de Recife de 1964 à 1985, il y a déployé une intense activité pastorale et prophétique dans la ligne du concile de Vatican II. Marginalisé dans l’épiscopat brésilien et opposant à la dictature des généraux (19641985), il a fait des séries de conférences à l’étranger notamment en France (en 1970 au palais des sports ou en 1983 avec ‘la Vie’) pendant lesquelles il a dénoncé la pauvreté du tiers-monde et la violence de la dictature brésilienne. En 1979, Jean-Paul II lui rendit hommage au Brésil, mais nomma, en 1985, José Cardoso Sobrinho pour lui succéder, contre la volonté de Dom Helder qui envisageait son évêque auxiliaire Mgr José Lamartine ou son héritier spirituel Mgr Marcelo Pinto Cavalheira qui deviendra archevêque de João Pessoa. Au-delà de sa retraite, il a continué à voyager et est venu pour la dernière fois en France en 1994 dans le cadre de la fondation Emmaüs. Page 2/12 Du levain pour Demain Numéro 20 Bulletin des sympathisants Pour avoir eu la chance d’approcher Dom Helder, José de Broucker le décrit comme un homme pacifié et pacifiant pour sa partie émergée mais compliqué, complexe et paradoxal pour sa partie immergée. En lui coexistaient l’ambitieux et le modeste- le stratège, le diplomate et le combattant- le serpent et la colombe- le fidèle et le rebelle, - l’utopiste et le réaliste,- le serein et l’angoissé. conférence, Dom Helder tenait le journal de son corps à corps avec les humanités souffrantes et exploitantes ; avec Dieu également. Tout au long de sa vie, Dom Helder a maintenu en cohérence ses options sociétales avec les actes officiels du magistère de l’Eglise (Medellin, Puebla, Aparecida). Il lui fut même reproché de mettre en application les discours de l’Eglise car trop dangereux !6 Dom Helder aujourd’hui : résonnances et héritages Le mystique et l’humaniste Dom Helder est un personnage historique et emblématique de plus large que lui : la conversion de l’Église latino américaine. Certains auteurs considèrent, qu’à cette époque, les pères4 d’une église latino américaine « sui generis » sont jaillis des communautés de base avec la confirmation des évêques du Pérou, Chili, Equateur, Brésil. Avec beaucoup d’autres, Dom Helder a participé à la renaissance de l’Église et à « l’acculturation » du concile en Amérique latine. En son temps, Dom Helder a été une caisse de résonnance des grandes intuitions développées par d’autres. Par exemple, il a repris à son compte la réflexion sur le développement élaborée par le frère dominicain Louis-Joseph Lebret (1897- 1966). Accompagnateur et amplificateur, il fut souvent accusé de suivisme. Avant l’élection du pape François, la figure de l’évêque de Recife n’intéressait plus guère que les initiés. Ceux qui ont réfléchi sur la démocratie participative ou Mgr Albert Rouet, qui fut évêque de Poitiers, ne se sont pas réclamés explicitement de Dom Helder. Mais aujourd’hui on ne peut pas lire et écouter le pape François sans avoir en tête ce qu’écrivait Dom Helder en 1972 dans un rêve en forme de méditation : -je cite de mémoire- « J’ai rêvé que le pape devenait fou, qu’il disait adieu au Vatican, qu’il y mettait le feu attisé par Dieu et que les pompiers s’efforçaient d’éteindre. Pour qu’un pape vive l’évangile il doit le faire en pleine folie ». Dom Helder a beaucoup écrit et parlé. On a recensé 747 conférences et 5000 émissions radiophoniques. De son côté l’Institut Dom Helder Câmara de Recife a répertorié 2950 circulaires, 7545 méditations poétiques. Dans les lettres circulaires, dont José de Broucker a commencé la traduction en français5, et dont quelques-unes furent commentées lors de la 4 5 Au sens des pères grecs Avec l’aide de Stéphane Latarjet 15/12/2013 Que serais-je sans ma veille disait Dom Helder ? Il dormait très peu, mettant à profit les longues heures de la nuit pour lire son bréviaire, méditer et récapituler ses journées. D’après le carmélite, Jean-Marie Laurier, Dom Helder est avant tout un mystique non pas un mystique de l’intériorité mais de la respiration avec Dieu, porté davantage vers la dilatation que vers la concentration en Dieu. Le culte de l’Homme avec comme conséquence l’option préférentielle pour les pauvres est l’une des composantes de la dimension mystique de Dom Helder concevant dans un même mouvement l’habitation de l’homme en Dieu et celle de Dieu en l’Homme. Ce faisant, il était en plein accord avec le concile qui a redonné sens à la parabole du bon samaritain. Paul VI ne concluait-il pas le concile en affirmant que l’Homme (« l’Homme vivant ») en avait été le thème principal ! Dom Helder faisait corps avec l’Homme en chaque personne, insistant sur la miséricorde de Dieu plutôt que sur sa colère. Toujours d’après Jean-Marie Laurier, déjà cité, les grands axes de l’humanisme de Dom Helder furent : la lutte pour la justice comprise comme une lutte pour la dignité filiale de tout homme, une annonce prophétique de la parole, la certitude de la présence du Christ dans les pauvres. S’abstenant de juger en toute situation et pensant que Dieu est toujours plus grand que les classifications dans lesquelles les hommes cherchent à l’enfermer, il a su organiser le peuple chrétien en petites communautés et a promu une pastorale de la possession de la terre par des moyens non violents. Le fondement de la croyance de Dom Helder est la religion populaire du nordeste brésilien. Très 6 Dit autrement : le message de l’Évangile est merveilleux dans la mesure où l’on s’abstient de le pratiquer ! Relire à ce sujet le passage des frères Kamarazov où Dostoievsky fait parler le grand inquisiteur. Page 3/12 Du levain pour Demain Numéro 20 Bulletin des sympathisants attaché à son ange gardien qu’il appelait le « père José » et avec lequel il dialoguait en permanence, il a gardé toute sa vie une profonde dévotion et fidélité à ce qu’il dénommait les trois blancheurs : - L’eucharistie, - Le pape, - La vierge Marie Dom Helder Câmara et la théologie de la libération La pastorale de la libération en Amérique latine a précédé la théologie de la libération qui fut progressivement mise en forme après la deuxième conférence générale de l’épiscopat latino-américain de Medellin (26 août au 6 septembre 1968). Ses axes principaux sont l’option préférentielle avec et par les pauvres, les communautés de base, la lecture communautaire de la bible et l’évangélisation inculturée. Dom Helder a promu la libération de l’homme mais s’est toujours refusé à s’engager au côté des théologiens de la libération. Il n’avait partie liée avec aucune théologie interpellant les théologiens pour qu’ils s’intéressent aux gens plutôt qu’aux idées abstraites. On peut penser avec José de Broucker qu’il ne pouvait mener deux combats de front : l’un sociétal, l’autre au sein de la religion sachant qu’il a toujours cherché à libérer l’évangile de l’emprise de celleci. On le respirait comme une page d’évangile et non comme une page de catéchisme ! La conférence s’est terminée par l’audition de l’invocation à Mariama7 prononcée par Dom Helder d’une voie chaude et inspirée : « Mariama, Notre Dame, mère du Christ et mère des hommes ! Mariama, mère des hommes de toutes les races, de toutes les couleurs, de tous les coins de la terre. Demande à ton fils que cette fête ne se termine pas là, la marche finale va être belle à vivre. Mais il est important, Mariama, Que l'Église de ton Fils ne s'en tienne pas aux paroles, ne se contente pas d'être applaudie. Il ne suffit pas de demander pardon pour les erreurs d'hier. Il faut mettre le doigt sur ce qui est d'aujourd'hui, sans s'occuper des on-dit. Il est sûr qu'on dira, Mariama, que c'est de la politique, que c'est subversif. C'est l'Évangile du Christ, Mariama. Il est sûr que nous ne serons pas tolérés. Mariama, mère chérie, le problème du nègre est lié à tous les grands problèmes humains. à toutes les absurdités commises contre l'humanité, à toutes les injustices et oppressions. Mariama, que s'en soit fini, que s'en soit fini aussi de la maudite fabrication des armes. Le monde a besoin de fabriquer la paix. Basta de l'injustice ! Basta des quelques uns qui ne savent que faire de toutes leurs terres et des millions sans le moindre endroit où habiter. Basta des quelques uns qui doivent vomir pour manger plus et des cinquante millions qui meurent de faim chaque année. Basta des quelques uns dont les entreprises se déploient dans le monde entier et des millions qui n'ont pas un endroit pour gagner le pain de chaque jour. Mariama, Notre Dame, mère chérie, ■ Gérard Aleton Jacinete nous fait partager son stage de pauvreté 7 Mariama : la vierge Marie. Le 22 novembre 1981 a été célébrée la messe des Quilombos sur la place du Carmel à Recife, lieu ou a été exposée, en 1695, la tête de Zumbi, héroïque chef de guerre des communautés (quilombos) d’esclaves africains révoltés. Suggérée trois ans auparavant par Dom Helder, cette messe de repentance pour les crimes commis contre les noirs a réuni quelques huit mille personnes autour de plusieurs évêques du Nordeste brésilien. Dite, « du fond de l’âme », par Dom Helder, la prière à la vierge Marie a été constamment interrompue par des salves d’applaudissements… 15/12/2013 “ Seulement un sourire, un sourire et un pardon. Un sourire change tout, un sourire change le monde et rend un coeur heureux...” ´ai8 vécu l´expérience du stage de pauvreté dans la communauté des soeurs de la Charité, à Ruy Barbosa, dans le sertão de la Bahia. Ces soeurs ont pour mission d´accueillir des J 8 Jacinete est novice et vit actuellement dans la communauté de Salvador. Page 4/12 Du levain pour Demain Numéro 20 Bulletin des sympathisants personnes déficientes. En ce moment, Il y a, dans la maison 13 hôtes qui ont besoin de soins. Cela a été le temps d´une belle expérience de l´attention de Dieu à travers cette communauté. Jacinete et Taïs Tous les hôtes ont besoin d’aide notamment pour s´alimenter, pour prendre leurs médicaments, le bain et même pour aller au lit. Cette grande dépendance a exigé de moi ouverture, patience et générosité. En voyant des personnes adultes (A l´exception de Luciele, l´enfant de la maison et Gueu qui a 11 ans) sans aucune autonomie, j’avais, au début, de l’appréhension pour les accueillir, les toucher, leur parler et même leur sourire. De plus, je me sentais insécurisée par le fait d’avoir à m´occuper de personnes qui souffrent tant et dont quelques-unes ont besoin d´être prises dans les bras pour être transportées du lit à la chaise. A la fin du premier jour de stage, j´avais seulement envie de pleurer et je pensais: “Mon Dieu, comment vais-je pouvoir rester ici quatre semaines..?” Mais la fatigue de toutes ces activités a vaincu mes pensées et je me suis vite endormie! Dans cette maison il y a une jolie jeune fille avec une expression enfantine. Paraplégique elle ne parle pas et garde la tête baissée. Pour les repas je devais faire reposer sa tête sur mon bras et elle souriait. J´interprétais ce sourire comme un remerciement et un encouragement à continuer. Il me semblait qu’elle me disait: “continue, j’ai faim!” En découvrant le sourire de Tais, une forme de communication, (j´aime beaucoup ce geste de communication par le sourire) j´ai perçu que chacun avait sa manière de communiquer: par le sourire, par le toucher et même par l´agressivité. C´était la manière dont disposait chacun pour signifier son goût de la vie et sa volonté de vivre. Le Seigneur nous invite à être près des pauvres, de ceux qui souffrent et qui ne pourront pas rétribuer nos services. En m´occupant de ces hôtes, j´ai senti grandir ce désir. Non seulement je les ai accueillis et soignés mais à mon tour je me suis sentie soignée et accueillie par eux ainsi que par les soeurs, les bénévoles et les personnes de la communauté qui venaient pour les célébrations. Le soin fut réciproque! En faisant la relecture de ce stage, j´ai pu voir comment j´ai vécu ce don de l´amour, de la gratuité et de la joie du service. Je suis reconnaissante pour la richesse de l´expérience vécue bien qu´elle n´ait pas été toujours facile. En retournant dans la communauté, j´ai eu la grâce de rencontrer Anne -Lise avec laquelle nous avons partagé sur le voeu de pauvreté. Je remercie le Seigneur pour le Don de la vie et pour l´opportunité d´avoir fait ce stage dans une réalité de pauvreté qui m’a permis de sentir Sa présence pauvre, dans le pauvre et avec les pauvres. Je le remercie également pour la vocation des soeurs de la Charité qui offrent leur vie em prenant soin de leurs hôtes comme des mamans et pour notre Congrégation qui m´a permis de vivre cette retraite de 30 jours. Baiser fraternel.■ Jacinete, novice Auxiliaire Vivre la spiritualité ignatienne Jacinete et Lucile 15/12/2013 L es jésuites n’ont pas toujours eu bonne presse. Même le Larousse après la définition : « membre de la Compagnie de Jésus » ajoute : « par dénigrement : personne Page 5/12 Du levain pour Demain Numéro 20 Bulletin des sympathisants hypocrite, astucieuse ». Leurs collèges seraient élitistes et n’ont pas laissé que des souvenirs heureux. Les Exercices de saint Ignace font peur. Et voilà qu’un pape jésuite conquiert les cœurs, invite à aller aux périphéries, inversera-t-il la tendance ? Comment les Auxiliaires sont-elles devenues ignatiennes ? Au départ leur fondatrice était plutôt marquée par l’esprit de François de Sales. En 1925, la communauté n’avait pas deux ans, elle traversait une crise difficile causée par la divergence de vues avec les différents prêtres qui l’aidaient. Ne sachant plus à quel saint se vouer, Marie Galliod, la fondatrice (1886 – 1935) a demandé à l’évêque du diocèse (Autun) qui pourrait l’aider. Il lui a tout simplement indiqué un père jésuite de Paray, le père Monier-Vinard. Celui-ci l’a invitée à faire les Exercices de saint Ignace. Ce fut pour elle une grande lumière. Elle y a trouvé le moyen de la formation spirituelle de ses sœurs. Elle a dit plus tard qu’après Dieu, la congrégation doit à saint Ignace, sa vie, son organisation, son unité et sa force. Comme toutes les Auxiliaires, j’ai eu la chance de pratiquer les Exercices et aussi de profiter du renouveau provoqué par le patient travail de la Compagnie sur elle-même et sur ses textes fondateurs, travail commencé bien avant Vatican II. Nous en avons cueilli les fruits quand nous avons fait le choix de participer à l’inter-noviciat ignatien. Que m’a apporté saint Ignace ? D’abord son expérience personnelle. Il a luimême relu et raconté son chemin. Il n’est pas né saint, loin de là ! Dernier d’une famille de noblesse basque, fin du XVe siècle, il rêve durant sa jeunesse d’exploits chevaleresques et de conquêtes féminines. Blessé au siège de Pampelune, il est en repos forcé plusieurs mois dans le château familial. Il aimerait des romans de chevalerie, et on ne lui apporte que des vies de saints ! Faute de mieux il se plonge dans ces lectures qui le provoquent à un retour sur luimême. Il découvre l’impact différent en lui de ses heures de rêve (ô la belle dame !) et de sa découverte de François d’Assise et d’autres saints. D’un côté, un vrai plaisir qui ne dure pas et le laisse plutôt sec, de l’autre, le désir d’imiter les saints, de se livrer pour Dieu à des austérités, pensée qui le rend heureux et allègre. 15/12/2013 Dorénavant il va se laisser guider par ses mouvements intérieurs : la paix, la joie, la consolation, le désir d’aller de l’avant. Cette découverte le fera progresser tout au long de sa vie dans la recherche de Dieu et donnera naissance aux Exercices spirituels. On peut dire que les Exercices sont nés de la relecture faite par Ignace de son propre chemin. Ce qui a entravé sa route vers Dieu, il le voyait largement répandu autour de lui : des gens attachés à leur place, à leurs privilèges, briguant des honneurs et préférant leur préséance au service des autres. Faire les Exercices c’est accepter de se retirer de ses occupations ordinaires, de se laisser déplacer par la Parole de Dieu priée. La contemplation de Jésus dans l’évangile permet au retraitant de se laisser attirer par lui. Le dialogue avec un(e) accompagnateur lui, permet d’être confirmé sur son chemin. Celui-ci ne guide pas la retraite mais aide le priant à repérer comment Dieu lui parle. Les Auxiliaires sont invitées à prendre chaque année un temps de retrait. La relecture est un chemin d’ouverture à la grâce, de réconciliation avec soi-même. Elle ne se vit pas seulement au cours des retraites, au soir d’une journée je puis revoir ma journée et avec l’aide de l’Esprit-Saint reconnaître sa présence au cœur de ma vie à travers la paix, la joie ou la tristesse éprouvées. Saint Ignace a changé l’image que j’avais de Dieu. Dans ma jeunesse, Jésus m’attirait, le Père restait lointain et immobile et je ne faisais appel à l’Esprit-Saint que dans des moments difficiles. Ignace a été attiré par Dieu créateur, qui donne vie en s’effaçant et rendant les hommes libres. Dieu ne sonne pas seulement le départ de la création, il n’arrête pas de nous créer pour qu’avec lui nous jouions en ce monde et communiquions sa joie. Nous nous prenons souvent au sérieux mais Dieu préfère les enfants. Le Père nous aime comme ses enfants, il veut notre croissance, cherche en nous des interlocuteurs, des partenaires, il se mêle à nos histoires, nous confie l’histoire. Il peine avec nous, nous appelle au dépouillement radical, voie royale de la liberté. Il donne alors plus que nous n’osions espérer. Le chemin ouvert par saint Ignace est aussi un chemin de compagnonnage. J’ai choisi de cheminer avec les Auxiliaires, j’ai trouvé des sœurs avec qui parler vrai, aimant ce monde et cherchant à s’y engager selon leur charisme propre. Ce compagnonnage, Ignace le vivait avec ceux qu’il rencontrait. Son moyen privilégié de Page 6/12 Du levain pour Demain Numéro 20 Bulletin des sympathisants rencontre était la conversation. Au cours des repas, il parlait peu et écoutait beaucoup. Quand il était touché par une parole entendue, il prolongeait la conversation avec l’interlocuteur après le repas, en vue de l’amener à repérer les traces de Dieu au cœur de son histoire. Nous nous demandons souvent : comment porter l’évangile autour de nous dans un monde de plus en plus indifférent à la foi ? Ignace répond : engagez la conversation ! C’est par la relation avec les autres que nous progressons et parfois permettons à d’autres de progresser. L’expérience d’Ignace, sa manière d’aller à Dieu et aux autres sont des fondements de la pédagogie ignatienne. Il y a d’autres aspects encore mais je ne veux pas fatiguer le lecteur. J’ajoute quand même que cette spiritualité n’est pas réservée aux religieux. Aujourd’hui bien des laïcs y ont trouvé une raison de vivre. En accompagnant une région de la Communauté Vie Chrétienne (CVX) j’ai trouvé de suite un esprit de famille qui permet de se sentir sur la même longueur d’onde. Finalement « l’ignatien » c’est pour moi une pédagogie qui permet de trouver son chemin et une fois celui-ci engagé d’élargir davantage ses liens de fraternité.■ Sœur Marie Emmanuel, A.S. Trois semaines avec les Auxiliaires du Sacerdoce au Brésil. I nvitée par sœur Hélène à venir au Brésil, j´arrive d´abord à Salvador de Bahia où la communauté m´accueille dans sa maison, au centre de la ville. Cécile, Dilma et Jacinete 15/12/2013 membres de cette communauté, sont souriantes et prêtes à tout pour me faire découvrir cette ville magnifique. Je ne raconterai pas les monuments visités, seulement quelques rencontres. Mais d´abord, um mot très particulier pour moi: Auxiliaires. Dans le dictionnaire, ce mot veut dire qui accompagne (um verbe par exemple) mais qui n´est pas indispensable...En terme chrétien, ce serait um serviteur inutile qui n´a fait que ce qu´il devait faire! Une sœur va en prison rencontrer des hommes et des femmes qui ont eu mille soucis dans leur vie et qui pour la plupart étaient abandonnés à leur sort. Nous sommes allées à la Trinité où, grâce au frère Eric et à une équipe, des sansdomicile logent dans l´église se reconstruisent en participant aux taches matérielles. Nous avons vu l´épluchage des légumes et la préparation de la soupe qui réunit tant de paumés dans cette ville chaude et envoûtante. Pour aller à Valença, sœur Hélène et moi avons pris le bateau: découverte du port de Salvador, de la mer, des pêcheurs au loin. Imaginez cette eau bleu foncé, magnifique, du vent, des averses gigantesques. Dans le port de Valença, nouvelles découvertes, accent plus chantant des marins avec leur large sourire, peuple mélangé de noirs de blancs, de créoles, tout le monde préparant la fête qui a lieu début novembre: Nossa Senhora do Amparo, Notre Dame de la garde, protectrice, Marie, première disciple et missionnaire. Cette fête est organisée par la paroisse du Sacré Coeur dans le diocèse d´Amargosa. La ville est transformée. Tous les valençais sont dehors avec la musique, un char transportant la statue de Marie et de l´enfant, annoncés par d´énormes micros. Tout le monde chante et danse sur l´hymne de Nossa Senhora do Amparo et bien d´autres chants très pittoresques. La maison des Auxiliaires m´accueille avec la même joie. Marie Laure, Vilma et Hélène en sont les membres. Leur emploi du temps est chargé. Héléne m´enmène voir des personnes âgées dans leur maison de retraite bien sommaire. Ils sont assis ou debout, seuls, abandonnés mais sourient en nous voyant. J´offre à chacun un petit échantillon de parfum qu´il regarde avec étonnement et un sourire à faire craquer le mien, mi sourire, mi-larmes. Plus tard, j´irai chez Marie Guillien à Salvador, confectionner des marionnettes qui permettent de raconter la vie à des enfants du quartier. Pourquoi fait-on ceci et pas cela? Comment se Page 7/12 Du levain pour Demain Numéro 20 Bulletin des sympathisants comporter pour respecter les autres, les protéger ? .Ces marionnettes représentent leur vie, simplement. Marie nous apprend à les confectionner avec des calebasses et les mêmes vêtements que portent les gens mais, en miniature. Tout cela est très folklorique et très sérieux à la fois. Je rends grâce pour tout ce que j´ai découvert dans ce pays d´une richesse incroyable qui a besoin de se développer pour faire disparaitre des barraques sans confort que l´on voit à perte de vue, jamais terminées, habitées par des hommes et des femmes au grand cœur et au sourire captivant.■ Béatrice de Servigny (Mâcon) Message d’Elenilda à l’occasion de la défense de son mémoire de fin de maîtrise Elenilda lors de la défense de son mémoire C hers amis(es) et collaborateurs (rices), L’obtention de mon diplôme m’a demandé quatre ans. Les obstacles et les défis furent nombreux mais la lutte, les efforts m’ont permis de vaincre tous les obstacles et de parvenir là où je suis arrivée. 15/12/2013 Cependant ce qui m’a le plus aidé contre le découragement est d’avoir su que de nombreuses personnes connues ou anonymes offraient un peu d’elles-mêmes pour contribuer à ma formation. C’est pourquoi je remercie tout ce que vous avez fait pour moi. J’ai la ferme conviction que les connaissances acquises sont évidemment les miennes mais que la formation en elle-même appartient à tous dans la mesure où elle me permet d’être au service des autres. La formation en pédagogie humanise l’éducateur qui cesse d’être un maître pour aider chacun et chacune à atteindre sa propre autonomie, à approfondir la connaissance de soi pour croître et trouver son propre chemin. Mais ce fut dans la salle de classe que j’ai réellement pris conscience de mon rôle d’éducatrice, alors que j’écoutais un enfant de cinq ans qui m’expliquait qu’il ne devait pas manquer l’école pour que sa mère puisse continuer à bénéficier de la Bourse Familiale (Le gouvernement accorde une bourse aux familles les plus démunies du Brésil). La parole de l’enfant m’a incitée à comprendre et à mieux connaître le programme du gouvernement et c’est pour cette raison que j’ai choisi comme thème d’étude : l’influence de la bourse familiale sur l’éducation. Durant ma recherche, j’ai été amenée à faire le bilan des pour et des contre de cette mesure gouvernementale. Parmi les points positifs il faut mentionner le fait que des familles ont aujourd’hui les conditions de mettre de la nourriture sur la table mais en ce qui concerne l’éducation elle-même les progrès sont minces car les enfants sont forcés par les parents à aller à l’école sous peine d’être privés de la bourse. L’objectif principal du gouvernement est de contrôler la présence des enfants en milieu scolaire mais sans offrir les conditions adéquates de scolarisation qui est pourtant un droit de chaque citoyen brésilien. Les moyens manquent pour un enseignement de qualité comme des salles vastes et aérées, des collations, du matériel didactique, des salaires dignes pour les éducateurs qui ont besoin d’être motivés pour offrir le meilleur d’eux-mêmes. C’est ainsi que le 29 novembre, je présentais mon mémoire de fin de cours9 ; ce fut un moment très fort non seulement parce que c’était la fin d’une étape mais aussi parce que 9 En brésilien : TCC (Trabalho de Conclusão de Curso) Page 8/12 Du levain pour Demain Numéro 20 Bulletin des sympathisants j’avais la perception que nous sommes d’éternels apprentis. De plus, j’ai le sentiment qu’un pédagogue de qualité, c'est-à-dire un professionnel qui se respecte, sait qu’il doit continuellement se former et qu’il n’est jamais totalement au point. En rédigeant cet article, j’ai pris conscience que nous étions réellement une grande famille et je me suis sentie en communion avec tous en me souvenant que beaucoup de personnes avaient contribué à mon développement personnel et professionnel. C’est ainsi que je peux affirmer qu’une Auxiliaire ne reçoit pas une formation pour elle-même mais pour se préparer à mieux servir, à donner sans mesure et à tout offrir pour l’amour des autres. C’est cela qui embrase mon cœur tout en mesurant le grand défi que représente cette mission. Un éducateur soucieux de sa vocation a besoin d’une certaine façon de mourir pour donner vie car chaque jour le secteur éducationnel est plus dévalorisé, et les moyens dont il dispose comme les salles de classe, les livres, plus réduits. Pour pallier aux manques de moyens l’éducateur doit être à même d’être à la fois chanteur, artiste, psychologue, père, mère sans aucun souci de lucre car cette profession est financièrement dévalorisée alors que chacun n’accède à un métier que parce qu’il profite des connaissances apportées par les éducateurs. Je peux affirmer que j’aime ce métier qui forme des citoyens conscients de leurs droits, devoirs et valeurs éthiques souvent méprisées. De tout cœur, je veux remercier pour la gentillesse, l’attention et la communion fraternelle données durant ces quatre ans. Etre pédagogue, c’est savoir aimer et aider les autres afin qu’ils aient le courage et la capacité de regarder devant eux et au-delà d’un horizon obscur et parfois bien compliqué. Voilà, je voulais partager mes sentiments récents et pleins de gratitude avec les amis du Levain pour Demain, vous qui avez tant fait pour moi durant ces années. Je vous embrasse fraternellement, le cœur empli d’amour et de gratitude.■ Sœur Elenilda, A.S. Estágio de probreza com Jacinete 15/12/2013 "...Basta apenas um sorriso, um sorriso é o perdão. Um sorriso muda tudo, um sorriso muda o mundo . E faz feliz um coração..." Jacinete e Taïs V ivi a experiência do estágio de pobreza na comunidade das irmas da Caridade, na cidade de Ruy Barbosa no sertão da Bahia. Estas irmãs tem como missão acolher pessoas com deficiência. No momento são 13 hospedes que necessitam de cuidados na casa. Neste tempo fiz uma bonita experiência do cuidado de Deus, através desta comunidade. Todos os hospedes precisam de alguma ajuda e a maioria precisa de ajuda para a alimentação, medicação, banho e até para ir na cama. Essa grande dependência deles exigiu de mim abertura, paciência e generosidade. Olhar para pessoas adultas, (com exceção de Luciele, a criança da casa e Gueu que tem 11 anos) que não tem autonomia sobre as suas vidas, no inicio sentia resistência para acolhê-los, para tocar, falar e até mesmo sorrir. Além, da insegurança que sentia de cuidar de pessoas que sofrem tanto e algumas precisam colocar no colo para transportar da cama para a cadeira. Ao final do 1º dia de estágio sentia vontade só de chorar e pensava: meu Deus como vou ficar aqui por 4 semanas...! Mas, o cansaço de todas as atividades que já tinha feito venceu os meus pensamentos e logo adormeci! Nesta casa tem uma linda jovem, com expressão de criança é Taís, ela é paraplégica e não fala. Ela fica sempre com a cabeça a cabeça baixa e para alimentá-la precisa segurar o rosto dela, então durante as refeições eu deixava descansar a cabeça dela e meu braço também e ela sorria, um sorriso cheio de confiança e gratidão. Eu interpretei que ela desejava dizer, obrigada! Pode continuar, tenho fome! Descobrir pelo sorriso de Taís, uma forma de comunicação (eu gosto muito desse gesto de comunicação pelo sorriso), Page 9/12 Du levain pour Demain Numéro 20 Bulletin des sympathisants e fui percebendo a maneira como cada um se comunicava: pelo sorriso, toque e mesmo pela agressividade era o jeito deles demostrarem que estão vivos e que desejam viver. O Senhor nos convida a estar perto dos pobres, sofridos e com aqueles que não poderão nos retribuir. E ao cuidar desses hospedes sentia o desejo acontecendo. E não só cuidei e acolhi, fui cuidada e acolhida também por eles, pelas irmãs, pelas voluntárias e as pessoas da comunidade que chegavam para as celebrações. O carinho foi reciproco! Fazendo uma releira deste estágio pude ver como vivi o dom do amor, gratuidade e alegria do serviço. Sou grata pela riqueza da experiência feita, mas que não foi fácil. E ainda tive a graça de ao retornar na comunidade, encontrar Ane Lise para partilharmos juntas do voto de pobreza. Agradeço ao Senhor pelo dom da vida, pela oportunidade de fazer esse estágio numa realidade de pobreza e por sentir a Sua presença pobre, no pobre e com os pobres, pela vocação das irmãs da Caridade que se dedicam a cuidar dos hospedes como mãe, pela nossa Congregação que me proporcionou de viver o retiro de 30 dias e por essa experiência pós retiro.■ Jacinete Queridos (as), amigos (as) colaboradores próprio conhecimento como pessoa capaz de crescer e encontrar o seu caminho. Mas, foi na sala de aula, que tomei consciência da responsabilidade de um educador, no momento em que escutei de uma criança de cinco anos que não deveria faltar as aulas, para que sua mãe não perdesse o beneficio do Bolsa Família (Programa do governo para favorecer as famílias pobres e de extrema pobreza no Brasil). Então, por essa afirmação senti-me motivada para pesquisar e conhecer melhor esse programa, e escolhi como tema: A influência do Bolsa Família na educação. Durante toda a minha pesquisa, fui descobrindo os pôs e os contras deste benefício, pois como positivo fica confirmado que algumas famílias hoje têm condições de colocar um prato de comida na mesa e se alimentar, mas no que tange à educação não percebemos nenhum avanço, pois as crianças são forçadas muitas vezes pelos pais a frequentarem a sala de aula por medo de serem privados dessa ajuda. E esse é o grande objetivo do governo, controlar a frequência das crianças, no espaço escolar, mas não oferecem as condições necessárias para a permanência desse sujeito na escola que é um direito de todo cidadão. A respeito dessa afirmação percebemos que faltam recursos que podem favorecer uma educação de qualidade, como: salas amplas e arejadas, merenda de qualidade, materiais didáticos, salário digno para os educadores, esses que precisam também estar motivados para oferecer o melhor de si para seus educandos. F oram quatro anos de graças para a preparação do meu curso profissionalizante. Muitos obstáculos apareceram, desafios não faltaram, mas a luta, o esforço, a conquista foram maiores, então venci, cheguei aonde deveria chegar. Portanto, o que mais me ajudou a não desistir, foi a persistência por saber que muitas pessoas conhecidas e no anonimato estavam oferecendo de si para contribuir com a minha formação. Então, sou grata, a todos e a cada um por tudo que fizeram por mim e para mim. Tenho a convicção que essa formação é minha, enquanto conhecimento, mas é nosso, no sentido de colocar a serviço tudo que recebi durante esse tempo, pois a formação de Pedagogia humaniza o educador, ele deixa de ser mestre para ser o mediador, aquele que incentiva, orienta, deseja ver os indivíduos alcançarem sua autonomia, seu 15/12/2013 Então, no dia 29/11/ 2013, foi a apresentação do TCC (Trabalho de Conclusão de Curso) para mim um momento muito forte, não só por está finalizando o curso em si, mas pela convicção de que somos eternos aprendizes. Além do mais, tenho consciência de que um pedagogo de verdade, ou seja, todo profissional que se preza Page 10/12 Du levain pour Demain Numéro 20 Bulletin des sympathisants sabe que a formação é para sempre, porém, continua e nunca estamos prontos. Então, naquele momento que estava apresentando o artigo, tomei consciência que realmente éramos uma família, senti uma grande comunhão, ao relembrar que muitas pessoas estavam contribuindo para o meu crescimento pessoal e profissional. Assim, posso afirmar; uma Auxiliar não recebe uma formação para si, ela se prepara para servi melhor, dando de si sem medida e oferecendo tudo por amor ao outro. E isso faz o meu coração arder, e ao mesmo tempo percebo essa missão como um grande desafio. Um educador que valoriza a sua profissão, precisa morrer para dar vida, isso porque, cada dia que passa o setor educacional é mais desvalorizado, os meios sociais tem mais importância, força, do que a sala de aula com livros, quadros e pilotos. Por isso, o educador precisa ser malabarista, artista, cantor, psicólogo, pai, mãe, enfim um pouco de cada profissão, sem pensar muito no lucro, pois financeiramente essa profissão é a mais desvalorizada, porém, nenhuma outra profissão chega ao seu grau profissional, sem passar pelos conhecimentos oferecidos pelo educador. Assim, posso afirmar amo ser educadora formando cidadão consciente dos seus direitos e deveres e, sobretudo, dos seus valores éticos que outros meios desprezam. Quero de todo coração agradecer a todos/as pelo carinho, atenção, essa comunhão fraterna que cada um/a me fez sentir durante esses quatro anos. Conclusão, ser pedagogo é realmente saber amar para ajudar outros a descobrir horizontes às vezes escuro e complicado, que precisa de um apoio, incentivo, um mediador que os ajudem a olhar para frente e se sentir capaz. Então, esses são os meus sentimentos recentes e cheios de gratidão aos meus amigos colaboradores du Levain Pour Demain, por tudo que fizeram por mim durante esses anos. Um fraterno abraço, com o coração repleto de amor e gratidão.■ Assemblée Générale, L’assemblée générale de l’association « Du Levain pour Demain » se tiendra le samedi 25 janvier 2014 à 17h, au 57 rue Lemercier-PARIS. Tous les destinataires de ce bulletin sont chaleureusement invités à y participer. Elenilda (Irmã Auxiliares do Sacerdócio) 15/12/2013 Page 11/12 Du levain pour Demain Numéro 20 Bulletin des sympathisants Que celles et ceux qui reçoivent une version papier du bulletin et qui possèdent une adresse électronique, n’oublient pas de nous la transmettre. Faites part de vos remarques et suggestions à Cécile Biraud et Catherine Roth. Vous pouvez adresser vos dons soit par chèque à l’attention de « Du levain pour demain » au 57, rue Lemercier, 75017 Paris en mentionnant « à l’attention de sœur Anne-Lise Sieffert » soit par virement bancaire. Les coordonnées en sont données ci-après. ■ D.l.p.d. Les personnes à contacter : Cécile Biraud : [email protected] Vilma Marinho : [email protected] Catherine Roth: [email protected] Evelyne Bénévent : [email protected] Gérard Aleton : [email protected] Stéphane Latarjet :[email protected] Anne-Lise Sieffert, trésorière : [email protected] 57 rue Lemercier 75017 Paris Le site des auxiliaires du Sacerdoce : www.auxiliaires-du-sacerdoce.com/ Vous y trouverez une présentation des sœurs auxiliaires du Sacerdoce, les lettres aux amis, des propositions de réflexion et de prière. 15/12/2013 Page 12/12