VIVE LA DIFFÉRENCE
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VIVE LA DIFFÉRENCE
Jochen Peter Breuer et Pierre de Bartha « » VIVE LA DIFFÉRENCE Les 7 principes de réussite d'un partenariat franco-allemand CONSEIL, FORMATION & COACHING EN MANAGEMENT DU RELATIONNEL ET DU CHANGEMENT JPB Consulting Sarl • 41, Chemin de Halage • F-77000 La Rochette Tel.: +33 (0) 1 64 79 71 79 • Fax.: +33 (0) 1 64 37 67 64 • www.jpb.net • [email protected] JPB en bref ... Depuis 1984, nous accompagnons, en tant que médiateurs et consultants en management du relationnel, les coopérations entre sociétés européennes et notamment françaises et allemandes. Grâce à notre expertise acquise auprès de 10.000 dirigeants, cadres et ingénieurs des deux côtés du Rhin dans plus de 30 branches, nous avons développé une approche innovante qui va désormais bien au-delà des différences interculturelles. Notre démarche systémique de conseil prend en compte toute la "réalité immatérielle" des coopérations. En rapprochant les hommes, nous rapprochons les entreprises, pour les amener au maximum de leur potentiel de synergie. Plus sur JPB sur notre site Internet www.jpb.net. Bonne lecture ! C’est ce que vous souhaite l'équipe JPB Consulting Sarl Jochen Peter Breuer & Pierre de Bartha JPB Consulting Sarl 41, Chemin de Halage F - 77000 La Rochette Tel. : +33 (0) 1 64 79 71 79 Fax : +33 (0) 1 64 37 67 64 e-mail : [email protected] www.jpb.net CONSEIL, FORMATION & COACHING EN MANAGEMENT DU RELATIONNEL ET DU CHANGEMENT Vive la différence “Vive la différence” Les 7 principes de réussite d'un partenariat franco-allemand De Jochen Peter Breuer et Pierre de Bartha EDITORIAL Comment réagit le chien devant le chat remuant la queue ? Il répond joyeusement à ce qu'il prend pour un salut. Mais c'est une mise en garde. On sait On entre en conflit ! ce qu'il en advient : le chat griffe et le chien Faute d'une connaissance mord. Managers allemands et français sont réciproque suffisante, ainsi : on voudrait bien faire des affaires par dialogues de sourds. ensemble mais on entre en conflit ! Faute d'une connaissance réciproque suffisante, par dialogues de sourds. Bien compris, un management et un marketing francoallemand exigent plus que de surmonter la barrière linguistique : une compréhension et un respect mutuels, ciment d'une confiance partagée et ferment d'une réussite commune. Comment mieux se connaître, de part et d'autre du Rhin ? Les sept principes de base qui suivent tracent la voie. Le paradis européen et ceux qui le font ? Le Suisse organise, l'Allemand est le mécanicien, le Français cuisinier ; l'Italien est amant, le policier anglais. L'enfer européen ? L'Italien organise, le Français fait de la mécanique, l'Allemand assure le bon ordre, l'Anglais prépare les repas et le Suisse fait le bonheur des dames. Sont-ce là des préjugés et clichés ? Sans doute. Mais clichés qui font mouche. 1 © JPB Consulting Sarl, D1 Vive la différence Le choc des différences, le coût des malentendus... France et Allemagne ne sont pas que des voisins partageant une histoire mouvementée : l'un et l'autre sont pour chacun le premier partenaire commercial. Plus de 101 milliards d'Euros d'échanges mutuels, sans équivalent dans le commerce mondial. "Avec la France, Fin 2000, les investissements français en beaucoup de choses marchent ; sans la Allemagne ont atteint 25 milliards d'Euros. France, rien ne marche.". Entre 1997 et 2000, les exportations tricolores ont augmenté de 19 % à 48 milliards d'Euros, et représentent 9 % des achats allemands. "Avec la France, disait un jour HansDietrich Genscher, beaucoup de choses marchent ; sans la France, rien ne marche." La remarque vaut pour le politique, pour l'économique aussi. Mais elle suggère l'inverse : avec 1'Allemagne, beaucoup de choses marchent… Cette interpénétration des deux économies suppose à tout le moins, pour que succès de la compétition il y ait, que managers et chef d'entreprises partenaires se connaissent. Or, il est effrayant de constater que ce n'est point le cas, presque quatre décennies après la signature du Traité de Rome. Le fait a été clairement démontré en 1989 par une étude réalisée Allemands et Français ne par JPB Consulting auprès de plus de 200 se comprennent pas. sociétés mères ou filiales des deux pays. Qu’apprenons-nous ? Bien qu'ils soient de plus en plus nombreux à parler la langue d'OutreRhin, Allemands et Français ne se comprennent pas. Une entreprise sur deux, au moins, avoue ressentir des tensions dans des relations à cause des différences de mentalité. En fait, plus d'une centaine La majorité des tensions de sources de conflit ont été recensées : la est due aux différences dans les modes de pensée majorité est due aux différences dans les et non à des aspects modes de pensée et non à des aspects techniques, financiers etc... techniques, financiers etc... 2 © JPB Consulting Sarl, D1 Vive la différence Manœuvres stratégiques au lieu de coopérer de Cette enquête a surtout montré, pour la manière constructive. première fois, quels pouvaient être les préjudices de cet état de fait : là où règnent les malentendus, les rendements baissent et les conflits augmentent. Efficacité et bénéfice en pâtissent. Trop souvent, les cadres dirigeants gaspillent leur temps et leur énergie en manœuvres stratégiques au lieu de coopérer de manière constructive, sans perdre de vue le but recherché. Résultat ? Des pertes par millions pour cause de méconnaissance des mentalités respectives. Quels sont les caractères essentiels des Les caractères essentiels des relations relations entre Français et Allemands ? entre Français et Ecoutons plutôt Brigitte Sauzay, ancienne Allemands ? interprète en chef du Quai d'Orsay et ancienne conseillère du Chancelier Gerhard Schröder pour les relations franco-allemandes : "Les Allemands aiment les Français, mais ne les prennent pas vraiment au sérieux ; les Français respectent les Allemands, mais ne les aiment pas vraiment. Les Français voudraient bien être pris au sérieux par les Allemands et les Allemands voudraient être aimés. Celui qui n'est pas pris au sérieux a tendance à se rengorger, celui qui n'est pas aimé est souvent fort susceptible. " Bref, ce qui manque à l'un profiterait à l'autre et inversement : c'est bien là le dénominateur commun à la base des conflits entre Français et Allemands. Chacun des deux camps, en effet, a parfaitement conscience de ses faiblesses et en souffre : mon point faible est la force de l'autre. Rationalité allemande, fantaisie française, d'un côté l'utilité, la rentabilité, la perfection, le suivi dans le travail, de l'autre Rationalité allemande versus fantaisie l'originalité, la créativité, le prestige, française, … l'improvisation et la souplesse. 3 © JPB Consulting Sarl, D1 Vive la différence Des contradictions, oui, mais qui se complètent Même s'il y a au moins autant de différences entre un Lillois et un Marseillais qu'entre un Parisien et un Munichois, chaque culture a ses particularités, ses forces et ses faiblesses qui marquent le subconscient collectif tout comme certains traits caractérisent une culture d'entreprise ou ses qualités et ses défauts déterminent la nature de l'individu. Il est impossible de collaborer efficacement avec nos partenaires européens sans prendre en compte les particularités nées de leur mentalité. De même qu'il est impossible de s'entendre avec quiconque sans tenir compte de ses particularités, il n'est pas possible de collaborer efficacement avec nos partenaires européens sans prendre en compte les particularismes nés de leur mentalité. En un mot, la culture singularise, qu'il s'agisse de la culture d'une nation, de celle d'une entreprise ou de celle de la personnalité d'un individu. Cela est particulièrement vrai de la coopération entre Allemands et Français. L'imbrication des économies est si étroite, partant leur dépendance, que France et Allemagne ont à relever moult défis communs. Sommes-nous prêts à les relever ? De notre réponse ne dépend pas seulement le fait de savoir si l'Union Européenne des traités deviendra une Europe des hommes ; mais aussi la capacité de survie d'un nombre peu calculable d'entreprises de production et de sociétés de services de part et d'autre du Rhin. Manière de penser ou comportement social, les différences ne sont pas du même ordre de grandeur. Manière de penser ou comportement social, les différences ne sont pas du même ordre de grandeur. Quand l'Allemand définit ses objectifs la plupart du temps en fonction des intérêts de son groupe et de sa communauté, quand il s'efforce de les atteindre de la manière la plus efficace possible, en étudiant à fond toutes les données du problème pour ensuite exécuter pas à pas le programme fixé, le Français pense déjà à lui-même et aux intérêts de ses 4 © JPB Consulting Sarl, D1 Vive la différence proches et préfère se fier à son intuition, toujours avec la conviction absolue que rien n'est impossible. Si on examine à présent ces contradictions, force est d'admettre qu'elles se complètent admirablement. Mais au lieu de profiter des forces du partenaire, chacun ne voit que remise en question de sa propre mentalité, de ses propres valeurs. Point de synergies potentielles, mais des résistances Point de synergies réciproques et au bout du compte potentielles, mais des résistances réciproques et déception, irritation, démotivation et au bout du compte destruction. déception, irritation, démotivation et destruction. Qu'il y ait différences de culture dues aux différences de mentalité n'est certes pas nouveauté : de même que Charles-Quint savait réunir tous les avantages des différentes mentalités en usant de telle ou telle langue, nous devrions savoir tirer profit des qualités-forces de chacun pour traiter des problèmes franco-allemands d'organisation et de marché. La condition Plutôt que de porter des préalable, évidemment, est un changement jugements de valeur sur radical dans notre état d'esprit vis à vis de les différences, savoir en quoi consistent les ce qui nous est étranger. La question n'est différences… pas de savoir pourquoi l'Allemand est différent de nous, mais pourquoi nous le ressentons comme tel. Plutôt que de porter des jugements de valeur sur les différences, savoir en quoi consistent les différences : sans ce changement d'approche, pas question d'espérer passer de la confrontation à la complémentarité. Le propos n'est pas ici de tendre vers un Européen normalisé, imperméable à son environnement culturel immédiat. Bien au contraire. Ce n'est qu'en gardant leurs particularismes et leurs qualités Ce n'est qu'en gardant propres que les deux cultures pourront leurs particularismes et leurs qualités propres profiter l'une de l'autre. Ce n'est, au fond, que les deux cultures qu'en procédant ainsi que l'économie pourront profiter l'une de l'autre. franco-allemande réussira à relever le défi américain et asiatique. 5 © JPB Consulting Sarl, D1 Vive la différence L'exemple le plus significatif des vertus de la complémentarité est bien l'Airbus. Cette merveille de haute technologie n'a pu être réalisée que grâce à la ténacité et à l'optimisme des Français. Les Allemands le reconnaissent bien volontiers qui avouent que seuls, ils auraient perdu la foi. Sans l'organisation et la planification allemande, les Français savent aussi que l'avion n'aurait jamais acquis sa réputation de fiabilité et de qualité. "Les évolutions les plus fécondes, note le physicien Werner Heisenberg, se sont produites là où se sont rencontrées deux manières différentes de penser." Une coopération efficace entre Français et Allemands suppose donc que soit admis que les Une coopération efficace suppose donc différences respectives ne sont pas facteur que soit admis que les de gêne mais chance de fécondation différences respectives ne sont pas facteur de mutuelle. gêne mais chance de fécondation mutuelle. Bref, de quoi, nous les Français, devonsnous tenir compte dans nos relations avec nos partenaires allemands ? 6 © JPB Consulting Sarl, D1 Vive la différence «Vive la Différence ! » Les sept principes développés dans cette brochure font l'objet de plusieurs séminaires en français et en allemand qui portent sur le management interculturel et la capacité à travailler et à négocier entre partenaires. Ce premier numéro de la collection des Euromaximes montre à la fois les différences, les oppositions et les synergies dans les façons de penser, comprendre et agir. Une collection qui permettra de mettre en évidence les particularités d'un management «Rhénan», qui dans ces périodes de changement, de mutation et de chaos, se doit d'être créatif et innovateur. 7 © JPB Consulting Sarl, D1 Vive la différence 1. Si tu veux qu'on te fasse confiance, prouve d'abord que tu la mérites ! La confiance est à la base de toute relation d'affaires. Pas de confiance, pas de rencontre, pas de partenariat sur fond de méfiance. Pas de confiance, pas de Comment bâtir cette confiance ? Les rencontre, pas de partenariat sur fond de cultures divergent et deux mondes se méfiance. heurtent, aux lois propres, souvent contradictoires. En France, la confiance est le plus souvent affaire de sensation spontanée ; confiance rime avec sympathie ressentie. Quelqu'un qui sait nous séduire par son originalité, son imagination et son agilité intellectuelle ne peut être foncièrement mauvais… C'est tout autre en Allemagne. Ici, la confiance se mérite. L'aspect concret de la coopération prime sur l'affectif : qualité et fiabilité de son travail sont les plus sûrs alliés pour convaincre (et non pour séduire !), compétence technique, rigueur et ponctualité les meilleurs atouts. C'est le résultat d'un processus souvent long. Bref : si la confiance est en France du ressort de l'affectif, elle est en Allemagne fille de la raison. Cette nuance faillit bien provoquer l'échec d'un joint-venture entre un groupe français et une entreprise allemande. Au premier, qui voulait créer d'emblée un holding, la seconde opposait sa volonté d'un partenariat à l'essai… Les deux équipes dirigeantes se sont pris le temps d'apprendre à véritablement se connaître et d’amorcer les bases d'une relation de confiance lors d'un atelier commun animé par un cabinet conseil externe à cet effet. Quatre semaines plus tard, le contrat de coopération était signé. Conclusion: Gagner la confiance d'un Allemand est un travail de longue haleine. En Allemagne, la confiance est un capital qu'il faut se constituer par un travail de longue haleine. Cet effort en vaut la peine, car un partenaire allemand rassuré est un partenaire idéal ! 8 © JPB Consulting Sarl, D1 Vive la différence 2. Lorsque tu communiques, utilise des arguments «factuels» ! La communication est le ciment de toute relation d'affaires ; aussi, le meilleur projet ne vaut-il que si l'on est sur la même longueur d'onde. La communication est Français et Allemands divergent facilement le ciment de toute relation d'affaires. sur la façon d'échanger les informations. Encore faut-il être sur la "A se procurer !" , disent les premiers, "à même longueur d'onde. fournir" répliquent les seconds. L'esprit plus que la lettre en France, l'écrit et non l'oral en Allemagne. Quand le Français préfère les formules synthétiques et globales, dans lesquelles chacun comprend ce qu'il veut, l'Allemand s'exprime en termes exhaustifs et détaillés car, dit-il, mieux vaut s'assurer que toutes les parties prenantes sont au même niveau d'information. A privilégier ce côté implicite de la communication et ce qu'il signifie de manque de précision voire de contradiction dans l'argumentation, le Français irrite souvent, et frustre aussi l'Allemand, lequel attend que l'on se préoccupe de la question à traiter davantage que de l'homme. Si pour nous, un bon partenariat implique une «complicité», le partenaire est là-bas communauté de buts régie par le rationnel au profit de Toute entrave à la l'intérêt commun. communication est Toute affaire est commencée, menée et entrave au cours des affaires! conclue grâce à la communication. Ce faisant, toute entrave à la communication est entrave au cours des affaires. Communiquer avec l'Allemand impose de s'en tenir à l'ordre du jour. Mieux vaut une analyse poussée trop loin qu'un argumentaire «se limitant» à l'essentiel. Impératif : ne jamais perdre de vue le résultat recherché ! Une négociation sans résultat est aussi peu plaisante pour un Allemand qu'un résultat sans Chaque mot est négociation pour un Français. définitif ! Le sujet rien Agir sans perdre de vue son objectif impose que le sujet ! une discipline : chaque mot est définitif. Pas d'ambiguïté ni de manifestation d'esprit : le sujet, rien que le sujet. 9 © JPB Consulting Sarl, D1 Vive la différence 3. Si tu veux motiver ton partenaire, démontre au lieu de séduire ! La motivation est le moteur de toute relation d'affaires. Le tout est de la favoriser. Par exemple, en n'oubliant jamais que ce qui intéresse les Allemands, dans un projet, n'est pas obligatoirement ce qui nous intéresse : ici, le défi personnel, là-bas le raisonnement menant au succès escompté. entreprendre Le Français aime l'impossible, montrer ce dont il est capable en oubliant la routine sclérosante. L'Allemand n'est à l'aise que lorsque le but à atteindre est perçu comme pouvant être réellement atteint. Chez lui, réalisation de l'objectif et conscience du devoir ne laissent pas place au goût du risque et à la dimension ludique dans les affaires. De fait, l'esprit de groupe germanique est redoutablement efficace. Plus que faire personnellement ses preuves dans son travail, il s'agit d'être responsable vis-à-vis du groupe ; et aussi, grâce au déroulement impeccable des procédures, d'éviter toute situation de crise qui pourrait mettre en péril l'avancement du projet. De ce fait,… Le Français aime entreprendre l'impossible, l'Allemand veut avant tout atteindre un but considéré comme réaliste. …l'Allemand n'attend pas d'admiration pour le défi qu'il aurait pu relever mais de la reconnaissance pour sa performance concrète. On rejoint là les notions de concret, de raisonnable, fondamentales pour qui veut entretenir la Ce qui motive les motivation du partenaire allemand. Allemands n'est pas Convaincu de la viabilité du projet, fut-ce obligatoirement ce qui nous motive. avec difficultés, après moult discussions et sur la base d'un compromis, l'Allemand ira jusqu'au bout, redoublera d'efforts quand le Français, un peu las, voudra abdiquer. Qu'il critique des détails, qu'il émette des doutes, voilà bien la preuve qu'il veut s'engager. Et non pas qu'il veut fuir. Accepter un compromis n'est point l'expression d'une défaite, mais bel et bien la recherche d'une solution raisonnable dans l'intérêt des deux parties. Il s'agit là de l'aspiration germanique à la «vérité absolue». 10 © JPB Consulting Sarl, D1 Vive la différence 4. Lorsque tu conçois un projet, comprends l'esprit d'équipe à l'allemande ! Organiser c'est personnaliser la relation d'affaires. Synchroniser les différentes formes de cette organisation est donc la condition sine qua Hiérarchie centralisée non à toute coopération transfrontalière. versus l'organisation allemande qui préfère un système de Si le management français privilégie une compétences et de hiérarchie centralisée, l'organisation responsabilités indépendantes. système de allemande préfère un compétences et de responsabilités indépendantes les unes des autres : à chaque tâche son responsable exécutant. Le style de management allemand est nettement plus collégial et basé sur les faits. Pas de décision directive du chef, mais un système basé sur la participation et la délégation des responsabilités autant que sur l'interaction des équipes de travail. Un pour tous, non, mais tous pour une, l'entreprise ! Formé au travail de groupe, l'Allemand fait de la Un pour tous, non, mais capacité à œuvrer en équipe une tous pour une, qualification déterminante pour sa carrière l'entreprise ! professionnelle. Cette forme de direction n'exclut nullement la force de la décision ni le goût du risque. Ici, la qualité d'un projet dépend uniquement de la qualité de l'équipe exécutante. Souplesse et vitesse de réaction peuvent sans doute souffrir de cette concertation intensive et de son corollaire, une programmation rigide, mais les avantages sont là : continuité et prévisibilité. Bref, quiconque veut s'engager dans un projet avec des Allemands doit être prêt à prendre des décisions consensuelles et les accepter même si certaines d'entre elles le heurtent. Qui voudra s'imposer, sans écouter l'autre, sans le respecter, sera aussitôt jugé coupable d'autoritarisme inadmissible. Bien sûr, ce style de management collégial ne vaut que si les partenaires s'engagent sur du concret. Déléguer oui, mais pour se répartir les responsabilités Atteindre le but oui, mais en précisant et les tâches, approche comment. Déléguer oui, mais pour se très différente de la répartir les responsabilités et les tâches, délégation de pouvoirs et d'objectifs ! approche très différente de la délégation de pouvoirs et d'objectifs ! 11 © JPB Consulting Sarl, D1 Vive la différence 5. Lorsque tu établis un plan, sois le plus exhaustif possible! Planifier c'est structurer une relation d'affaires, décider qui fait quoi, où, comment, quand. Deux individus qui disent la même chose ne pensent pas forcément la même chose. En France, le mot concept En France, le mot évoque une première idée, très vague ; en concept évoque une Allemagne, il signifie un plan précis. première idée, très vague ; en Allemagne, il Différence de sens, mais aussi différences signifie un plan précis. dans le déroulement du projet. Quand nous passons directement, le plus vite possible, à la réalisation, l'Allemand attend que la méthode à suivre ait été fixée et la mise en œuvre dûment planifiée après quoi, plus rien ni personne ne pourra interrompre le processus exécutoire. Ici, les imprévus n'existent pas. La planification à l'allemande est ainsi perfectionniste, qui fait du temps une variable fondamentale, la mesure et la condition de tout ce qui se passe : plans d'actions établis en permanence selon le temps disponible, activités découpées en séquences parfaitement calculées et imposables à chacun des participants. On évite ainsi points morts et retards dans les délais. Cette obsession de la planification peut paraître parfois pénible à supporter. Et pourtant votre partenaire vous remerciera de l'avoir Mettons à profit la volonté pris au sérieux en fournissant un travail de de perfection et le goût de l'organisation de notre qualité. Au lieu d'attendre la même partenaire. souplesse, la même capacité d'adaptation, dont nous croyons faire preuve, mettons à profit sa volonté de perfection et son goût de l'organisation. Tout cela semblera sans doute bien rigide au Français. N'empêche, les avantages sont allemands. Conclusion: Si nous sommes forts dans la gestion de l'imprévu et des crises, force de l'organisation et planification allemandes visent justement à les éviter ! 12 © JPB Consulting Sarl, D1 Vive la différence 6. Si tu veux vendre, démontre ton utilité ! Vendre est l'activité déterminante de toute relation d'affaires. Pas de vente, pas de relation. Une fois encore, la réponse n'est pas la même des deux côtés du Rhin. Tel fabricant français vante à son client allemand les vertus Loin de cet extraordinaires, miraculeuses, incompa- enthousiasme, le client hésite. rables, de tel produit original. Loin de cet enthousiasme, le client hésite. Le Français redouble d'efforts, de qualificatifs. En vain, il avait oublié une chose : le client allemand aurait préféré être convaincu par l'utilité du produit, le profit Le client allemand aurait supplémentaire qu'il apporte, les avan- préféré être convaincu tages du service après-vente. En somme, par le concret, pas par l'émotionnel. par le concret, pas par l'émotionnel. Aussi ne peut-on vendre que si l'on fabrique, construit et propose des produits et des services utiles ; si l'on en démontre les aspects pratiques ; si l'on aide à trouver des solutions. Pour lui, tous ces points sont bien plus intéressants que l'aspect original que nous mettons toujours en avant. Obtenir les plus grandes Cette manière, opposée, de voir l'intérêt des parts de marché et le choses ne détermine pas seulement les prestige versus réaliser le plus grand profit par différences de stratégies en matière de produit. communication ; elle vaut aussi pour les intérêts commerciaux des deux parties. Notre but ? Obtenir les plus grandes parts de marché et le prestige le plus grand. Celui de l'Allemand ? Réaliser le plus grand profit par produit. Car, au fond, un bon rendement financier n'est-il pas la meilleure condition pour occuper durablement la première place sur le marché ? Conclusion: Bref, on ne peut vendre en Allemagne que si l'on produit quelque chose d'utile. Quelque chose susceptible de générer des bénéfices chiffrables. Fut-ce au prix d'une part de marché provisoirement limitée. 13 © JPB Consulting Sarl, D1 Vive la différence 7. Avant d'exprimer ta nouvelle idée, pense en termes de faisabilité ! Les idées neuves et les produits nouveaux dopent les relations d'affaires. Sinon, pas de coopération durable. Etre créatif c'est remettre en cause l'ancien et inventer. Nulle part plus qu'ici ne se manifestent les différences entre Français et Allemands ; nulle part mieux qu'ici, les deux parties ne peuvent se compléter et tirer profit l'une de l'autre. Résumons par une formule : la créativité est force française, la capacité de mise en application atout allemand. Si nous avons parfois tendance à vite nous enthousiasmer pour une idée, l'Allemand L'Allemand considère qu'une considère qu'une idée ne vaut rien tant qu'il idée ne vaut rien tant qu'il n'a pas été démontré que sa n'a pas été démontré que sa mise en œuvre mise en œuvre est possible est possible et rentable. Les visions et rentable. audacieuses dont nous aimons nous griser, provoquent généralement le scepticisme chez nos partenaires allemands. Leur force est ailleurs : …dans la capacité à déterminer les moyens les plus sûrs de toucher au but. Eux perfectionnent l'existant, nous sommes créatifs. Intuitifs, quand ils sont pragmatiques. Enthousiastes quand ils sont, par éducation, sceptiques. Cette différence d'appréciation vaut jusque dans la notion de la faute. Nous la considérons comme partie prenante d'une mise en route d'un projet, ils font tout pour l'éviter, car s'il est vrai qu'elles sont indispensables à la naissance d'idées nouvelles, les fautes peuvent être fatales à l'exécution d'un projet. Conclusion: En somme, on ne peut être créatif en Allemagne que si l'on invente quelque chose de faisable, sans perdre de vue les erreurs possibles. Aux débordements de notre imagination, l'Allemand répondra par une sage prudence que l'on aurait tort de prendre pour une obstruction : un tel réalisme est nécessaire pour transformer les châteaux en Espagne en solides demeures insensibles aux intempéries ! 14 © JPB Consulting Sarl, D1 Vive la différence Conclusion: Les 7 principes de réussite d’un partenariat franco-allemand 1. Si tu veux qu’on te fasse confiance, prouve d’abord que tu la mérites ! 2. Lorsque tu communiques, utilise des argument « factuels » ! 3. Si tu veux motiver ton partenaire, démontre au lieu de séduire ! 4. Lorsque tu conçois un projet, comprends l’esprit d’équipe à l’allemande ! 5. Lorsque tu établis un plan, sois le plus exhaustif possible ! 6. Si tu veux vendre, démontre ton utilité ! 7. Avant d’exprimer ta nouvelle idée, pense en termes de faisabilité ! 15 © JPB Consulting Sarl, D1 Vive la différence © JPB Consulting Sarl, D1 ATELIER SYNTONIE Séminaire mixte pour dirigeants français et allemands Le management franco-allemand dans la pratique Un nouveau dirigeant allemand ? Une nouvelle équipe franco-allemande ? Une expatriation en Allemagne en vue ? L'Atelier SYNTONIE est donc incontournable pour vous ! ion t c u rad née t c a Ave imult s Unique en son genre, cet atelier vise à prendre conscience de l'existence et des causes des conflits interculturels, et notamment franco-allemands. Il s'agit de la seule manifestation inter-entreprise sur le marché qui permette la rencontre et l'échange "en direct" entre managers des deux pays. Ainsi, les participants apprennent à maîtriser les "pièges relationnels" dont ils peuvent être victimes, soit par méconnaissance, soit par rejet de l'existence des différences managériales. Nous organisons trois sessions par an. Les prochaines dates et le programme détaillé sur simple demande ou sur www.jpb.net. Une idée de cadeau pour vos partenaires allemands : Le manuel JPB « Ce livre est une bonne idée de cadeau pour vos partenaires allemands. Il ne leur fera pas gagner d’argent, mais évitera sûrement d’en perdre beaucoup », comme le souligne Jacques Behier, gérant de Putzmeister France et médiateur actif dans les relations franco- allemandes. Cet ouvrage de référence, rédigé en allemand, s’adresse tout particulièrement aux managers d’Outre-Rhin pour les aider à mieux comprendre et accepter leurs partenaires français. Jochen Peter Breuer et Pierre de Bartha livrent tout leur savoirfaire pour professionnaliser le management du relationnel dans les fusions et coopérations entre sociétés des deux pays. De nombreuses analyses, études de cas et solutions pratiques sont complétées par un CD-ROM interactif. à la Déj ition éd 2e Breuer & de Bartha (2e édition 2005) Deutsch-Französische Geschäftsbeziehungen erfolgreich managen Spielregeln für die Zusammenarbeit auf Führungs- und Fachebene 432 p., incl. CD-ROM, 79,- € ISBN 3-87156-604-7 „Félicitations et grand merci pour le remarquable ouvrage que vous avez réalisé avec votre partenaire Pierre de Bartha. Je suis convaincu que ce livre fera date et restera une référence dans la liste des nombreuses publications sur les relations économiques et culturelles franco-allemandes.“ (Hubert Lutz, Alizé Concept, ancien PDG ATOFINA Deutschland, 31.10.2002) Jochen Peter Breuer, né en 1956, formation bancaire à la Commerzbank AG à Cologne, a évolué pendant plus de neuf ans dans différents services de la banque à Cologne, Francfort et Paris. Formations complémentaires en stratégie et marketing (EKS Francfort), analyse transactionnelle, PNL et dynamique de groupe. Fondateur en 1984 de la société JPB Consulting située à La Rochette. Co-auteur de plusieurs publications sur le management franco-allemand et notamment du manuel "Deutsch-französisches Kooperations-Management" (Editions Becker, Munich 1996) et "Deutsch-französische Geschäftsbeziehungen erfolgreich managen" (DWD-Verlag, Cologne 2002). Interlocuteur recherché auprès des programmes de télévision et de radio avec plus de 20 interviews et participations (F2/F3, ZDF, ARD, ARTE, WDR, RFI, SWF, etc.). Pierre de Bartha, né en 1955, diplômé de l'European Business School à Paris. Sept ans de direction commerciale d'une filiale allemande en France, deux ans de gérance d'une filiale française depuis la maison mère allemande. Depuis 1986, cogérant-associé de JPB Consulting à La Rochette. Co-auteur de plusieurs publications sur le management franco-allemand et notamment du manuel "Deutschfranzösisches Kooperations-Management" (Editions Becker, Munich 1996) ainsi que du livre "Deutschfranzösische Geschäftsbeziehungen erfolgreich managen" (DWD-Verlag, 2002). Formation en 2001 à la technique de coaching "Palo Alto" (intervention systémique brève). « Si tu diffères de moi, loin de me léser, tu m'enrichis. » Antoine de St. Exupéry Livre recommandé : Breuer & de Bartha (2e édition 2005) "Deutsch-französische Geschäftsbeziehungen erfolgreich managen" Spielregeln für die Zusammenarbeit auf Führungs- und Fachebene JPB Consulting Sarl 41, Chemin de Halage F - 77000 La Rochette Tel. : +33 (0) 1 64 79 71 79 Fax : +33 (0) 1 64 37 67 64 e-mail : [email protected] www.jpb.net Participation 5,- € 432 p., incl. CD-ROM ISBN 3-87156-604-7